Bonjour
C’est la rentrée et c’est une course politique contre la montre. Une course médicale pour « désengorger » les urgences « en surchauffe » et tenter de les « fluidifier ». Agnès Buzyn a, lundi 2 septembre, dévoilé en accéléré une série de mesures. Des annonces faites au CHU de Poitiers lors d’un déplacement inopiné. La ministre des Solidarités et de la Santé y a eu cette formule médicalisée : « On a besoin de trouver une solution de fond, pas juste de soigner le symptôme, cette fièvre ressentie au niveau de l’activité des urgences ». Pourquoi le CHU de Poitiers ? « Parce que cet établissement a « fait preuve d’inventivité ».
On sait le contexte national : une crise inédite par son ampleur, sa durée, son objet. Un mouvement de grève entamé depuis bientôt six mois qui touche aujourd’hui la moitié des services d’urgences du secteur public – 233 selon le collectif Inter-Urgences, 195 selon Agnès Buzyn. En juin une mission fut confiée par la ministre au chef du SAMU de Paris le Pr Pierre Carli, et à l’urgentiste- député (La République en marche, Charente) Thomas Mesnier. Leur rapport est attendu pour plus tard et en dépit des interventions médiatiques du Dr Mesnier la fièvre montait, le symptôme empirait. Il fallait parler et on décida ce déplacement ministériel à Poitiers pour parer au plus pressé, tenter de calmer avant de recevoir, le 9 septembre « tous les acteurs du secteur ».
Course contre la montre politique : alors qu’Agnès Buzyn parlait à Poitiers, plusieurs organisations de médecins hospitaliers ou urgentistes annonçaient de « rejoindre la mobilisation portée par le collectif Inter-Urgences » et participer à son assemblée générale, le 10 septembre à Saint-Denis. « Nous demandons de mettre fin aux restrictions budgétaires », expliquent ces médecins dans un communiqué, réclamant notamment « un moratoire sur la fermeture de lits » et un « recrutement de personnels à la hauteur des besoins ».
A la frontière du futur quinquennat
On lira ici les annonces ministérielles de Poitiers : « Déplacement CHU Poitiers – Premières mesures pour les Urgences ». L’une d’entre elles a d’ores et déjà frappé les médias généralistes : les infirmiers pourront refermer les plaies.
« Fluidifier les urgences, c’est aussi libérer du temps médical et s’appuyer sur la grande compétence des paramédicaux : c’est pourquoi Agnès Buzyn a décidé de donner un coup d’accélérateur aux protocoles de coopération en donnant aux infirmiers accès à deux protocoles pour l’imagerie et les sutures de plaie, qui donneront lieu au versement de la toute nouvelle prime de coopération [80 euros par mois]. La ministre a annoncé la création d’Infirmiers de Pratique Avancée (IPA) « Urgences » qui pourront directement prendre en charge les patients (diagnostic à l’aide d’un algorithme, réalisation d’actes techniques en autonomie, prescription d’imagerie). »
Des infirmiers suturant et prescrivant, donc. Ce n’est qu’un début. Pour ce nouveau métier (IPA-Urgences) les premières formations commenceront dès l’automne 2020. Premiers soignants diplômés en 2022. Nous serons alors à la frontière du futur quinquennat. D’ici là d’autres annonces ministérielles sont attendues. Les premières, dès la semaine prochaine. Une course contre la montre, pour désengorger et fluidifier.
A demain @jynau
Original !
C’est une vision un peu réduttive des plaies.
C’est coupé / déchiré , je couds.
Il faudra peut-être un examen médical et une prescription de suture.
Et des modifications législatives bienvenues.
Et une formation bien faite par des praticiens expérimentés.
Pas si simple à mettre en place et rapidement par de plus.
Cf le PS plus bas.
La prise en charge idéale d’une plaie comporte plus que la « suture ».
Pourquoi la plaie : malaise ? Trouble de l’équilibre ?
Vérifier que ce ne soit pas un arbre qui cache une forêt (expression sympathique trans-linguistique).
Chercher les lésions associées (idem).
Savoir l’anatomie de ce qui passe sous la plaie : nerf, artère, tendon poiur savoir quoi chercher et examiner au fond de la plaie.
Faire une anesthésie locale ou régionale (autorisations à préc iser dans le carcan français de l’exercice illégal de la médecine)
Décontaminer la plaie.
Réparer (suturer par exemple)
Vérifier l’immunisation anti-tétanique (mais ça les infirmiers/ières le font déjà).
Instructions de suivi aux patients.
A noter:
LEs USA qui ont professionnalisé il y a peut être 30-40 ans la médecine d’urgence, parce que non tenus en laisse par des arguties légales , administratives at parce qu’ils ont pu prendre d’assaut le terrain de jeu fictif des autres spécialités .
Pragmatisme des américains : on peut être pris en charge dans un Emergency Department par
Une infirmière de tri. Quasi toujours.
Un médecin urgentiste ou les suivants
Un « physician assistant » c’est à dire un paramédical spécialement formé, 2-3 ans d’études
( https://en.wikipedia.org/wiki/Physician_assistant#Education_and_certification ) qui peut ensuite se spécialiser en urgences…
Ou un « nurse practitioner » de fdormatin moins poussée.
Ou un « emergency technician » : j’ai eu l’occasion de discuter avec l’un d’eux lors d’un passage aux urgences comme blessé à Washington dans ce service ils étaient recrutés avec 2 ans d’université en n’importe quoi par exemple celui-là avait fait2 ans de géologie). Ensuite formation de 1 an dans le service à des tâches très protocolées : pose de cathéters veineux ou artériels, plies, réparation de tendons (si si ).
La force des américains c’était (ça baisse) le pragmatisme la formation ciblée de haute qualité et dès que ça sort du protocole appel au superviseur.
Je ne parle pas des paramedics qui sont une autre question, sulfureuse en France , Italie, Espagne (au moins)
PS Il existe un auteur français un peu méconnu, qui a écrit à propose de toute autre chose:
Il est nuit. La cabane est pauvre, mais bien close.
Le logis est plein d’ombre et l’on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur.
Des filets de pêcheur sont accrochés au mur. …
…(quelques dizaines de vers plus bas) :
« Ces choses-là sont rudes.
Il faut pour les comprendre avoir fait ses études. »
https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/les_pauvres_gens
Les Infirmier ont autre chose à faire que de suppléer l’incurie des médecins dans la gestion de leur élitisme. Le plein investissement de l’article r 4311-2 suffit amplement à maintenir ou suppléer aux dépendances et si l’uncamt consent à maintenir le financement de l’exercice individuel au lit du malade au lieu de faire des kolkhoze type NHS ouverts de 9h à 18h du lundi au vendredi sauf les mercredis et vacances scolaires avec pour les médecins 6 patients à l’heure pour faire des ordonnances symptômatiques on pourrait faire face à la pire crise sanitaire depuis la grippe espagnole. Mais on est les meilleurs du monde dans la prise en charge précoce de l’infarctus du myocarde alors tout va bien….