Treize morts : le chef d’état-major de l’armée de terre écrit au directeur de Charlie Hebdo

Bonjour

Qui sommes-nous pour juger, pour accuser ? C’est une situation sans précédent. Un échange impossible entre deux mondes qui ne peuvent se comprendre. Nous parlons ici des dessins du dernier numéro de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo portant la mort des treize soldats français au Mali le 25 novembre. Le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Thierry Burkhard, a publié samedi 30 novembre sur son compte Facebook un texte indigné, dans lequel il invite le directeur du journal, Riss, à venir assister à la cérémonie d’hommage national aux Invalides lundi 2 décembre. Riss, contacté par Le Monde (Nathalie Guibert) n’a pas souhaité commenter cette initiative.

« Le temps du deuil de ces familles a été sali par des caricatures terriblement outrageantes dont votre journal a assuré la diffusion. Si l’indignation m’a d’abord gagné, c’est surtout une peine immense qui m’envahit en pensant au nouveau chagrin que vous infligez à ces familles déjà dans la souffrance », écrit le général. Le militaire dit son « incompréhension profonde. Qu’avons-nous donc fait, soldats de l’armée de terre, pour mériter un tel mépris ? Qu’ai-je manqué moi-même, chef d’état-major de l’armée de terre, dans l’explication du sens profond de notre engagement, pour qu’avec une telle désinvolture soient raillés ceux qui ont donné leur vie afin que soient justement défendues nos libertés fondamentales ? »

Visant l’institution militaire et sa communication, les dessins publiés détournent les slogans de la dernière campagne de recrutement de l’armée de terre– « J’ai rejoint les rangs pour sortir du lot » ou « Je suis tourné vers les autres et vers mon avenir » –en mettant en scène des cercueils portés par des camarades ou honorés par Emmanuel Macron.L’entourage du chef d’état-major a précisé au Monde : « Ce ne sont pas les caricatures en tant que telles qui nous choquent, nous connaissons l’antimilitarisme de Charlie, mais cette façon de s’en prendre aux familles ». L’une d’elles a décidé de porter plainte, selon cette même source.

Et le général Burkhard de lancer lance une invitation au directeur de Charlie : « Lundi prochain, 2 décembre, nous leur rendrons un dernier hommage et leur dirons adieu, dans la cour des Invalides, réceptacle de tant de souffrances supportées pour que vivent notre âme française et notre liberté. Je vous invite, avec sincérité et humilité, à vous joindre à nous ce jour-là, pour leur témoigner vous aussi, qui avez souffert dans votre chair de l’idéologie et de la terreur, la reconnaissance qu’ils méritent. »

Ces deux mondes peuvent-ils se comprendre ? Si oui, à quel prix ?

A demain @jynau

Une réflexion sur “Treize morts : le chef d’état-major de l’armée de terre écrit au directeur de Charlie Hebdo

  1. Heu…
    Charlie Hebdo…
    C’est pas le journal qui a payé dans le sang le fait de défendre la liberté d’expression?

    Et ses dessins ils portent sur quoi?
    Ils se foutent des militaires morts? Non, ils explique que les pubs de l’Etat pour s’engager oublient un détail: devenir militaire c’est risquer la mort. C’est donner la mort et risquer de la recevoir.
    Si les familles des soldats voulaient vraiment faire un procès, elles attaqueraient l’armée pour publicité mensongère.

    A propos, la première guerre mondiale c’est 6000 morts/jour. Et pas à cause de matériel défectueux.

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