Bonjour
Elle l’a (enfin) reconnu … Dimanche 13 octobre, sur le plateau de CNews/Europe1/Les Echos Agnès Buzyn a parlé d’« un problème de rémunération »des personnels hospitaliers, médicaux ou pas. Mieux encore « rendre l’hôpital public plus attractif ». Une annonce qui précédait de deux jours la nouvelle journée de manifestation (15 octobre) de deux collectifs : « inter-urgences » et « inter-hôpitaux ». Interrogée sur leur revendication centrale (une revalorisation salariale générale de 300 euros net) la ministre des Solidarités et de la Santé, a (enfin) déclaré :
« Il la faut, il y a un vrai sujet sur les rémunérations directes, mais il faut aussi tenir compte des rémunérations indirectes, le temps de travail, les gardes, etc. Un vrai travail doit s’engager. J’ai demandé à mes équipes d’ouvrir ce dossier pour les débuts de carrières médicales et infirmières, parce que c’est vraiment trop difficile aujourd’hui. » « Je pense qu’il y a un problème de rémunération si on veut rendre l’hôpital attractif ».
Ceci ne va pas sans faire mal : en parlant ainsi Agnès Buzyn en a profité, observe Le Quotidien du Médecin (Anne Bayle-Iniguez), pour jeter une pierre dans le jardin de ses prédécesseurs (citons notamment Marisol Touraine, Roselyne Bachelot et Xavier Bertrand): « Il y a eu plein de réformes non accompagnées qui ont entraîné des dysfonctionnements internes. Il faut changer la gouvernance et l’attractivité. J’y travaille.»
Manquement à la confraternité
Mais, ajoute Le Quotidien, l’ancienne hématologue hospitalo-universitaire devenue ministre macronienne a aussi osé prendre le risque de critiquer l’implication de certains médecins hospitaliers dans le « collectif inter-hôpitaux .
« Ils ne le savent pas mais je suis dans la boucle de mails des médecins qui s’écrivent au sujet de leur envie de faire grève, a souri la ministre, rappelant qu’elle avait une activité de consultation d’hématologie à l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) il y a moins de trois ans. Je suis sidérée, d’abord de leur méconnaissance du système, du nombre d’informations fausses dont ils disposent et sur lesquelles ils basent leurs raisonnements et à quel point leurs solutions sont des solutions de court terme qui ne régleront pas le problème. »
Cette sidération sera appréciée. L’Ordre verra-t-il là un grave manquement à la confraternité par personne ayant autorité ? On observera enfin que celle qui a abandonné l’hôpital public pour la politique rejette, la concernant, le qualificatif de « mandarin ». On désignait ainsi, il y a quelques années encore dans le monde hospitalier-universitaire français, un médecin qui, souvent en raison de ses titres, de ses diplômes, de ses fonctions, fait figure de potentat dans son domaine. On pouvait ainsi, dans Le Monde du 15 décembre 1976 lire ceci: «La population finalement appréciera peu de ne plus pouvoir ‘’se payer’’, quand elle estime en avoir besoin, une consultation privée de mandarin ! ».
Ou encore, en 1931 : « À côté des médecins et thérapeutes, qui cherchent à guérir, il y a les pontifes, mandarins et autres, qui ne cherchent qu’à donner le change, gagner des grades, des titres et à faire de l’argent (Léon Daudet, Devant la douleur,1931, p. 7). Question : combien reste-t-il, aujourd’hui, de véritables mandarins dans les hôpitaux français en mal d’attractivité ?
A demain @jynau
Bien qu’elle ne me soit pas sympathique je trouve vache (un coup bas en fait) de dire qu’elle « surveille » les mails.
A lire le titre on dirait qu’elle les espionne de façon illégale.
Il se trouve que les médecins (aussi) s’écrivent des courriels à destinataires nombreux, sorte de forum.
Donc elle est parmi probablement des dizaines de destinataires et elle lit ce qu’on lui adresse sans voir forcément qu’elle parmi dans les destinataires.
Quant aux sous , il n’y a pas que ça. LEs conditions de travail sont primordiales pour beaucoup. QUand ça devient le bagne, que tout est difficile, que les chirurgiens doivent se battre pour avoir une salle d’opération et un anesthésiste et ne pas opérer à l’heure, que tout est effort surhumain, certains partent quitte à s’ennuyer un peu sur le plan intellectuel (recherche, réunions pédagogiques ou de discussion de cas difficiles (« staffs ») dans le privé.