Bonjour
Sous d’autres longitudes médiatiques des explications claires et précises seraient déjà publiquement réclamées à la ministre des Solidarités et de la Santé. L’affaire est celle du « Janvier Sobriété » et a pour cœur France Info. Jeudi 21 novembre Agnès Buzyn y affirmait que cette opération de sensibilisation aux risques de l’alcool était « en train d’être travaillée » et que la mesure n’avait « pas été validée par le ministère de la Santé » :
« La campagne est en train d’être travaillée. Cette mesure n’a pas encore été validée par le ministère de la Santé, elle ne m’avait pas été proposée. Nous avons un comité interministériel dédié à la prévention en santé en février et c’est à ce moment-là que les programmes de prévention sont validés par le gouvernement. Les équipes de Santé publique France ont travaillé sur des campagnes qui ne sont pas encore abouties et sur lesquelles je dois prendre position mais ça n’est pas forcément ce format-là qui sera retenu ».
Or voici que franceinfo révèle qu’une opération de sensibilisation « avait bien été préparée par la ministre des Solidarités et de la Santé ». En témoigne, à verser au dossier, une lettre officielle adressée à Laurence Cottet, présidente de l’association Méthode H3D . Elle précise que « le Fonds de lutte contre les addictions finance déjà […] une opération nationale de marketing social sur l’alcool qui se déroulera en janvier 2020 ».
Datée du 5 novembre, cette lettre est signée par le département de la Prévention et de la promotion de la santé, un service de l’Assurance maladie, membre du Fonds de lutte contre les addictions, au même titre que différentes directions du ministère des Solidarités et de la Santé. En clair, comme résume franceinfo, dans ce courrier, le département de la Prévention et de la promotion de la santé, émet un avis défavorable à un projet de « Janvier sobre », – et ce « en invoquant un financement qui avait déjà été accordé à cette opération nationale de marketing social sur l’alcool ». Une décision prise le 28 octobre.
Comment, dès lors, Agnès Buzyn pouvait-elle affirmer le 21 novembre affirmait que la décision n’était pas encore prise, renvoyant à un comité interministériel qui se tiendra … en février (2020). C’est là un nouvel élément dans une affaire où bien des lumières restent à faire – à commencer par le rôle joué ici par le président de la République ; un rôle dénoncé par de nombreuses associations et spécialistes de l’addiction qui voient là une nouvelle démonstration du poids des lobbies au sein de l’exécutif.
A demain @jynau
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