Après « Les Possédées » de Loudun, les étranges liasses de billets d’un village anglais

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Dans la préface à ses « Possédées de Loudun » Michel de Certeau (1925-1986), prêtre jésuite, philosophe, théologien et historien a ces mots :

 « D’habitude l’étrange circule discrètement sous nos rues. Mais il suffit d’une crise pour que, de toutes parts, comme enflé par la crue, il remonte du sous-sol, soulève les couvercles qui fermaient les égouts et envahisse les caves, puis les villes. Que le nocturne débouche brutalement au grand jour, le fait surprend chaque fois ? Il révèle pourtant une existence d’en dessous, une résistance interne jamais réduite. Cette force à l’affût s’insinue dans les tensions de la société qu’elle menace. » 

L’un des apports principaux des travaux de Michel de Certeau se situe au niveau des pratiques culturelles qu’il relève dans la société contemporaine. Aux antipodes de Michel Foucault il récuse la thèse selon laquelle les individus sont des êtres passifs et dépossédés – les masses ne sont pas un tout homogène. Il existe en leur sein des fonctions créatives, cachée dans un ensemble de pratiques quotidiennes – aux antipodes de ceux qui sont au pouvoir ou aspirant à y accéder. D’où, parfois, l’émergence de l’étrange – dont le pouvoir devrait se méfier mais face auquel il est radicalement démuni.

Croire en l’existence d’un «bon Samaritain»

Où l’on en vient à mystérieuse apparition de liasses de billets de banque dans les rues d’un ancien village minier du nord-est de l’Angleterre – phénomène qui plonge les habitants et la police dans la perplexité. Le mystère nous est rapporté par l’AFP.  A treize reprises depuis 2014, les habitants ont trouvé dans le village de Blackhall Colliery, souvent sur le trottoir, des liasses de billets de 20£ (23 euros) totalisant pour la plupart 2000£ chacune.

 «Ces liasses ont chaque fois été laissées à la vue de tous, par exemple sur le trottoir, et retrouvées par des habitants qui les ont remises» à la police, a expliqué l’enquêteur John Forster, de la police de Durham, en rendant hommage au sens civique des villageois. La trouvaille la plus récente, lundi dernier, était déjà la 4ème de l’année, a-t-il précisé dans un communiqué, évoquant l’existence d’un «bon Samaritain» (sic). 

Des villageois interrogés par le quotidien The Guardian spéculent quant à eux sur l’existence d’un «millionnaire caché» ou encore d’un «Père Noël de Blackhall». «C’est peut-être quelqu’un qui essaie d’aider -un lutin du Père Noël, j’espère que c’est ça», a déclaré un habitant.  Comme de nombreux villages miniers, Blackhall Colliery a traversé une passe difficile après la fermeture des mines dans les années 1980.

Le village est aussi connu au Royaume-Uni comme lieu de tournage, sur sa plage, d’une scène du film Get Carter, avec Michael Caine, l’histoire d’un gangster peu scrupuleux qui collecte les dettes non payées des prêteurs sur gages de Las Vegas.

« D’habitude l’étrange circule discrètement sous nos rues….. »

A demain @jynau

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