Qui était Moussef A, «déséquilibré ensanglanté» mort après des coups de taser policiers ?

Bonjour

Ne pas toujours désespérer des médias. Nous évoquions le silence autour de la mort d’un homme « déséquilibré» qui « déambulait ensanglanté » dans les rues des Lilas, près de Paris. Un homme âgé de 36 ans est mort dans l’après-midi du 12 décembre 2019 après avoir reçu des coups de taser lors de son interpellation par la police. Et après ? La suite nous est donnée par Le Parisien : Seine-Saint-Denis : l’errance sanglante de Moussef A., le déséquilibré tué aux Lilas (Maxime François avec Nathalie Revenu). Où le diagnostic psychiatrique ne semble plus faire de doute : « bouffée délirante ».

« Tout commence aux alentours de 10 heures, lorsque les riverains de ce quartier calme situé à la limite de Bagnolet repèrent l’homme au physique corpulent et grand — par ailleurs connu des forces de l’ordre pour des antécédents psychiatriques et des délits de droits commun — déambuler pieds nus dans les jardins des pavillons de la rue de Noisy-le-Sec, rapportent nos confrères. Quelques minutes plus tard, l’homme, ‘’tout en restant muet’’, pénètre dans le domicile d’Alain P, un homme âgé de 72, ans, le rouant de coup, ainsi que sa fille, avant que le père de famille ne parvienne à le mettre en fuite. »

« Il était très agité, victime d’une bouffée délirante extrêmement puissante, a déclaré cet homme au Parisien. Avait-il pris du crack ? Était-il malade ? Je ne sais pas… Il a tenté de défoncer à coups de pied le toit d’un petit cabanon. On lui a demandé : mais monsieur, que faites-vous ? Là, il s’est rué sur moi, est entré dans le couloir, m’a frappé à poings fermés. Je me suis défendu. Ces secondes m’ont semblé éternelles. »

Puis Moussef se précipite ensuite à l’étage, empoigne sa fille. Alain P. se précipite pour le ceinturer. L’agresseur lui fait dévaler les escaliers la tête la première. « J’aurais pu y rester. Je me suis dit qu’il ne fallait pas qu’il me mette hors d’usage, il y avait ma femme et ma fille […] Je me suis battu. C’était de l’ordre de l’instinct de survie, dit-il. Heureusement que je n’ai pas d’arme chez moi… ». Le Parisien :

« La séquence dure « une à deux minutes ». Une fois mis à la porte, Moussef A. se réfugie dans un buisson, devant la maison. Recroquevillé, il trouve des briques, qu’ils commencent à se fracasser sur la tête de toutes ses forces. « On aurait dit un oiseau affolé dans une maison qui n’arrive pas à trouver la sortie alors que la fenêtre est grande ouverte », assure d’une voix triste Alain P. « On a plutôt le sentiment qu’il cherchait à se suicider qu’à tuer quelqu’un. C’était comme un suicide offensif », analyse un policier. »

Puis la « folle course » se poursuit dans la rue. « Il se frappait le visage de toutes ses forces », « s’éclatait violemment la tête contre des portails », relatent des riverains, encore « secoués » par ces images. « Il a aussi cassé la vitre d’une porte cochère pour récupérer le verre et tenter de frapper hommes ou femmes qu’il croisait sur son chemin, raconte une voisine. Ça a duré une demi-heure. Des passants hurlaient. ». Le Parisien :

« Dans sa fuite, l’homme, le corps ensanglanté, trouve refuge dans une boulangerie où les forces de l’ordre le confinent durant près d’une heure. « Il perdait beaucoup de sang, témoigne le patron du commerce. On s’est enfui, lui est resté seul, menaçant les policiers, qui restaient à la porte, avec un couteau très tranchant de 40 cm qu’il a trouvé sur place. La boutique était inondée de gaz lacrymogène. Il suffoquait à l’intérieur. » Selon un autre témoin, « il leur jetait des palettes, en plus du couteau, il avait un pschitt à vitres, et au lieu d’utiliser la lame, il leur pulvérisait du liquide. Il n’avait pas conscience de ce qu’il faisait » Pour le maîtriser, les policiers, dont l’un se fait mordre dans le feu de l’action, font alors usage, à deux reprises, de leur pistolet à impulsion électrique. »

Encore « sous le choc », des commerçants, « extrêmement peinés par cette histoire », assurent qu’il a crié « Allahou akbar » quand les agents sont arrivés mais qu’il était juste en plein délire ». « L’homme n’était d’ailleurs pas connu pour radicalisation ni fiché », ajoute un policier. « Bouffée délirante » avec antécédents psychiatriques. C’est ainsi que la presse nous apprend comment un homme délirant a pu mourir aux Lilas, dans l’après-midi du 12 décembre 2019, après avoir reçu des coups de taser policiers.

A demain @jynau

Une réflexion sur “Qui était Moussef A, «déséquilibré ensanglanté» mort après des coups de taser policiers ?

  1. au final, il a eu, si l’on peut dire, de la « chance » d’échapper au décret scélérat du mai 2019, qui, s’il avait été hospitalisé sous contrainte, l’aurait fait classer comme potentiel terroriste islamique A propos, aviez vous commenté ce décret ?

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