Bonjour
Un quart de siècle après Dolly. On nous annonce, depuis la Chine, la création par l’homme du premier chat cloné. Et nous voici comme projeté aux frontières de la transhumanité. Une première de l’entreprise pékinoise (sic) Sinogène. Une première qui n’est percue que comme la marche vers l’objectif ultime : le clonage du panda.
Sept mois seulement après la mort de son chat baptisé ‘’Garlic’’, son propriétaire, Huang Yu, a eu la joie de retrouver son protégé, qui a été cloné. Garlic » est le premier chat cloné par Sinogene, une entreprise qui a déjà réussi le clonage d’une quarantaine de chiens depuis 2017. ‘’Ils se ressemblent à plus de 90 %’’, assure le jeune Chinois de 23 ans. Compter 32 000 euros (contre 48 000 euros pour un berger allemand). Un marché promis à un formidable développement.
Sphinx allongés clonés
Plus de 90 % de ressemblance ? Sera-ce suffisant pour les amoureux fervents, sans parler de tous les savants austères, eux qui, nous écrit Charles Baudelaire, aiment également dans leur mûre saison cette puissante douceur qui fait l’orgueil de leur maison ? Plus de 90 %, certes, mais que restera-t-il de la frilosité et de la sédentarité, de la science et de la volupté, du silence et de l’horreur des ténèbres ?
Un chat cloné n’inclinera-t-il pas au servage ? L’Erèbe le prendra-t-il alors comme son coursier funèbre ? Le cloné prendra-t-il, à 90 % seulement, les nobles attitudes des grands sphinx allongés au fond des solitudes ? Et qui nous dit, d’ailleurs, que ces mêmes sphinx ne seront pas, eux aussi, de pâles copies clonées incapables de rêver ? Un chat cloné ? Que restera-t-il des reins féconds d’origine, des gerbes d’étincelles magiques, du sable fin et des parcelles d’or ?
Où retrouverons-nous, chinois transhumanistes ou pas, l’insondable de leurs prunelles mystiques ?
A demain @jynau
« (…) Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques. » prétend Baudelaire.
… Admettons … mais à ce qu’est dit près de la porte … MAOÛ …
« Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille,
J’aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil. » De Maurice Carême (1899-1978)… !
😉 Bonne soirée. Mercis pour la publication.