Emmanuel Macron va-t-il ou non trancher la question de l’obligation de l’éthylotest au volant ?

Bonjour

Jamais les médias généralistes n’ont autant parlé d’alcool. Ou plus précisément d’alcool-politique. C’est l’un des effets induits de la volonté d’Emmanuel Macron de ne pas voir émerger un « Janvier désalcoolisé » soutenu par le ministère des Solidarités et de la Santé.

Un paradoxe qui, dans les médias, conduit à amplifier un discours associatif jusqu’ici inaudible – ou presque. Un paradoxe éclairant qui, par médias interposés, conduit à une « guerre des tranchées » entre les « bons vivants » et toutes celles et ceux qui entendent bien le rester sans pour autant « se priver ». Une situation qui met l’exécutif devant ses responsabilités.

Aujourd’hui nouveau « sujet alcool » éminemment politique. C’est dans Le Parisien (Frédéric Mouchon, Aymeric Renou et Julien Muller) : « Alcool au volant : faut-il généraliser l’éthylotest antidémarrage ? ». Où l’on apprend, à quelques jours des festivités du Nouvel An, un sondage montre qu’une majorité de Français est favorable à l’installation d’un appareil de mesure de l’alcoolémie dans les véhicules automobiles.

Où l’on découvre, aussi, les résultats de l’enquête réalisée par le comparateur d’assurances « Quel-assureur.com » auprès de plus de 2200 conducteurs : 11 % des personnes interrogées « avouent » qu’elles prendront le volant malgré une alcoolémie « sans doute trop élevée » après avoir fêté l’arrivée de la nouvelle année. 10 % « admettent même qu’elles emprunteront des itinéraires secondaires afin de tenter d’éviter les contrôles ».

Rappel : Si le débat sur l’éthylotest obligatoire resurgit régulièrement en France, c’est notamment parce que 30 % des accidents mortels sont dus à une consommation excessive d’alcool. Et que cette proportion n’a jamais baissé. Plus de mille morts par ans clame, en une, Le Parisien.

« Face à ces comportements irresponsables, la grande majorité des Français se dit favorable à ce que l’on ait la main plus lourde durant les fêtes de fin d’année pour réprimer ceux qui conduisent en état d’ivresse, peut-on encore lire. Et fait nouveau : ‘’59 % cautionnent l’idée de généraliser le système d’éthylotest antidémarrage (EAD) pour tous les véhicules.’’ »

On sait que ce dispositif (1 000 à 1 500 euros) obligatoire depuis 2015 dans les bus scolaires et autocars, empêche le démarrage du véhicule si alcoolémie il y a. On sait que depuis septembre 2018, les préfets peuvent proposer son installation comme alternative à une suspension de permis, parfois synonyme de perte d’emploi. « Cette mesure peut durer six mois et permet d’éviter la récidive. Selon les premières études, 30 % des gens optent pour l’équipement d’un EAD plutôt que de voir leur permis être suspendu. »

Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur (lors d’un déplacement consacré à la sécurité routière, le 26 décembre, au péage de Fleury-en-Bière (Seine-et-Marne) : « L’éthylotest antidémarrage préserve l’emploi et, en même temps, sanctionne le contrevenant financièrement. C’est cher, 100 euros par mois, mais c’est une mesure de substitution qui prend en compte la réalité humaine et ne cherche pas à sanctionner bêtement. »

Dr Philippe Lauwick, président de la commission alcool et stupéfiants au Conseil national de la sécurité routière (CNSR) : « L’alcool au volant est le fléau numéro 1 sur la route et on n’a absolument pas progressé dans ce domaine depuis les années 1960 »,

Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière : « Même si les prix des éthylotests baissent, pourquoi imposer à un conducteur qui ne boit jamais d’en installer un dans sa voiture? »

Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention routière : « Cette technologie a fait ses preuves, il faut la généraliser à tous les véhicules. »

On sait les difficultés, pour le pouvoir exécutif confronté à l’alcool, de concilier les intérêts économiques et ceux de santé publique. Pour autant le sujet, est désormais public. On attend de connaître le point de vue, sinon la décision du président de la République.

A demain @jynau

4 réflexions sur “Emmanuel Macron va-t-il ou non trancher la question de l’obligation de l’éthylotest au volant ?

  1. Une fois de plus nous faisons confiance aux miracles de la technologie pour régler un problème humain.
    Nous savons que, selon les chiffres officiels, 30% des accidents mortels de la route sont LIÉS à une alcoolémie illégale.
    Les médias disent – pour faire peur aux sales mômes que nous sommes ?- que l’alcool est LA CAUSE. Culture scientifique trop sommaire sur ce qu’est un lien de causalité, dommage.
    Comme vraiment nous sommes des sales mômes, les vrais alcoolodépendants – par définition incapables de maitriser leur consommation – ne peuvent que contourner le dispositif antidémarrage.
    L’air insufflé dans la machine n’est pas obligatoirement celui des poumons de la personne qui veut conduire. L’assistance d’un complice sobre pour que le moteur démarre puis deszcnde de la voiture n’est pas impossible. A défaut, l’air comprimé ne contenant aucune trace d’éthanol ne peut être différentié par la machine d’une expiration pulmonaire. Ou je me trompe ?

  2. Dans un pays évolué, sain, « de minimis (enfin , relativement) non curat praetor » .
    Mais on est en plein syndrome de Leonarda !
    Ce n’est pas au président de la république de traiter cette décision. (L’affaire Leonarda relevait du sous-préfet, et encore !)

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