Vaccination anti-HPV: pourquoi Agnès Buzyn ne l’impose-t-elle pas aux filles et aux garçons ?

Bonjour

Communiqué d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé : « La ministre des Solidarités et de la santé Agnès Buzyn se félicite de la recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) publiée ce jour visant à étendre aux jeunes garçons la vaccination contre les papillomavirus humains et souhaite que cette recommandation soit intégrée dans le calendrier des vaccinations 2020 pour une mise en œuvre d’ici l’été ».

Ainsi donc la ministre « se félicite » et la ministre « souhaite ». Pourquoi ne pas dire qu’elle « décide » ? Rappel ministériel :

« Associée au dépistage du cancer du col de l’utérus, la vaccination contre les papillomavirus humains, appelée couramment vaccination contre les HPV (sic) constitue la meilleure stratégie de lutte contre ce cancer qui provoque en France près de 1000 décès par an chez les femmes. La vaccination contre les HPV est actuellement recommandée pour les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, avec un rattrapage jusqu’à 19 ans, et pour les hommes âgés de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

« Les stratégies vaccinales évoluent au cours du temps et de nombreux pays ont étendu cette vaccination à tous les garçons. Les garçons sont en effet également infectés par ces virus HPV et les transmettent à leurs partenaires. Près de 25 % des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes. C’est pourquoi la ministre des Solidarités et de la Santé avait saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) de ce sujet. »

On savait déjà qu’après analyse des données de littérature et consultation publique menée jusqu’au 27 novembre, la HAS souhaitait étendre cette vaccination aux jeunes garçons entre 11 et 14 ans – avec un rattrapage jusqu’à 19 ans.

On sait aussi qu’en dépit des recommandations officielles la situation actuelle est un échec considérable : une couverture vaccinale des jeunes filles inférieure à 20% (à rapprocher de l’objectif de 60 % du plan cancer 2014-2019). « La vaccination étendue à tous les jeunes garçons est une décision scientifique et éthique qui permettra, quelle que soit leur orientation sexuelle, de bénéficier d’une protection individuelle, mais aussi comme pour la vaccination des jeunes filles, d’améliorer la protection de leurs partenaires » explique aujourd’hui Agnès Buzyn.

Reste que les mêmes causes produiront les mêmes effets. Où l’on en vient à se demander pourquoi la ministre, soucieuse de science et d’éthique (sans parler de réduction des risques…) ne décide pas d’imposer cette vaccination à l’ensemble de la jeune population française. S’en expliquera-t-elle ?

A demain @jynau

7 réflexions sur “Vaccination anti-HPV: pourquoi Agnès Buzyn ne l’impose-t-elle pas aux filles et aux garçons ?

  1. Excellente mesure à soutenir absolument. C est la meilleure façon de prévenir. L imposer viendra … peut être! Reconnaissons qu’Agnes Buzyn a déjà fait beaucoup sur la vaccination. Le faible taux de couverture, valable d ailleurs pour beaucoup de mesures de prévention, est très particulier à la France.

  2. Peut etre parce qu’il n’y a pour le moment que des critere secondaires et aucun critere primaire d efficacite de cette vaccination ! Et meme les criteres secondaires ne sont pas toujours positifs (voir les resultats preliminaires de la plus longue etude RCT sur le Cervarix : VIVIANE).
    Quelle honte de fourger ce genre de traitements a la balance benefice risque non etablie a la population !

