Bonjour
L’Académie et les académiciens vont-ils blémir sous l’outrage ? On croyait être en marche sur le chemin du progrès vers la réduction des risques tabagiques. L’Académie nationale de médecine faisait peau neuve, retrouvait sa lucidité et ouvrait la voie à une nouvelle compréhension de l’usage et des vertus relatives de la cigarette électronique.
Las. Cinq jours plus tard voici une méchante attaque des militants radicaux d’Alliance contre le tabac (nous soulignons) :
« L’Académie nationale de médecine attribue à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) des intentions qui ne sont pas les siennes en insinuant qu’elle discrédite « sans arguments », dans son rapport de 2019, l’usage « indubitablement nocif » de la cigarette électronique. Pour l’Alliance contre le tabac, l’OMS est une institution éminemment respectable (sic), qui mesure avec grand soin ses déclarations en s’assurant qu’elles sont fondées sur des preuves et un consensus scientifiques.
« Il est naturellement possible de ne pas être en accord avec toutes ses prises de position. Cependant, nous pensons que la santé publique en France et dans le monde n’a rien à gagner d’une controverse stérile issue de la lecture partiale et fragmentaire du récent rapport de l’OMS, qu’en a fait une certaine presse. Plutôt que de se fier aux articles de la presse grand public pour analyser les propos de l’OMS, l’Académie nationale de médecine aurait dû prendre son information à la source, en se référant directement au rapport (en anglais) « WHO Report on the Global Tobacco Epidemic, 2019 – Offer help to quit tobacco ».
« L’Académie aurait alors pu constater qu’il s’agit d’un rapport très pondéré sur le sujet. Certes, l’OMS y déclare que la cigarette électronique est nocive, mais elle ne le fait pas « sans arguments » et elle prend toutes les précautions nécessaires pour relativiser cette nocivité. En pratique, le rapport de l’OMS de 2019 recommande au monde entier de mettre en œuvre les mesures de bon sens qui ont été préconisées en France à propos de l’utilisation de la cigarette électronique : produit formellement déconseillé chez les non-fumeurs, ne devant être utilisé que pour aider à sortir du tabac et ne pouvant être spécifiquement mis en avant dans ce contexte jusqu’à preuve formelle de son équivalence ou supériorité d’efficacité par rapport aux autres aides au sevrage scientifiquement validées.
Et l’Alliance contre le tabac de rapporter, dit-elle, « les propos exacts de l’OMS » :
• Dans son rapport complet (publié en anglais durant l’été 20194 ), il est dit que les cigarettes électroniques sont moins toxiques que le tabac mais que les données sont insuffisantes pour chiffrer la diminution du risque associée à leur utilisation (ce qui est aussi parfaitement acceptable) (« ENDS’ – Electronic Nicotine Delivery Systems – aérosols are likely to be less toxic than cigarettes but there is insufficient evidence to quantify the precise level of risk associated with them. »)
• Dans les fiches techniques, publiées en français, il est dit : « les inhalateurs électroniques de nicotine ne sont pas sans danger mais sont généralement moins dangereux que les cigarettes » et qu’il faut « éviter que les non-fumeurs…ne se mettent à utiliser des inhalateurs électroniques », ce que disait déjà aussi l’Académie nationale de médecine dans son avis de 2015.
Ces militants consentent à l’Académie nationale de médecine le droit de défendre la cigarette électronique comme une voie possible d’arrêt du tabac. « Mais, même s’il est justifié de rassurer les vapoteurs dans le contexte actuel de désinformation, il est important de ne pas laisser croire que la cigarette électronique n’a aucun inconvénient concluent-ils. En effet, c’est en fonction du rapport bénéfice/risque que doit être évaluée toute mesure de santé car aucun médicament ni aucune mesure thérapeutique n’a un risque nul. »
Cette mise au point étant faite, l’Alliance contre le tabac « réitère sa reconnaissance et son respect pour l’important travail fait par l’Académie nationale de médecine pour faire régresser le fléau sanitaire du tabagisme. Après une telle charge on en vient à imaginer qu’il, ici, d’humour grinçant. Et on regrette que le concept de réduction des risques soit à ce point incompatible avec un certain militantisme.
A demain @jynau
Le communiqué est signé par Loïc Josseran, un homme, qui pour rappel, déclarait cet été dans un journal de France 2 qu’on a retrouvé de l’antigel dans les e-liquides.
Et donc il crie au scandale quand l’Académie de médecine cherche à rassurer la population. Ligne de conduite cohérente.
C’était trop beau… Comment détourner l’évidence. Le bénéfice/risque n’est pourtant pas difficile à prouver…
L’OMS hier décriée pour ses recommandations en faveur de la vaccination anti-HPV, l’ OMS aujourd’hui encensée pour son avis réservé sur la e-cigarette! Les vérités d aujourd’hui ne sont pas toujours celles de demain…. être scientifique c est aussi l accepter! Et pour preuve: les en-cigarettes ne seraient pas si sûres…. voir l étude du jour https://www.ajpmonline.org/article/S0749-3797(19)30391-5/pdf
Sur « l’étude » du jour : https://twitter.com/parissanstabac/status/1206822202483658752?s=20
Lorsque l’on est en profond désaccord avec les résultats d une étude publiée, l’option la plus scientifique est de soumettre une lettre à l éditeur… espérons que ce sera le cas.
Même les simples citoyens savent décrypter les supercheries : https://vapolitique.blogspot.com/2019/12/chiffres-contre-narratif-comment-le.html