Harcèlements sexuels : le corps des soignants français est bien loin d’être indemne

Bonjour

Qui, vers la fin du XXème siècle, aurait imaginé une « enquête sur le harcèlement sexuel dans le milieu médical en France » ? Nous sommes en 2019 et cette enquête vient d’être faite, ses résultats publiés 1. Seront-ils contestés ? Qu’apprend-on ? Ceci :

« Une femme médecin sur six a déjà été harcelée sexuellement par un autre professionnel de santé au cours des six dernières années. Tous sexes confondus, le harcèlement sexuel touche un médecin sur douze. Les praticiens les plus jeunes (- 45 ans) sont trois fois plus fréquemment victimes de harcèlement sexuel que leurs collègues plus âgés.

« Préoccupants et ‘’banalisés’’ ces actes de harcèlement ont des conséquences néfastes sur les victimes : 40% adoptent des mauvaises habitudes de vie (consommation d’alcool, de tabac ou de médicaments, etc.) et trois sur quatre reconnaissent que le harcèlement sexuel au travail a une incidence sur la qualité des soins prodigués aux patients.

« Dans plus de 70% des cas, les victimes ne dénoncent pas leur agresseur. Les médecins sont six fois plus fréquemment harcelés par un patient que par un collègue — 1/4 des victimes témoignent de comportements inappropriés comme des demandes de rendez-vous (42%), des tentatives d’attouchement (25%) ou des demandes de rapport sexuel (8%). En interne (15% des agressions), l’agresseur occupe une position hiérarchique supérieure à celle de la victime : il est médecin à 61%.

« Pour les 2/3 des personnes interrogées, le harcèlement sexuel de la part d’un collègue se traduit par des commentaires à connotation sexuelle sur le physique, et pour la moitié d’entre elles, par des propositions de relations sexuelles. Près du tiers ont cité des demandes répétées de rendez-vous ou un envahissement délibéré sur leur sphère personnelle.

« Une victime sur vingt a reçu des propositions de promotion en échange d’une relation sexuelle ou des menaces en cas de refus. Les infirmières sont également concernées : elles sont 51% à avoir été victimes ou témoins de harcèlement sexuel ces trois dernières années. Parmi les répondants, les personnes de moins de 45 ans sont aussi les plus touchées (44% victimes ou témoins) et beaucoup indiquent que c’est surtout en début de pratique ou en cours de stage que le risque est le plus grand.

« À la suite de l’incident, 20% des victimes ont envisagé de démissionner, 8% l’ont fait. »

Ces données seront-elles contestées ? Que peut-on, raisonnablement, ajouter ?

A demain @jynau

1 Enquête réalisée par Medscape (filiale de WebMD Health Corp).  1007 médecins pratiquant à plein temps en France ont témoigné de leur expérience à travers un sondage en ligne entre le 7 juin et le 13 août 2019. Un peu plus de la moitié étaient des hommes (55%), salariés (70%) et travaillant à l’hôpital (63%). Ont également répondu 88 internes/étudiants en médecine et 76 infirmières/sages femmes. Environ un répondant sur 7 était médecin généraliste. Les autres spécialités les plus représentées étaient la médecine d’urgence et la psychiatrie (10%), l’anesthésiologie (7%), et la cardiologie (6%).

Medscape a interrogé les professionnels de santé sur leur expérience en lien avec des abus, harcèlement ou inconduite à caractère sexuel, tels que décrits dans la loi du 6 août 2012 : « le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle, qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, au profit de l’auteur des faits ou d’un tiers. »

Une réflexion sur “Harcèlements sexuels : le corps des soignants français est bien loin d’être indemne

  1. Il y a vraiment un problème de raisonnement , qui ne devrait pas exister dans un des rares pays européens (Italie Portugal Espagnequi a la particularité d’enseigner la philosophie en classe terminale.
    http://www.slate.fr/story/23119/pourquoi-la-france-tient-tant-la-philo
    Mais l’enseignement devrait mettre plus d’emphase sur l’organbisation de la pensée notamment de la pensée critique, contraire à l’enseignement habituel de soumission au moule (± les mêmes pays)

    « Ces données seront-elles contestées ? Que peut-on, raisonnablement, ajouter ?  »

    =====>> J’ajouterais et je ne cherche pas à minimiser mais à mettre en question la spécificité du phénomène concernant la conduite d’homo sapiens ± sapiens de tout sexe (sexe pas « genre » qui est un anglicisme fautif, comme si le mot « sexe » était sale les corporations de santé sont-elles différentes des autres sinon quel est l’intérêt de l’enquête ?
    On sait que Rousseau, l’abandonneur d’enfants et de compagne, disait l’Homme naturellement bon et perverti pae la société, société composée d’Hommes naturellement bons (zé de femmes bien sûr, mais oserait-on dire de nos jours que les femmes sont naturellement bonnes, perversion du vocabulaire par le bas)

    « Une femme médecin sur six a déjà été harcelée sexuellement par un autre professionnel de santé
    =====>> C’est insupportable mais est-ce différent des autres métiers ? Plus ? Moins ? Les gens de santé sont-ils meilleurs ? On a vu ce qu’il en est d’autres gens présumés d’une haute exigence morale (éthique en novlangue) comme les gens d’église.

    « Préoccupants et ‘’banalisés’’ ces actes de harcèlement ont des conséquences néfastes sur les victimes : 40% adoptent des mauvaises habitudes de vie …..Dans plus de 70% des cas, les victimes ne dénoncent pas leur agresseur. Les médecins sont six fois plus fréquemment harcelés par un patient que par un collègue — 1/4 des victimes témoignent de comportements inappropriés comme des demandes de rendez-vous (42%), des tentatives d’attouchement (25%) ou des demandes de rapport sexuel (8%). En interne (15% des agressions), l’agresseur occupe une position hiérarchique supérieure à celle de la victime : il est médecin à 61%.

    =====>> Idem différent d’ailleurs ?
    Je suis perplexe pour la demande de rendez-vous. Il y a sans doute l’art et la manière mais si quelqu’un/e souhaite manifester son intérêt autrement que Trump l’ignoble pussygrabist, comment fait il/elle ? Tout n’est pas verbal il y a le regard mais un regard appuyé est-ce convenable ?

    « Pour les 2/3 des personnes interrogées, le harcèlement sexuel de la part d’un collègue…
    … Une victime sur vingt a reçu des propositions de promotion en échange d’une relation sexuelle … À la suite de l’incident, 20% des victimes ont envisagé de démissionner, 8% l’ont fait. » »
    =====>> idem est-ce différent d’ailleurs

    Une mise en perspective serait (ou pas) intéressante.

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