Patrimoine et indécence : l’histoire de l’élu marseillais qui avait osé loué un taudis

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A la veille de Noël et un an après les immeubles effondrés de la rue d’Aubagne c’est une bien pauvre histoire marseillaise. Celle d’un élu de la ville, architecte honoraire, délégué au Patrimoine et aux Monuments historiques – il vient d’être condamné pour avoir osé loué un logement insalubre. Un taudis dixit La Marseillaise

«Le tribunal a reconnu l’indécence du logement», a dit Me Julie Savi, l’avocate de la locataire, Jenifer Mbon, cité par l’AFP.  Il a condamné André Malrait à lui verser 2000 euros de dommages et intérêts et 1500 euros au titre des frais d’avocat. Depuis le drame de la rue d’Aubagne (qui avait fait huit morts et révélé l’ampleur du mal-logement à Marseille) ce sont plusieurs élus qui ont été accusés de louer des logements « indignes ». André Malrait est le premier à être condamné par la justice.

Les faits : Jenifer Mbon avait trouvé sur leboncoin.fr, en mai 2018, l’annonce de André Malrait qui proposait un studio meublé à 500 euros dans le centre de Marseille. « L’élu, âgé de 87 ans, avait transformé un garage à deux roues situé à deux pas de son domicile en studio » précise l’AFP. Une infraction qu’il «ne pouvait ignorer en sa qualité d’architecte», selon le jugement, et qu’il avait fait régulariser par le maire lui-même.

Un tableau électrique dans la douche

«Pendant plusieurs semaines, André Malrait et son épouse appelaient ma cliente de manière insistante, plusieurs fois par jour, sur son lieu de travail, pour lui demander d’aérer le studio, alors que la seule ouverture était une baie vitrée donnant sur la rue», a raconté à l’audience devant le tribunal d’instance Me Savi.

Puis, en août 2018, l’humidité a commencé à envahir les lieux. Jenifer Mbon décrit «des moisissures du sol au plafond». En décembre, elle prévient son propriétaire que «les murs bougent, les moisissures ont tout recouvert». A l’audience, l’avocate a aussi présenté des photos prouvant que l’électricité n’était pas aux normes, avec un tableau électrique situé… dans la douche.

La locataire de 23 ans avait refusé au bout de quelques mois de payer son loyer à cause de la dégradation des murs de son studio. Elle avait alors, dans un premier temps, été assignée elle-même par André Malrait. Puis ce dernier s’était finalement désisté – dans un contexte local marqué par les polémiques qui ont suivi l’effondrement de deux immeubles rue d’Aubagne.

Il devra donc verser l’équivalent de quatre mois de loyer de dommages et intérêts pour « troubles de jouissance » et trois mois au titre des frais d’avocat. Nul ne sait si, aujourd’hui, le studio est à louer.

A demain @jynau

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