Le combat «anti-PMA pour toutes» est dépassé. Le prochain s’attaquera à la GPA

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Fin ou presque de l’acte I. Synthèse, par Le Monde, de Reuters et de l’AFP : agitant des drapeaux vert et rouge « Liberté Égalité Paternité », plusieurs dizaines de milliers d’opposants à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ont marché dans le calme, dimanche 6 octobre, depuis les Jardins du Luxembourg, près du Sénat, jusqu’au pied de la Tour Montparnasse, à l’appel d’un collectif d’une vingtaine d’associations, dont la Manif pour tous. 74 500 personnes, selon un comptage réalisé par le cabinet Occurrence pour « un collectif de média »s. Les organisateurs annoncent avoir comptabilisé de leur côté 600 000 manifestants. La préfecture de police de Paris avance elle le chiffre de 42 000. A titre de comparaison, 100 000 manifestants avaient défilé en France lors de la première action contre le mariage gay en novembre 2012.

 « Cette manifestation, c’est un avertissement au gouvernement. Ouvrira-t-il le dialogue ou restera-t-il comme Hollande en 2012 dans le mépris ? », avait déclaré la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère, avant le départ du cortège. Dans sa ligne de mire, l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, promesse de campagne d’Emmanuel Macron et mesure phare de la loi bioéthique adoptée en première lecture le 27 septembre par l’Assemblée nationale. On voit mal désormais comment le gouvernement pourrait « ouvir le dialogue ».

La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a déclaré le même jour sur LCI qu’elle n’était pas « surprise » par l’ampleur de la mobilisation, mais n’envisage pas de retrait du projet de loi. « Je trouve ça tout à fait légitime que cette partie de notre société française ait envie de s’exprimer », a-t-elle dit. « Le vote des députés est sans appel. La PMA pour toutes les femmes a été adoptée à une large majorité des voix. » Exprimez-vous, citoyens, cela ne servira plus à rien !

De fait le contexte est nettement moins favorable aux anti-PMA qu’à l’époque des controverses sur le mariage homosexuel. Au plus fort de la contestation contre la loi Taubira, jusqu’à 340 000 personnes étaient descendues dans la rue selon la police, 1,4 million selon les organisateurs. Et, selon différents sondages, une majorité de Français soutiendrait désormais l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux lesbiennes.

Symptôme : seule une poignée d’élus « Les Républicains » étaient dans le cortège parisien, dont deux des trois candidats à la présidence du parti – les députés Guillaume Larrivé et Julien Aubert – mais aussi l’eurodéputée François-Xavier Bellamy. Les eurodéputés du Rassemblement national Nicolas Bay et Gilbert Collard étaient aussi présents.

Où l’on comprend, sans mal désormais, que la page se tourne et que le prochain combat est d’ores et déjà connu : ce sera celui contre la dépénalisation, rampante en France, de la GPA. Une GPA présentée au choix comme une nouvelle forme de libération du corps de la femme  ou, plus justement, comme la forme, dramatiquement moderne, d’un nouvel esclavage dans l’espace marchand.

A demain @jynau

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