Bonjour
Trois ans plus tard, nouvelle et peu banale alerte : l’Agence du médicament (ANSM) met à nouveau en garde « les professionnels de santé » : risque de « lésions neuro-vasculaires au site d’insertion et de migration de l’implant contraceptif Nexplanon® dans les vaisseaux sanguins et dans le thorax ». Il s’agit ici d’un médicament contraceptif contenant de l’étonogestrel qui se présente sous la forme d’un petit bâtonnet inséré juste sous la peau vers l’intérieur du bras. L’affaire est d’importance : chaque année, environ 200 000 femmes ont recours à Nexplanon®, le seul implant contraceptif commercialisé en France – MSD-France remboursable à 65 % – Prix : 100,21 €
Cette alerte fait suite à la première lettre d’information diffusée en 2016 ainsi qu’à l’aboutissement de la procédure d’arbitrage européen lancée en juillet 2019 par l’ANSM, au regard de nouvelles « déclarations de migration ». L’heure est aujourd’hui au renforcement des mesures de réduction de ce risque et d’éclairer les professionnels sur la procédure d’insertion/retrait de l’implant et des femmes déjà porteuses – ou celles pour lesquelles la pose serait envisagée.
Dans les prochaines semaines, une lettre sera adressée aux professionnels pour rappeler l’existence d’un risque de lésions neuro-vasculaires au site d’insertion (pouvant se manifester par des fourmillements ou des troubles de la sensibilité dans la main) et de migration de l’implant notamment dans l’artère pulmonaire, potentiellement liés à une insertion profonde ou incorrecte de Nexplanon. Les femmes devront être informées de ces risques en amont de la consultation de pose. Les modalités de pose ou de retrait de l’implant seront alors également reprécisées.
« L’implant devra être inséré à la face interne du bras non dominant, juste sous la peau et le nouveau site d’insertion se situe en regard du triceps, à environ 8 à 10 cm de l’épicondyle médial de l’humérus et 3 à 5 cm postérieur sous le sillon qui sépare le biceps du triceps. Les femmes devront désormais recevoir remettre au moment de la pose de l’implant, une carte patiente complémentaire à la notice, les invitant à vérifier une à deux fois par mois la présence de l’implant et à contacter rapidement leur médecin ou leur sage-femme si elles ne le repèrent plus au toucher. »
Dès aujourd’hui l’ANSM invite toutes les femmes porteuses d’un implant contraceptif Nexplanon® à s’assurer par une palpation délicate qu’il est bien en place. Dans le cas contraire une consultation médicale doit être programmée. Et l’ANSM de recommande vivement aux professionnels de santé de se former en présentiel (sic) à la pose de ces implants.
Les premiers signalements de pharmacovigilance sur la migration de cet implant, notamment dans l’artère pulmonaire, datent de 2016. Ils avaient conduit à la mise en place de plusieurs mesures de réduction de ce risque au plan national et européen. Las, en février 2019, deux enquêtes de pharmacovigilance montraient qu’en dépit de ces mesures le nombre de signalements de migration dans l’artère pulmonaire en 2017 était d’environ 3,17 pour 100 000 insertions. « Par ailleurs des informations issues des professionnels de santé ont fait apparaitre que le risque de migration de l’implant restait peu connu des professionnels concernés et des femmes, ajoute l’ANSM dans une forme a minima de mea culpa. A ce jour, 30 cas de migration d’implants Nexplanon® dans l’artère pulmonaire ont été signalés à l’ANSM. La cause exacte de ces migrations n’est pour l’instant pas identifiée.
A demain @jynau