Bonjour
Aujourd’hui troisième édition du Sommet de la Vape. Et un entretien à encadrer. On le trouvera dans Libération (Eric Favereau). Un entretien sur un dossier majeur de santé publique accordé non pas par l’actuel Directeur général de la Santé (le Dr Jérôme Salomon, muet sur le sujet) mais par son prédécesseur (le Pr Benoît Vallet, qui occupa le poste de 2013 à 2018. On se souvient que ce dernier avait, en dépit de l’aveuglement coupable de Marisol Touraine, osé prendre quelques risques personnels, noué des contacts avec les chevau-légers de la vape et entrouvert les portes à la Révolution des Volutes.
On retrouve donc aujourd’hui le Pr Vallet, magistrat à la Cour des comptes, dans les colonnes du quotidien fondé par Jean-Paul Sartre. Extraits :
« Le vapotage est aujourd’hui la meilleure façon de sortir du tabagisme. C’est une méthode fortement utilisée car elle repose sur une dynamique comportementale proche du fait de fumer. Et les dernières études de l’agence Santé publique France font état de chiffres pointant une forte baisse de la consommation du tabac. Il y a plusieurs raisons. Le faible coût du vapotage a indéniablement créé un engouement pour cette solution face au tabac. Remarquons néanmoins que les substituts (patchs, pastilles…), eux, sont pris en charge par l’assurance maladie. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : on a dénombré une baisse de plus de 100 000 fumeurs grâce au vapotage. Ce n’est pas rien.
« L’autre élément intéressant est l’étude publiée dans The New England Journal of Medicine en 2019, qui montre que le vapotage est plus efficace dans l’arrêt du tabac que les produits nicotiniques. Dans deux groupes de près de 800 personnes, on arrive, au bout d’un an, à des taux d’abstinence de plus du double avec la cigarette électronique. Certains pointent qu’une part des vapoteurs continuent de vapoter après l’arrêt du tabac. Certes, mais quel est l’objectif ? La priorité est bien l’arrêt du tabac. »
Le vapotage, une entrée dans le tabac pour les jeunes ?
« Récemment, des chiffres publiés par le Pr David Levy, spécialiste de l’évaluation modélisée des consommations de tabac et de vape à l’université de Georgetown, montrent que s’il y a plus de jeunes intéressés par le vapotage, le nombre de jeunes fumeurs a, lui, diminué. Ces études ne montrent pas que le vapotage facilite l’entrée dans le tabagisme. »
L’industrie du vapotage et son éventuel lobbying ?
« Le commerce du vapotage est devenu important, il a beaucoup augmenté, et il est sain de garder une certaine prudence vis-à-vis de ce nouveau lobby industriel. Le vapotage pèse en effet plus de 25 milliards de dollars dans le monde, et dans quelques années, il pèsera plus d’un milliard en France, qui se situe au troisième rang derrière les Etats-Unis et les Britanniques. Autre élément : le nouveau dispositif de vapotage – Juul – a été racheté récemment par le groupe de Marlboro. Donc il y a des liens, on doit être vigilant.
« Pour autant, on a des certitudes, les données sont là. En matière de santé publique, il vaut mieux favoriser le vapotage que le tabac. L’objectif principal étant bien la suppression du tabagisme. Pour ceux qui souhaitent arrêter de fumer, vapoter est la meilleure solution. Et enfin, via le vapotage, comme on le voit avec le Sommet de la vape, nous avons des militants antitabac. C’est nouveau, c’est essentiel. Et cela donne une visibilité inédite au regard de la santé publique. »
14 octobre 2019. Le Directeur général de la Santé ne sera pas à la troisième édition du Sommet de la vape. Nul ne sait pourquoi.
A demain @jynau