Vente de tabac et jeux d’argent : pourquoi le gouvernement est-il aux abonnés absents?

Bonjour

Le chat absent, les souris comprennent parfois que l’heure est venue de cesser de danser. C’est le cas aujourd’hui avec le chat-Etat et les vingt-cinq mille souris-buralistes. L’affaire est racontée sur le site de ces dernières, où l’on parle réglementation et éthique.

Constat. Nous l’avons à plusieurs reprises écrit sur ce blog : l’interdiction de vente des cigarettes au moins de 18 ans n’est pas appliquée en France. L’exécutif semble se soucier comme d’une guigne de l’application d’une loi promulguée pour prévenir l’entrée précoce dans l’esclavage du tabac. A moins d’imaginer qu’il le souhaire pour augmenter le volume de ses recettes. Le phénomène vient d’être confirmé par une enquête du Comité national contre le Tabagisme (CNCT) qui a évalué, à la demande du ministère de la Santé, l’effectivité de la mesure dix ans après son entrée en vigueur.

 « Administrée par l’institut BVA auprès d’un échantillon représentatif de 527 débits de tabac, l’enquête menée en avril et mai montre que les cigarettes restent largement accessibles aux mineurs, résume le site des buralistes. Deux groupes d’enfants, l’un de 12 ans (tous non-fumeurs), l’autre de 17 ans (fumeurs et non-fumeurs), ont joué les « clients mystère » pour le test. Les jeunes, filles et garçons, étaient vêtus de manière à ne pas piéger le buraliste sur leur âge, et accompagnés à distance d’un adulte.

 Mépris de l’affichage obligatoire

Le contrôle de pièce d’identité par le buraliste n’est intervenu qu’une fois sur cinq. 65 % des buralistes ont accepté de vendre des cigarettes aux jeunes de 17 ans ; 10 % à des enfants de 12 ans. « La vente intervient même dans 93 % des cas quand l’adolescent est fumeur, sans doute parce qu’il est habitué à se rendre dans un bureau de tabac » ajoute Emmanuelle Béguinot, directrice générale du CNCT. Les manquements à la loi sont plus fréquents dans les moyennes et grandes villes que dans les régions rurales. En Ile-de-France, 92 % des buralistes ont vendu du tabac aux adolescents du groupe des 17 ans, qu’ils soient fumeurs ou non.

Toujours plus fort : plus de 40 % des buralistes ne respectent pas l’affichage obligatoire rappelant l’interdiction de vente des produits du tabac aux mineurs. Le CNCT demande d’insister sur la formation des buralistes, mais aussi de renforcer les contrôles et les sanctions, en incluant la fermeture administrative en cas de récidive. Le contrevenant encourt actuellement une contravention de 4ème classe de 135 euros. « C’est un problème que nous devons régler collectivement, avec le ministère de la Santé et les Douanes qui exercent leur tutelle sur les débitants de tabac » propose Yves Martinet, président du CNCT. Une tutelle qui, ici, précisément, ne s’exerce pas. Et une ministre de la Santé qui ne parle que du la hausse du prix du tabac (servant ainsi la martingale fiscale de l’Etat).

Des chiffres proprement accablants

Le jour même de la publication de l’enquête CNCT / BVA) Philippe Coy, patron des buralistes a donné de la voix : « Les chiffres sont accablants, les résultats ne sont pas acceptables et nous devons nous sensibiliser plus encore sur ce sujet ». M. Coy y revient aujourd’hui dans le dernier numéro du Losange (magazine de la profession) Extraits :

« Vous connaissez mon caractère volontaire et ma franchise d’expression au service de notre profession. Je sais que je vais surprendre et même irriter.  Mais j’affirme que nous allons collectivement vers de graves problèmes mettant en péril notre statut si nous ne prenons pas à bras-le-corps ce sujet de l’interdiction de la vente aux mineurs. Je parle de l’interdiction de vente aux moins de 18 ans telle qu’elle doit être respectée concernant la vente de tabac, de produits du vapotage, de jeux, d’alcool.

« Notre statut requiert l’application stricte de la réglementation. Notre éthique exige qu’elle soit exercée rigoureusement. Je sais pour les vivre moi aussi, tous les problèmes, incidents et anicroches, soulevés par cette obligation réglementaire et morale : l’ado au physique trompeur ; les intimidations ; l’erreur en pleine affluence ; l’employé négligeant; le papa qui veut absolument offrir un jeu à son rejeton, etc.

« Il n’empêche, cette interdiction, il n’y a que nous, responsables de nos établissements, qui soyons garants qu’elle sera effectivement et totalement respectée, j’insiste. »

M. Coy, patron des buralistes, insiste. Comment ne pas l’en féliciter? Mais comment, dans le même temps, ne pas être, au minimum, inquiet d’observer qu’aucun représentant de l’exécutif sanitaire n’ait le courage minimal de traiter du sujet. A quoi sert l’exécutif s’il ne fait pas respecter la loi ?

A demain @jynau

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