Bonjour
La France est triste et rira moins. Le Sénat français a adopté à l’unanimité, mercredi 11 décembre et en première lecture, une proposition de loi transpartisane visant à interdire la vente aux mineurs du protoxyde d’azote, gaz utilisé dans les siphons de cuisine, détourné de son usage culinaire pour ses effets euphorisants. Très facilement accessible dans le commerce, le protoxyde d’azote, ou «gaz hilarant», se vend sous forme de cartouches destinées notamment aux célèbres « siphons à chantilly ».
« Le protoxyde d’azote, aussi connu sous le nom de gaz hilarant, est un gaz d’usage courant stocké dans des cartouches pour siphon à chantilly, des aérosols d’air sec ou des bonbonnes utilisées en médecine et dans l’industrie. Détourné de son usage initial pour ses propriétés euphorisantes, il est transféré dans des ballons de baudruche afin d’être inhalé. Lorsqu’il est expulsé de son conteneur, le protoxyde d’azote devient un gaz très froid, incolore à l’odeur douceâtre. »
Les usagers et les observateurs précisent que quelques inhalations provoquent une euphorie comparable à une ivresse, accompagnée d’un fou rire irrépressible.
Elargir aux majeurs l’esprit de la loi
Mesure phare de la proposition de loi : interdiction de sa vente aux mineurs – y compris sur les sites de commerce en ligne. Non respect de cette interdiction : amende de 3750 euros. Les industriels auraient en outre l’obligation d’indiquer sur l’emballage la dangerosité du produit. Le texte propose aussi de pénaliser l’incitation d’un mineur à faire un usage détourné d’un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs. Il prévoit encore d’accompagner la politique de prévention menée à l’école.
L’exécutif applaudit des deux mains le législatif sénatorial transpartisan. Adrien Taquet , secrétaire d’Etat auprès d’Agnès Buzyn : «Nous saluons l’initiative de cette proposition, et nous souhaitons poursuivre le travail pour parfaire collectivement le dispositif proposé. Pour autant, nous devons être lucides, l’interdiction de vente aux mineurs ne permettra pas à elle seule de mettre fin aux pratiques de détournement d’usage de produits de consommation courante».
Valérie Létard, sénatrice (Nord, centre-droit) et auteure de la proposition de loi cosignée par une centaine de ses collègues sur tous les bancs, au premier rang desquels des élus du Nord, département particulièrement touché par le phénomène : «Nous assistons depuis deux ans à une banalisation de la consommation». Et il y a une quinzaine de jours, les autorités sanitaires se sont alarmées d’une augmentation des cas de troubles neurologiques graves liés à un usage «récréatif» du gaz hilarant. Depuis le début de l’année près d’une trentaine d’effets sanitaires ont été notifiés, dont des cas graves avec de véritables séquelles.
Reste que la proposition de loi n’atteint pas la cible principale : les «jeunes majeurs ». Adrien Taquet s’est engagé, dans le cadre de la navette parlementaire, à « élargir aux majeurs l’esprit de la proposition de loi » (sic). Fin du récréatif. Interdit à tous et toutes de rire de manière mécanique.
A demain @jynau
Diantre, le gaz hilarant interdit?
Mais quid du CS ou de l’OC?