Ecstasy : combien de temps avant qu’on l’utilise pour lutter contre la dépendance à l’alcool ?

Bonjour

Rien de tel qu’un bon verre pour aguicher les médias. Ainsi Le Monde (Raphaëlle Bacqué), depuis Biarritz et Espelette : C’est « à la demande de l’équipe de communication de la Maison Blanche », assure l’Elysée, que la First Lady américaine a goûté, chez un caviste basque, un verre d’irouléguy, alors même que son mari menace de surtaxer les vins français. Irouléguy : un goûteux timbre poste sur le chemin des pèlerins de Saint-Jacques ; deux cents hectares sur quinze commune ; classé AOC depuis 1970 ; rouge et rosés à base des cépages  tannatcabernet franc et cabernet sauvignon ; vins blancs issus de courbu blanc, du petit courbu B, de petit manseng et gros manseng.

Dans le même temps ou presque, à l’autre bout de la chaîne, The Guardian (Helena Blackstone) : « MDMA treatment for alcoholism could reduce relapse, study suggests. Researchers say drug is safe and appears more effective than conventional treatments ». Des informations glanées lors de l’International Conference on Psychedelic Consciousness (Londres, 16-18 août) – reprises et développées par Medscape France (Stéphanie Lavaud) : « Résultats prometteurs pour la 1re étude à tester la MDMA (ecstasy) dans l’alcoolisme ».

« MDMA » cette reine de la nuit 1 ? « Un ‘’revival’’ thérapeutique, rappelle Medscape. Ce produit qui a été largement utilisé de façon thérapeutique entre les années 70 et 1985. La molécule synthétique provoque des effets euphorisants et créé une vision positive et empathique des choses et des gens, ce qui lui a valu le surnom de ‘’pilule de l’amour’’. Si on ne sait pas exactement par quels mécanismes elle agit dans le cerveau, elle doit son action à un dérivé d’un produit actif tiré de la mescaline (la methylenedioxy-amphetamine or MDA). Moins hallucinogène et moins toxique que la MDA, la MDMA a connu son heure de gloire au sein du « Boston group ». A partir de 1976, ce cercle influant comprenant un chimiste, des personnes intéressées par la spiritualité et des chercheurs en intelligence artificiel du MIT (Boston), a répandu l’usage du MDMA à visée thérapeutique auprès de psychiatres et  de thérapeutes. Comme avec le LSD, l’usage a par la suite débordé le champ de la psychiatrie. Devenue très en vogue dans les clubs newyorkais en 1983, la MDMA a fini par être classée sur la liste des molécules « Schedule 1 » et interdite en 1985 par le gouvernement américain, même à titre médical. »

Aujourd’hui, donc, focus sur la maladie alcoolique. L’étude présentée à Londres portait sur huit semaines et comprenait deux sessions avec de la MDMA. Les auteurs rapportent une bonne tolérance du traitement, sans conséquences néfastes physiques ou psychiques chez les premiers participants à avoir terminé l’étude. Et The Guardian rapporte les résultats, non encore publiés, onze patients avec un suivi de neuf mois.

Zéro black Monday/blue Tuesday

« Nous avons une personne qui a totalement rechuté, revenant à sa consommation d’alcool d’origine, 5 personnes qui ne boivent plus une goutte d’alcool, et 4 ou 5 personnes qui boivent encore 1 ou 2 verres mais pour lesquelles ne s’applique plus le diagnostic de trouble alcoolique » a rapporté le Dr Ben Sessa, psychiatre, chercheur en neuropsychopharmacologie (Imperial College London) et premier auteur de l’étude. En utilisant ce que la médecine propose de mieux, 80% des gens boivent dans les trois ans qui suivent leur cure de sevrage. Et pas de black Monday ou de blue Tuesday, peu importe comment les ravers l ’appellent. De mon point de vue, [la descente que décrivent les ravers au lendemain et sur-lendemain de la prise] est un artefact du raving, mais ce n’est pas dû à la MDMA. »

Pour le Dr Ben Sessa, la MDMA n’a rien de dangereux, qui a été prescrite aux Etats-Unis (entre 1970 et 1985) et en Suisse (jusqu’en 1993) pour augmenter l’efficacité de certaines psychothérapies et qui est parfois utilisées dans le traitement du syndrome de stress post-traumatique. «Il reste désormais à étudier la possibilité de mener un essai clinique randomisé versus placebo, pour véritablement s’assurer de l’efficacité du traitement » souligne, sagement, Medscape. Peut-on raisonnablement espérer, manseng ou pas, que ces travaux puissent, aussi, être menés en France ?

A demain @jynau

1 Merlo S, Jamme S, Gatner B et al Drogues festives : quand « récréation » rime avec « consultation » Rev Med Suisse 2019; volume 15.1394-1396

2 réflexions sur “Ecstasy : combien de temps avant qu’on l’utilise pour lutter contre la dépendance à l’alcool ?

  1. < Peut-on raisonnablement espérer, manseng ou pas, que ces travaux puissent, aussi, être menés en France ?

    😉 … Encore faudrait-il qu'il y ait en France des 'Post Traumatics Symptoms' , hein … Encore faudrait-il, qu'il y ait en France, … des Traumatismes , tout simplement … Encore faudrait-il qu'il y ait en France, de quelconques violences … hein ..

    Bon, ben finalement, tout va bien …
    Salutations.

  2. Encore des chercheurs qui osent tout (affirmer).
    Qui sont les gens que l’on reconnait à ce qu’ils osent tout , déjà ?

    « L’étude présentée à Londres portait sur HUIT semaines et comprenait deux sessions avec de la MDMA.  »
    Plus n’importe quoi tu meurs.
    Ca c’est du pré-préliminaire au mieux. On ne devrait même pas en parler.
    Wait’n see s’impose.

     » bonne tolérance du traitement, sans conséquences néfastes physiques ou psychiques chez les premiers participants à avoir terminé l’étude (ET PENDANT ladite ETUDE on se fout de ce qui se passe après ? ). Et The Guardian rapporte les résultats, non encore publiés, onze patients avec un suivi de neuf mois ».
    La belle affaire.

    Et ensuite on ose comparer avec le meilleur de la médecine qui donne 20 misérables % de succès à 3 ans. Trois ans, 8 jours ou 9 mois. Groseilles, oranges et pastèques.

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