Bonjour
« Hard seltzer ». Il suffisait d’y penser. Entre l’eau de source et l’alcool pur : voici l’ « eau alcoolisée ». Aux antipodes de la ferrugineuse. C’est « la boisson de 2019 » affirme le quotidien américain Washington Post. « The summer of hard seltzer is coming. Here’s how 4 of the top brands stack up » (Maura Judkis). Pas de fûts, d’amphores ou de bouteilles. Pas de millésime, de cépages ou de terroir. L’ivresse facile, à portée de main, sans interrogations organoleptiques. Un breuvage industriel vendu en canette, légèrement gazéifié. L’alcool ? On titre ici entre 4 % et 6 %. Il peut provenir du sucre fermenté ou du malt, précise le site britannique iNews. Résultat : « un goût subtil, et le même genre d’expérience qu’une vodka mélangée à un soda, avec un gros zeste de citron ». Assez proche, en somme, du n’importe quoi mondialisé.
L’objet a été introduit sur le marché en 2013. Et si l’on en croit le magazine Real Simple, elle a rencontré un succès foudroyant aux Etats-Unis, particulièrement ces derniers mois, sous les marques White Claw (qui représente 54 % du marché), Truly, Bon & Viv ou encore Pura. « Son aspect frais et inoffensif séduit ceux qui veulent consommer sain et peu calorique tout en ayant l’ivresse, résume Le Monde qui y consacre un bon billet. En 2018, les ventes ont augmenté d’environ 169 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre près de 487,8 millions de dollars (443 millions d’euros), selon un rapport du groupe Nielsen de janvier. Le marché pourrait même atteindre 2,5 milliards de dollars d’ici à 2021, précisent les analystes d’UBS. Soit « une croissance annuelle de 66 % et un bond de 14 millions de packs à 72 millions en 2021 ».
Ralliement des barbecues estivaux
« Hard Seltzer ». Le breuvage est si populaire qu’il fait désormais l’objet de détournements sur Internet (« mèmes »), notamment sur Instagram. Le comédien américain Trevor Wallace, connu pour ses vidéos loufoques sur Facebook, a ainsi cumulé cet été plus de 150 000 vues et 300 000 commentaires avec une vidéo parodique sur les « gars qui boivent White Claw », inspirant, selon le Washington Post, un « cri de ralliement lors des barbecues estivaux : “Ain’t no laws when you’re drinkin’ Claws, baby” » (« Il n’y a pas de loi quand tu bois du Claw, bébé »).
Forte de son succès sur le marché américain, l’objet liquide s’exporte désormais au Royaume-Uni, rapporte le magazine britannique The Grocer une canette pour 1,70 livre (1,87 euro). « Le fait qu’il soit considéré comme plus haut de gamme que les autres produits d’alcool de malt aide à le vendre comme un produit ambitieux », estime le magazine Eater.
Le capitalisme étant ce qu’il demeure, de nombreuses grandes marques de bière ont adopté l’ « eau alcoolisée » ce type (comme MillerCoors, Sam Adams ou Mark Anthony Co) et d’autres se positionnent sur le marché : Corona a ainsi annoncé que sa marque d’eau alcoolisée « Refresca » serait commercialisée en mai.
Faut-il voir là une simple métamorphose des pré-mix ? Des addictologues, bientôt, nous diront si c’est là une nouvelle porte massivement ouverte sur l’esclavage alcoolique. « Le succès de ce type de boisson n’est pas nouveau, et s’inscrit dans la lignée d’autres boissons sucrées à faible teneur en alcool, souligne encore Le Monde. La différence, cette fois, c’est qu’il réussit à plaire autant aux hommes qu’aux femmes grâce à un packaging non genré. Non genré ? Il fallait le trouver ! Il suffisait d’y penser.
A demain @jynau
« un packaging non genré. Non genré ? Il fallait le trouver ! Il suffisait d’y penser. »
Je suis dévasté* de lire ça.
Pardon de vous vilifier* mais c’est un* espèce de charabia disruptif* et questionnable* qui participe de * la démise* de la langue française.
Qui serait en capacité* de pouvoir * dire la même chose en français sans « packaging » et sans « genré » ? Ce ne devrait pas être un achèvement*. En même temps* ce serait qualitatif *.
La langue française n’a pas autant besoin qu’on la refurbisse*, pour autant* , d’aucuns l’abusent* systématiquement pour faire style.
Desalzameinirons-nous ( sans nous « genrer » à défaut de nous sexuer ce qui est parfaitement correct en langue de France) SVP.
Juste une pinte de mémoire.
Les Anglais s’étant installés en Aquitaine avant la guerre de cent ans appréciaient fort les vins blancs locaux des rives de la Charente. Les marchands en envoyaient de pleins bateaux vers les ports anglais.
Un beau jour, le pouvoir décida de taxer l’importation du jus fermenté de nos (médiocres) vignes. Pas fous, nos charentais utilisant les techniques inventées par les arabes ( al ambic) et peaufinée par les moines, fabriquèrent leur alcool plus connu sous le nom de cognac. Le seul mot français qui existe dans toutes les langues du monde, au passage.
Et des bateaux de cognac furent importés en Albion.
Il y avait belle lurette que nos voisins fabriquaient du gin. Trop cher pour le peuple, ils le vendaient dilué d’eau. Le pli de l’eau alcoolisée que nous croyons avoir inventé était pris !
Nul doute que bien avant d’être le prestigieux « brandy de Napoleon » notre Cognac dut subir la même dilution aqueuse commerciale pour couler plus facilement dans les gosiers d’Outre Manche. Dans nos colonies franchouillardes, la fine à l’eau coulait à flot. Fine signifiant fine champagne, le terroir le plus renommé du cognaçais, n’ayant rien à voir avec les bulles du célèbre vin blanc.
Cela dit, à votre santé, quand et comme vous l’entendez vous.