Bonjour
Sous d’autres cieux démocratiques et médiatiques l’affaire serait analysée, décryptée, commentée. Pour l’heure, en France, silence. Résumons-là. La puissante agence « Santé publique France » s’apprêtait à lancer publiquement une opération originale sur le modèle « Janvier sobre- Dry January ». Non pas un « Mois sans alcool » sur le mode du « Mois sans tabac », mais une initiative visant à aider le plus grand nombre d’entre nous à réfléchir à notre rapport avec cette molécule-Janus.
La France, ici, suivrait les exemples des pays qui se sont lancés dans l’aventure : le mois de janvier est privilégié dans la mesure où l’on est « davantage prêt à bousculer ses habitudes après les excès de fin d’année ». Et des baisses significatives et durables de consommation (auto-déclarées) ont été observée parmi les inscrits au « Dry January » en Angleterre et à la « Tournée Minérale » en Belgique.
Epicurien
Tout était prêt pour que la ministre des Solidarités et de la Santé lance l’affaire et rappelle l’importance, non pas de ne « pas boire » mais bien de prévenir les pièges de la dépendance à l’alcool, de maîtriser ses consommations. Un beau défi avec, en toile de fond, tous les avantages politiques de la réduction des risques. C’était compter sans les propos (rapportés par Vitisphère et non démentis par l’Elysée) du président de la République sur les terres du Champagne :
« ‘’Le président de la République nous a affirmé qu’il n’y aura pas de « Janvier Sec »’’ (…) Le président, qui n’a jamais caché son penchant épicurien s’est, semble-t-il, offusqué qu’une telle proposition soit envisagée. ‘’Vous pouvez faire savoir qu’il n’y aura pas de « Janvier Sec’’ nous a-t-il dit ». La Champagne obtient ainsi une position présidentielle qui ne manquera pas de soulager la filière viticole française quelque peu crispée autour de ce projet incitant les Français à la sobriété pendant un mois. »
Et maintenant ? Que va faire « Santé publique France » ? Annoncer l’annulation de l’opération ? Sous quel prétexte ? Doit-on s’attendre à une annonce ministérielle faisant état d’un retrait de la participation gouvernementale à l’entreprise ? Une autre opération, privée, sera-t-elle lancée ? Selon quelles modalités ?
Tout cela, sous d’autres cieux, ferait publiquement débat.
A demain @jynau
Très juste. Comment comprendre que cela ne fasse pas débat en France, et que vous soyez un des rares à en parler ?
La reprise totale de la dette hospitalière signifie que demain, les directeurs d’hôpitaux pourront à nouveau endetter leurs établissements. Si un ménage se trouve surendetté, il ne peut facilement effacer sa dette… Pourquoi est ce que cela serait permis pour un établissement public ??