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Christophe Castener à Marseille, Andrew Cuomo dans l’Etat de New York : deux politiques allergiques à la réduction des risques. Un ministre de l’Intérieur isolé va-t-en-guerre (« de l’international à la cage d’escalier ») contre toutes les drogues illicites présentes et à venir. Et de l’autre côté de l’Atlantique un gouverneur démocrate qui, le même mardi 17 septembre, interdit la commercialisation des cigarettes électroniques aromatisées – au motif qu’elle inciterait les mineurs à vapoter avec, à la clé, un fort risque de dépendance à la nicotine.
En juin San Francisco était devenue la première ville américaine à interdire la vente de cigarettes électroniques dans les magasins. L’ordonnance, adoptée à l’unanimité des onze élus entrera en application au début de 2020. Dans l’Etat de New York (vingt millions d’habitants) l’interdiction survient quelques jours seulement après que Donald Trump, a annoncé qu’une mesure similaire serait bientôt prise au niveau fédéral. Le démocrate Andrew Cuomo :
« New York n’attend pas le gouvernement fédéral pour agir. En interdisant les cigarettes électroniques aromatisées. Nous prenons une mesure de santé publique et nous contribuons à empêcher un nombre incalculable de jeunes gens de contracter une accoutumance à vie, coûteuse, mauvaise pour la santé et potentiellement mortelle. »
Incohérences qui font songer à la France
La décision, nous explique l’AFP, a été prise lors d’un vote du conseil de santé publique et de planification sanitaire (sic) de l’Etat de New York, convoqué à la demande d’Andrew Cuomo, qui avait réclamé dès le 15 septembre des mesures d’urgence. Elle prend effet immédiatement, même si les contrôles ne démarreront que dans deux semaines. Ce qui fait de New York le premier Etat à mettre en œuvre la mesure, le Michigan attendant encore la publication des textes applicables.
On ajoutera qu’aujourd’hui, selon les chiffres du département de la santé de l’Etat de New York, près de 40 % des élèves de terminale vapotent. Et ce alors même que les cigarettes électroniques y sont interdites à la vente aux mineurs – comme c’est le cas sur l’ensemble du territoire des Etats-Unis. Une incohérence qui n’est pas sans faire songer à la France et aux ventes de tabac.
Où l’on en vient, devant les réalités addictives et face à l’allergie politique vis-à-vis de la réduction des risques, à cette question : pourquoi Agnès Buzyn ne prononce-t-elle pas, en urgence et au nom du principe de précaution l’interdiction des ventes de cigarettes électroniques et des liquides aromatisés ? Christophe Castaner étant chargé de vérifier la bonne application de la mesure, depuis la cave jusqu’au grenier.
A demain @jynau