Bonjour
Rappel. C’était hier sur France Inter (« Le téléphone sonne ») : « La PMA en pratique » . Le Pr Jean-Louis Touraine, ancien socialiste, député (LREM, Rhône) et préposé idéologique du gouvernement à la révision de la loi de biéothique exprimait sa volonté de voir mis en place un système de « donneur de sperme fléché » ; une méthode de « don dirigé » pour lutter contre la pénurie. « On vient simplement devant le médecin avec son donneur en disant « voilà mon donneur avec qui je veux faire ma PMA » ».
« Nous, nous y réfléchissons et ce sera l’objet d’un débat à l’Assemblée, expliquait le Pr Touraine. Il y a des arguments pour : ça limite la pénurie ; on pourrait aussi demander au donneur de donner pour neuf autres personnes, en plus de la personne accompagnée. Et puis je crois que la solution c’est exactement celel qui a été appliquée pour les dons d’organes, reins par exemple. Avant il n’y avait que les parents, frères et soeurs qui pouvaient être des donneurs vivants. Aujourd’hui il peut s’agir des amis. (…) La décision n’est pas encore prise c’est un débat qui va s’ouvrir. Nous allons voir si, parmi les députés de la majorité, nous serons favorables au ‘’don dirigé’’ ».
Pour les CECOS, c’est non !
Quelle est, ici, la position des praticiens des Centres d’études et de conservation du sperme et des œufs humains (CECOS) ? « Nous n’y sommes pas favorables : les relations ultérieures entre donneur et receveurs pourraient se révéler être bien compliqués … nous a déclaré la Pr Nathalie Rives, présidente de la Fédération des CECOS. Il est tout de même paradoxal de défendre le don anonyme entre couples et donneurs, la possibilité pour l’enfant de connaître l’identité du donneur à l’âge adulte et en même temps d’envisager le don fléché … »
Où l’on voit que le passage d’une PMA thérapeutique stricte de la stérilité d’un couple à une autre (« pour toutes », qui ne le sera plus) conduit immanquablement à générer des paradoxes. A commencer par ceux qui naîtront de la disparition progressive de l’un des trois concepts qui (avec le bénévolat et la gratuité) a depuis un demi-siècle, fondé l’éthique à la française : l’anonymat. Où l’on comprend, au risque de nous répéter, que les temps, progressivement, se rapprochent qui verront la France s’ouvrir, sous une forme ou sous une autre, à la marchandisation des éléments du corps humain.
A demain @jynau
C est bien ce que tu écris à la fin de l’article.
Jean-Paul Carlat ( donneur de sang anonyme)
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