  3. On ne doit pas imposer une vaccination à une population sauf si la balance bénéfice risque est démontrée positive avec certitude et qu’il existe une menace sanitaire crédible.
    Or la vaccination antiHPV n’a toujours pas montré qu’elle pouvait diminuer le risque de cancer mais seulement 40% des infections HPV toutes souches confondues. De plus les registres des cancers de tous les pays qui ont lancé de grandes campagnes de vaccination montrent de manière paradoxale une augmentation statistiquement significative du risque dans les groupes d’âgé 20-24 ans vaccinés à plus de 80%.le’ bénéfice est donc pour l’instant négatif!
    De plus de nombreuses complications ont été décrites et des manifestations des familles de victimes ont déjà eut lieu en Irlande, et en Amérique du sud. Il ne s’agissait pas de manifestations d’antivax car ces familles ont fait vacciner leurs enfants et les manifestations ne refusaient pas les vaccinations en général mais bien uniquement la vaccination anti HPV.
    Vouloir imposer une vaccination inefficace contre la maladie visée et potentiellement toxique en se servant d’argument d’autorité constitue à mon avis la meilleure propagande anti vax possible

  4. Les vaccins sont des médicaments comme les autres et les nouveaux devraient pouvoir démontrer leur bénéfice versus placebo sur un critère de jugement « cliniquement intéressant » et non sur un critère de substitution » (« surrogate outcome », rien à voir avec les lémuriens) .

    Le prétendre , est-ce subversif ? Vegan ? Antivax ? Anathématique ? Blasphématoire ? Conspirationniste ?

    En l’occurrence où sont les études contrôlées en double aveugle avec tirage au sort qui étudient le cancer du col comme critère ? Notez l’absence de gros mot.

    Comme dirait quelqu’un: « qui le dira ?  » 😉

    Oui en effet il aurait fallu investir temps et argent car il faut du temps pour faire un cancer.
    Ici nous sommes devant un pari basé sur de bonnes intentions et une apparente logique.

    On devrait pourtant se méfier:

    The Cochrane HPV vaccine review was incomplete and ignored important evidence of bias
    Lars Jørgensen1, Peter C Gøtzsche1, Tom Jefferson2
    https://ebm.bmj.com/content/23/5/165

    Citons l’essentiel :
    Key findings:
    – The Cochrane human papillomavirus (HPV) vaccine review missed nearly half of the
    eligible trials. (Donc soit ils ne sont pas compétents soit les résultats ne plaisent pas).
    – The review was influenced by reporting bias and biased trial designs.
    – Authors of Cochrane reviews should make every effort to identify all trials and the trials’
    limitations.

    Il faudrait au moins attendre ce qu’en dira PROSPERO:
    https://www.crd.york.ac.uk/prospero/display_record.php?ID=CRD42019122348

    ==> En vaccinologie les souches jouent des tours:

    Lisez par exemple ce qu’écrivent sur la ROUGEOLE des virologues de pointure internationale et loin d’être anti-vaccins: (article du Lancet traduit)
    https://tinyurl.com/ssjxrhv

    Je cite la fin :
    « Nous sommes confrontés à des épidémies de rougeole et à des flambées qui touchent les personnes IMMUNISEES et dans lesquelles les souches B3 et D8 sont impliquées. »

    ==> En vaccinologie la théorie ne se confirme pas toujours:

    Evidence of Increase in Mortality After the Introduction of Diphtheria–Tetanus–Pertussis Vaccine to Children Aged 6–35 Months in Guinea-Bissau- A Time for Reflection?

    Le Diphtérie-Tétanos-Coqueluche augmente la mortalité des enfants en Guinée Bissau. Est- il temps de réfléchir ?

    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5868131/ (article complet d’accès gratuit, par des auteurs pro-vaccins)

  5. Message personnel Bonjour monsieur Nau.
    Je vous lis avec beaucoup d’intérêt merci pour vos articles.
    Je rebondis sur le dernier commentaire qui parle également du vaccin contre la rougeole. Cela a piqué ma curiosité j’ai donc fait une recherche c’est sans surprise !
    https://www.aimsib.org/2019/05/26/la-vaccination-anti-rougeole-expliquee-par-une-specialiste-en-immuno-infectiologie/

    Le Gardasil sera un scandale sanitaire
    Cordialement
    Lechat Martine Le Borgne

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