Agnès Buzyn : «Je suis la personne la mieux placée pour redonner du sens à l’hôpital public»

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Entretien tendu, musclé, à la lisière du méchant (Léa Salamé-Nicolas Demorand). Agnès Buzyn, invitée de la matinale de France Inter.  17 décembre 2019, ministre fragilisée attaquée sur bien des fronts. Passons sur les retraites, dossier dont elle est en charge mais qui est désormais entre les mains du Premier ministre. Passons sur les errements de l’affaire Delevoye (dont elle ne cessait hier encore de vanter la « bonne foi » 1). Et l’on en vient au grand sujet de l’hôpital public, ses colères, ses angoisses, son dénuement croissant en soignants et en matériel. Un  hôpital public qui ne serait plus du ressort du ministère de la Santé mais bel et bien géré en direct par les financiers de Bercy.

A ce stade le discours ministériel est rôdé : Agnès Buzyn a été formée à l’hôpital public, sa famille y travaille, elle sait tout de lui, elle fera tout pour lui. Aujourd’hui une nouveauté. La ministre est durement interpellée par Florian, urgentiste en Loire-Atlantique. Il argumente, qualifie la crise de systémique et non de budgétaire. Pourquoi, à ce stade de fragilisation politique, confrontée à tant d’impasse, Agnès Buzyn ne démissionne-t-elle pas ? Une question de déontologie et d’éthique de responsabilité, en somme.

Deux fous-rires plus ou moins salaces

C’est alors que la ministre se fâche. Se fâche et accuse. Trop c’est trop. Démissionner ? Silence. Puis : « Je pense que je suis aujourd’hui la personne la mieux placée pour redonner du sens à l’hôpital public » déclare-t-elle. Je suis la première ministre depuis dix ans qui ait réaugmenté les tarifs et qui ait redonné des budgets à l’hôpital public, des budgets en hausse pour tous les hôpitaux (…) quand je me déplace dans les hôpitaux je vois que tout ce qu’ils gagnent au quotidien part dans les banques pour rembourser des dettes qui ont été créées par des baisses successives de tarifs depuis dix ans. » Agnès Buzyn :

« J’en veux beaucoup à mes prédécesseurs de m’avoir laissé cet hôpital dans cet état. Je les ai vu faire. Je suis extrêmement en colère. Et je pense que je suis la mieux placée parce que je veux le bien des hôpitaux. Parce que je veux sauver l’hôpital public. »

Où l’on comprend ce qu’est la qu’il suffirait de vouloir le bien pour pour être en situation de l’administrer. Où l’on entend, aussi, certaines oreilles commencer à siffler : Marisol Touraine (2012-2017) ; Roselyne Bachelot (2008-2012) ; Xavier BertrandPhilippe Douste-BlazyJean-François Mattei

Pour l’heure les accusés sont muets. Marisol Touraine a disparu du paysage politique. Xavier Bertrand, décentralisé, n’y revient que par moments. Quant à Roselyne Bachelot, entre deux fous-rires plus ou moins salaces, elle s’amuse dans « Les Grosses Têtes ». Sur RTL. Où Agnès Buzyn, un beau matin, sera bientôt invitée.

A demain @jynau

1 « Bonne foi » : La bonne foi ou bona fides est un concept qui tente de désigner la bonne intention, l’honnêteté (même si cela amène des conséquences néfastes), la sincérité ou la croyance juste.

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