Bonjour
Voici de quoi jaser. Selon des informations économiques du Parisien (Vincent Vérier) – vite confirmées au Figaro par la RATP – le nombre d’arrêts maladie chez les trois mille conducteurs du métro parisien a été multiplié par trois (comparaison entre la première quinzaine de décembre 2018 et celle de cette année).
Très bien informé, le quotidien (filiale du géant LVMH, incluse dans le pôle « Presse et Medias » du groupe) rapporte en détail qu’entre le 10 et le 16 décembre 2018, 141 arrêts maladies étaient dénombrés par jour. En 2019, ce nombre est de 446. Sur la deuxième semaine de grève, l’augmentation est même de 321%. Au 15e jour de grève, jeudi 19 décembre, 646 arrêts maladies ont été décomptés… soit près de 20% des effectifs.
Constat identique parmi les 850 conducteurs de RER : les arrêts ont progressé de plus de 300% également. Enfin, chez les 15.000 machinistes du transporteur francilien, on note une augmentation du nombre d’arrêts maladie de plus de 170%.
L’Ordre des médecins sera-t-il saisi ?
La RATP, donc, confirme pleinement les chiffres du Parisien – mais « ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet » (sic). Côté syndicalistes, on dénonce une «chasse aux sorcières». Selon un représentant interrogé par RTL, «les passagers mécontents, la pression des grévistes sur les non-grévistes et la difficulté de travailler dans un trafic dense» pèsent psychologiquement sur les salariés. «Je ne peux pas commenter cette information. Nous n’avons ni accès aux taux de grévistes, ni aux déclarations maladie. Contrairement à la SNCF, la direction de la RATP pratique l’omerta», a commenté Bertrand Hammache à la CGT-RATP, contacté par l’AFP. Quant à l’UNSA, syndicat majoritaire, n’a pas souhaité réagir.
Toujours selon les informations du Parisien, des vérifications ont été faites pour déterminer si ces arrêts maladies n’ont pas été délivrés par les mêmes médecins. Elles se sont toutefois révélées négatives. À la suite de ces informations, la RATP a décidé « d’approfondir le contrôle des agents malades ». Sur les 380 dossiers contrôlés, 90 ont fait l’objet d’une suspension de l’indemnisation maladie. Dans une grande majorité de ces cas, la sanction se justifie par l’absence du malade à son domicile lors de la visite du médecin de contrôle.
Personne, pour l’heure, n’évoque un lien avec une pathologie infectieuse contagieuse. Faute de disposer de l’ensemble des pièces du dossier, on se gardera de commenter. L’Ordre des médecins sera-t-il saisi ? Voilà bien de quoi jaser.
A demain @jynau