#MeToo et municipales : mode d’emploi pour pouvoir dénoncer sous couvert d’anonymat

Bonjour

« Dénonciation » ou « délation » ? Jusqu’où aller au nom de la prévention, de la réduction des risques et des bons sentiments ? C’est une plus que dérangeante tribune publiée par France Info. Une tribune aux motivations confuses et au titre étrange :   « A l’occasion des élections municipales : pour un #MeToo des territoires » ? Une tribune, qui plus est, signée par plus de 250 personnalités du monde politique et associatif qui exhortent « les formations politiques à prendre leurs responsabilités ». Objet de ce «  #MeToo des territoires » (sic) : « dénoncer les auteurs de violences sexistes et sexuelles au sein de certains conseils municipaux ».

Les signataires de cette tribune « proposent aux victimes de témoigner en écrivant directement aux partis politiques – et ce afin qu’ils enquêtent, et le cas échéant, n’accordent pas leur investiture à tel ou tel candidat incriminé. « Nous demandons aux partis de respecter ces lettres, et surtout l’anonymat des personnes qui auront le courage de dénoncer des faits », écrivent-ils. Comment peut-on en arriver à une telle extrémité ? Exposé des motifs :

« Les élections municipales se dérouleront les 15 et 22 mars prochains. A cette occasion, des centaines de milliers de femmes et d’hommes seront élu.es pour exercer les responsabilités de conseiller·e municipal·e, d’adjoint·e et de maire pendant six ans. Parmi eux, certains ont été auteurs de violences sexistes et sexuelles lors de précédentes fonctions. S’ils venaient à être légitimés par le suffrage, ils seraient confortés dans leurs pratiques délétères.

« La vaste enquête #EntenduALaMairie a révélé la prégnance du sexisme au sein des conseils municipaux. Citoyennes, fonctionnaires territoriales, collaboratrices d’élus, journalistes et élues locales relatent des climats lourds, des propos déplacés, des regards insistants, du harcèlement, des agressions sexuelles et des viols. La presse s’est déjà fait l’écho de situations particulièrement graves, de Draveil à St-Nazaire, du Havre à Villeneuve-d’Ascq.

« Il existe pourtant un moyen simple pour éviter de nouvelles victimes dans les six ans à venir : la prévention. Les appareils politiques font le choix d’investir ou non tel ou tel candidat et ainsi de couvrir ou non des pratiques déjà connues. Afin que les partis puissent constituer leurs listes, ville par ville, en écartant les candidats sexistes et responsables de violences, nous proposons aux femmes qui estiment avoir été victimes de témoigner des faits en écrivant aux partis. »

Encourager la libération de la parole

Et les auteurs de cette initiative vont plus loin encore puisqu’il offre « une aide à la rédaction » (mise à disposition sur cette page) et ce  « pour encourager la libération de la parole » (re-sic). Mieux : les victimes qui en ont besoin y trouveront également des ressources en matière de soutien juridique et psychologique.

« Parce qu’un même agresseur s’en prend souvent à plusieurs victimes, nous devons nous unir afin que la peur change de camp. Nous demandons aux partis de respecter ces lettres, et surtout l’anonymat des personnes qui auront le courage de dénoncer des faits. Comme toute entreprise ou institution, ils pourront enquêter sur les faits dont ils auront ainsi connaissance et ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Il est temps pour les formations politiques de prendre leurs responsabilités pour garantir une ambiance de travail plus sereine dans les mairies, un fonctionnement plus apaisé de la démocratie locale et une plus grande sécurité pour les personnes victimes de violences. »

A demain @jynau

Retrouver ici la liste des signataires. On notera la présence de Manon Aubry, députée européenne France insoumise & co-présidente de la Gauche unitaire européenne, Clementine Autain, députée de Seine Saint Denis (LFI), Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris, Damien Carême, député européen, André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, David Cormand, secrétaire national d’EELV et député européen, Sergio Coronado, écologiste, candidat à la mairie Bondy (Seine-Saint-Denis), Eva Darlan, comédienne, Nicolas Florian, maire de Bordeaux, Rémi Ink, journaliste, Yannick Jadot, député européen, Danièle Obono, députée de Paris, Audrey Pulvar, militante féministe, Laurence Rossignol, sénatrice de l’Oise, ancienne ministre ou encore Dominique Versini, maire-adjointe de Paris.

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