Rigueur scientifique: comment tuer efficacement des souris grâce à la cigarette électronique

Bonjour

Tout (ou presque) est scientifiquement démontrable à qui entend scientifiquement démontrer. Ou quand l’objectif justifie les moyens techniques. Ainsi cette étude américaine publiée dans les prestigieux PNAS : « Electronic-cigarette smoke induces lung adenocarcinoma and bladder urothelial hyperplasia in mice » (Moon-shong Tang, Xue-Ru Wu, Hyun-Wook Lee, Yong Xia, Fang-Ming Deng, Andre L. Moreira, Lung-Chi Chen, William C. Huang, and Herbert Lepor).

Une étude reprise et heureusement décryptée par France Info : « Que penser de l’étude américaine qui fait le lien entre cigarette électronique et cancer chez les souris ? » (Marie-Jeanne Delepaul). Puis par vapingpost.com : « Vape, souris, et cancer : une nouvelle étude alarmiste pointe le bout de son museau » (Alistair). Ainsi que par Vapolitique « Alerte au nouveau bad buzz sur le risque de cancer chez des souris avec le vapotage » (Philippe Poirson).

On y apprend que 22,5 % des souris exposées à des vapeurs de cigarette électronique développent un cancer du poumon tandis que 57,5% développent des tumeurs de la vessie. Un travail mené sur quarante souris pendant 54 semaines Elles les respiraient les vapeurs quatre heures par jour, cinq jours par semaine.

Frileux politiques français

Pr Bertrand Dautzenberg, pneumo-tabacologue : « C’est un vapotage extrême en-dehors de toute réalité. »

Sébastien Anthérieu, enseignant-chercheur en toxicologie à l’université de Lille : « Ces doses paraissent très élevées, surtout pour une souris. Il s’agit d’une étude isolée portant sur un faible nombre de cas. »

Emmanuel Wiernik, chercheur en épidémiologie : « Même si une étude est bien faite pour l’animal, c’est compliqué de tirer des conclusions pour les humains »

Les humains, précisément, qu’observent-ils sur eux-mêmes ? « La difficulté, c’est que les personnes qui vapotent sont d’anciens gros fumeurs donc c’est compliqué d’analyser ce qui est en cause s’ils développent des cancers ou des pathologies, explique Emmanuel Wiernik à France Info. « Les études publiées sur la question sont pour la plupart biaisées, selon que les chercheurs soient pro ou anti cigarette électronique » accuse le Pr Dautzenberg. 

Où l’on voit (une nouvelle fois) que la passion conduit à toutes les extrémités scientifiques. Et que chez les responsables frileux politiques français le principe de précaution vient contrecarrer l’indispensable réduction des risques tabagiques.

A demain @jynau

3 réflexions sur “Rigueur scientifique: comment tuer efficacement des souris grâce à la cigarette électronique

  1. Comment ça ?
    « Une étude reprise et heureusement décryptée par France Info  »

    Mais chacun comme il y est dit, et vous aussi, lit les études au travers du filtre de ses convictions.

    France Info ne décrypte rien du tout ne débunque (je taquine: ne débobine) rien du tout , et filtre selon sa préférence pour la cigarette electronique.

    Le niveau de rigueur scientifique de France Info est au niveau de la langue française sur ses ondes: peu soutenu et pas bon.

    Un seul exemple suffit à les discréditer et jeter leur prétendu décryptage:

    « D’abord, les émissions d’e-cigarette sont « moins nocives » que la fumée issue de la combustion du tabac, selon Santé Publique France.  »

    Sauf que à lire Santé Publique France (SPF) , tout aussi biaisée apparemment (voir la conclusion) SPF ne donne aucune indication en ce sens. (1)

    Alors quand un décrypteur autoproclamé fait une faute scientifique, un faute de pensée, aussi grave que faire dire à une référence ce qu’elle ne dit pas et d’ailleurs, ne teste pas, je pense que s’y référer n’est pas sérieux. Inutile d’aller plus loin.

    Ceci dit ma modeste opinion qui ne demande qu’à changer c’est que oui je crois (je ne sais pas) que la cigarette electronique est moins toxique que le tabac. Je suis plutôt biaisé en faveur de la cigarette electronique si si !) mais il y a des inconnues et parfois les inconnues se révèlent tard et rudement. Halte à l’Enthusiasm Based Medicine !

    Sait-on tout – les inconnues que l’on ignore ou unknown unknowns ?

    (1) SPF :
    — est initialement prudente en rappelant « L’e‐cigarette demeure controversée car son rapport bénéfices/risques est encore mal connu »
    — reste prudente:  » La nocivité des émissions générées par la cigarette électronique sur le long terme et son efficacité dans l’aide au sevrage tabagique sont questionnées, sans que la littérature scientifique ne permette à ce jour de définir un consensus indiscutable [5‐7]. Cela a conduit plusieurs organisations sanitaires internationales à émettre des avis invitant à la prudence [8].
    — continue prudemment : « … expertise annonçant que la ciga‐rette électronique serait à 95 % moins toxique que la cigarette de tabac [14]. Ce chiffre a fait l’objet d’une controverse scientifique mais, en 2016, le Haut Conseil de la santé publique a décidé de réviser son précédent avis à partir des dernières données scientifiques [15]. Il indiquait alors que l’e‐cigarette pouvait être considérée comme un outil d’aide au sevrage tabagique… »
    — mais confond « preuve » scientifique et opinion ou consensus: « Pourtant, la communauté scientifique s’accorde pour dire que les émissions d’e‐cigarette sont moins nocives que la fumée issue de la combustion du tabac, même si le vapotage n’est pas sans risque et que les effets à long terme sur la santé sont encore mal connus. »

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