Bonjour
C’est en quelques lignes une redoutable question déontologique, juridique et médicale. « La mauvaise circulation de l’information est un terrible facteur d’aveuglement des institutions face aux crimes conjugaux, rappelle Le Monde Jean-Baptiste Jacquin C’est l’une des principales leçons tirées par la mission de l’inspection générale de la justice, à l’issue de l’examen minutieux de quatre-vingt homicides conjugaux de 2015 et 2016, définitivement jugés. » Et puis, aujourd’hui, vingt-quatre recommandations émises par le rapport de cette mission publié dimanche 17 novembre. Où l’on voit la place considérable de la médecine, des addictions, de la pathologie, de la misère :
« Ce rapport permet d’établir des facteurs récurrents présents dans la majorité des dossiers : antécédents de violences et a fortiori de violences conjugales de l‘auteur ; alcoolisme et dépendance aux produits stupéfiants de l’auteur et/ou de la victime ; inactivité professionnelle de l’auteur et/ou de la victime ; isolement social ou familial de la victime ou du couple ; maladies psychiatriques, fragilités psychologiques et pathologies neurologiques de l’auteur ou de la victime. »
La médecine, toujours : les auteurs, ajoute Le Monde, estiment notamment que l’information devrait également pouvoir « remonter du milieu médical » et ce alors que la législation actuelle « ne permet pas au médecin, sans risque de poursuites à son encontre, de signaler de graves violences constatées sans l’accord de la victime ». L’inspection de la justice recommande ainsi de modifier le code pénal sur le secret médical.
Objectif : pouvoir donner l’alerte sur une situation de violences graves constatées, même si la victime ne veut pas porter plainte. De fait, certaines d’entre elles, sous l’emprise de leur conjoint ou trop fragiles psychologiquement, sont incapables de le faire. Certes, mais peut-on sans grand danger briser le lien complexe et fragile, confiance et conscience, qui unit un patient à son médecin ?
A demain @jynau