Dix millions d’euros parce que le généraliste manque de vigilance devant un bébé déshydraté

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Dans son dernier « rapport annuel sur le risque des professionnels de santé » le groupe MACSF-Le Sou Médical révèle les indemnisations les plus élevées versées en 2018. Le Quotidien du médecin (Marie Foult) en fait un résumé : trois dossiers à plus de 3 millions d’euros concernent la médecine générale – dont un sinistre « record » à 10,2 millions d’euros versés par l’assureur.

Le médecin généraliste avait pris en charge un nourrisson de sept mois présentant une gastro-entérite avec une déshydratation très importante – au point, finalement, de nécessiter une hospitalisation. Il est reproché ici au médecin d’avoir « manqué de vigilance face à une situation pathologique délicate », indique la MACSF. L’enfant, atteint d’un syndrome de West lésionnel (forme rare d’épilepsie du nourrisson) avec des troubles moteurs et un déficit intellectuel – « taux d’incapacité supérieur ou égal à 80 % ». « La justice a pris en compte les revenus qui seront perdus tout au long de la vie, d’où ce montant exceptionnel », explique Nicolas Gombault, directeur général délégué du groupe.

Deuxième dossier le plus coûteux en 2018 (pas moins de 5,1 millions d’euros versés) : un gynécologue, qui n’avait pas détecté lors des examens échographiques de suivi de la grossesse un syndrome polymalformatif du fœtus (anophtalmie bilatérale, fusion des doigts, aplasie de l’oreille). Aujourd’hui adulte, la victime présente une encéphalopathie épileptique très sévère d’origine génétique, se traduisant par un retard mental, des troubles du comportement et sensoriels.

Abscence d’interruption médicale de grossesse

Il est reproché au gynécologue d’avoir fait perdre une chance de diagnostiquer les anomalies en n’adressant pas la mère à un centre de référence, alors que plusieurs clichés mentionnaient des difficultés de visualisation de la face du fœtus. « Cette absence de réaction a empêché les parents de recourir à une interruption médicale de grossesse, dont les conditions étaient réunies en l’espèce », précise la MACSF.

Deux autres dossiers (3,6 millions d’euros chacun) concernent la médecine générale. Dans le premier cas, le généraliste a mal pris en charge une infection urinaire à Proteus mirabilis sur un bébé de deux semaines, entraînant une hypertension intracrânienne et des abcès cérébraux. La victime est désormais atteinte de séquelles neurologiques graves.

Dans le second cas, le généraliste n’a pas diagnostiqué une méningite néonatale à Escherichia coli de type K1 chez un nourrisson  et ce alors que des prélèvements réalisés à la naissance révélaient la présence de bactéries. La justice lui reproche de ne pas avoir hospitalisé l’enfant, désormais atteint d’une quadriplégie ; une hospitalisation « qui aurait permis le diagnostic ».

A demain @jynau

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