Bonjour
Ecrire, bloguer c’est, parfois, donner l’impression d’exagérer. Ainsi ce titre : « Pourquoi Agnès Buzyn surveille-t-elle les mails des médecins hospitaliers tentés par la grève ? ». Un titre né des déclarations publiques de la ministre des Solidarités et de la Santé
« Ils ne le savent pas mais je suis dans la boucle de mails des médecins qui s’écrivent au sujet de leur envie de faire grève. Je suis sidérée, d’abord de leur méconnaissance du système, du nombre d’informations fausses dont ils disposent et sur lesquelles ils basent leurs raisonnements et à quel point leurs solutions sont des solutions de court terme qui ne régleront pas le problème. »
Pour sa part Le Quotidien du Médecin évoquait ici une « prise de risque », celle de critiquer l’implication de certains médecins hospitaliers dans le Collectif inter-hôpitaux et la grève nationale annoncée pour le 14 novembre. Plusieurs lecteurs nous ont fait part de leur surprise et de leurs critiques. « Bien qu’elle ne me soit pas sympathique je trouve vache (un coup bas en fait) de dire qu’elle « surveille » les mails. A lire le titre on dirait qu’elle les espionne de façon illégale, nous écrit ainsi Umberto Ucelli. Il se trouve que les médecins (aussi) s’écrivent des courriels à destinataires nombreux, sorte de forum. Donc elle est parmi probablement des dizaines de destinataires et elle lit ce qu’on lui adresse sans voir forcément qu’elle parmi les destinataires. »
Sans doute faut-il ici revenir aux définitions de « surveiller » : Nos critiques retiennent celle-ci : « Observer les agissements d’adversaires potentiels, les lieux d’où peut survenir le danger » ; ou celle-là : « Se tenir informé, par des moyens policiers, des activités de personnes jugées suspectes, du comportement de collectivités, de groupes, de lieux à risques. »
Pour notre part nous ne songions qu’à : « Observer quelqu’un avec une certaine attention pour comprendre son comportement. » Aucun « coup bas », donc. Mais, sans doute, la nécessité de mieux s’expliquer.
A demain @jynau
Certes.
Le diable est dans les détails.
– un titre (court par nécessité) ,
– un contexte : crainte de Big Brother, sinisation cynique de la surveillance des citoyens (serpents qui sifflent au dessus de leurs têtes), pour mieux les dénoncer ou humilier chez le marchand de légumes : « Zhong Le ne paie pas ses impôts! »
Et l’imprécision de la langue française lorsqu’il n’est pas donné de contexte . Comme disent les profs de langue à la question que veut dire » schtroumpfer » : ça dépend du contexte.
CNRTL l’illustre en effet de belles citations :
Une me parait assez appropriée « tongue in cheek »:
J’avais l’habitude de surveiller mon langage: je redoublai de prudence (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 110).
Sinon:
Milicien :
Les patriotes surveillent actuellement la personne et les propriétés de tout citoyen sans aucune exception
Pandore :
Surveiller une bande, un quartier chaud.
Sourcilleux :
Veiller sur des élèves, sur des candidats pour s’assurer que leur travail est réalisé selon les normes requises
Sauvage:
Étendue à ses pieds, calme et pleine de joie, Delphine la couvait avec des yeux ardents, Comme un animal fort qui surveille une proie après l’avoir d’abord marquée avec les dents .
Conjugale:
Du coin de l’œil, elle surveille son homme pour lui passer, au bon moment, le litre ou la miche de pain: attention indifférente, devenue instinctive; .
Si le Diable est dans les détails, Dieu est-il dans la globalité ?