Alcool et recul politique : quand un ministre en vient à devoir corriger certains journalistes

Bonjour

C’est un communiqué de presse dont il faudra se souvenir. Un document qui témoigne des fumées et des phosphorescences qui émergent sous les ors de la République et du pouvoir exécutif dès qu’on parle d’alcool et de maladie alcoolique.

Pour l’heure cela prend la forme de « précisions concernant la consommation d’alcool du  Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume ».

Rappelons le contexte.  M. Guillaume était, dimanche 17  novembre, l’invité  du Grand Jury de RTLLe Figaro et LCI,  Il aborda alors, une nouvelle fois, la question de l’alcool et une nouvelle fois ses propos font polémique. Nous fûmes nombreux à entendre qu’il n’était plus opposé à une modification de la réglementation sur le taux autorisé de «l’alcool au volant ». Nombreux à découvrir qu’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé préparait un décret en ce sens (le secret avait été bien gardé). Nombreux à imaginer que son collègue de l’Agriculture et de l’Alimentation n’était peut-être plus totalement allergique au concept de réduction des risques alcooliques.

Interprétations partielles reprises dans certains médias

Las ! Voici que nous reculons de trois cases : M. Guillaume tient officiellement et publiquement « à rappeler l’exhaustivité de ses propos sur le taux d’alcoolémie énoncés dans l’émission du Grand Jury sur RTL » Et ce  « suite aux interprétations partielles reprises dans certains médias ». On observera que le ministre ne cite pas les « certains médias » qu’il accuse de n’avoir rien compris à la précision de sa pensée et de son expression. Voici ce communiqué :

« Comme évoqué dans l’émission, il [le ministre] pense qu’il vaut mieux ne pas boire d’alcool quand on sait que l’on va prendre le volant de sa voiture (sic) Il n’a jamais exprimé le fait de vouloir changer la législation actuelle qui précise un taux autorisant 0,5g/l de sang. Le Gouvernement n’a d’ailleurs aucun projet de modification de décret en ce sens.

« Il a également précisé être pour la ‘’modération de la consommation plutôt que la prohibition’’, appelant ainsi à l’éducation et la responsabilisation de chacun. C’est, en ce sens, qu’il a précisé son opposition au mois de janvier sans alcool (re-sic) indiquant qu’il vaut mieux la modération toute l’année que l’interdiction totale pendant un mois (re-re-sic). Enfin, Il a rappelé son engagement total dans « la lutte contre toutes les addictions ». »

Où l’on comprend que la polémique sur le « Janvier Sobriété » va prendre une nouvelle ampleur (nous y reviendrons) et que M. Guillaume ne comprend rien (ou plus précisément se refuse à comprendre) ce que que disent le plus clairement possible les spécialistes de la maladie alcoolique, de la réduction des risques et de la lutte contre les addictions. Où l’on comprend aussi que dans un espace médiatique démocratique et républicain les citoyens seraient en droit de réclamer, sur un tel sujet la politique suivie, ici, par le gouvernement sur ordre du président de la République.

A demain @jynau

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