Bonjour
Fin de l’année 2019. L’une après l’autre, deux dépêches de l’AFP. Le hasard. Deux informations. Rien d’autre. Dimanche 29 décembre, Isabelle Balkany, première adjointe à la mairie de Levallois-Perret, a annoncé sur les réseaux sociaux que son mari Patrick Balkany avait été transféré de l’hôpital Cochin à une unité sécurisée de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Le maire de Levallois est incarcéré depuis le 13 septembre, à la suite de sa condamnation pour fraude fiscale. Il est hospitalisé depuis le 12 décembre.
Furieuse, Isabelle Balkany écrit : «Subitement, en une heure et sans prévenir le professeur magique de gastro-entérologie, littéralement et légitimement interloqué, qui lui a sauvé la vie, «on» (??) a pris la décision de la transférer (en fourgon et non en ambulance) à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans un service «sécurisé» «pénitentiaire» mais sans spécialités médicales… alors que les professeurs de gastro-entérologie et de cardiologie qui lui ont, je leur répète, sauvé la vie, veulent impérativement le «suivre» et le revoir…»
Patrick et Isabelle Balkany viennent d’être jugés pour, d’une part, fraude fiscale et, d’autre part, blanchiment de fraude fiscale aggravé. Dans le premier volet, Patrick Balkany a été condamné à quatre ans de prison avec mandat de dépôt et Isabelle Balkany de trois ans de prison sans mandat de dépôt. Ils ont fait appel et seront à nouveau fixés sur leur sort le 4 mars 2020. Dans le deuxième volet, les époux ont été condamnés à respectivement cinq et quatre ans de prison. Ils seront jugés en appel du 3 au 19 février 2020
Une détresse qui n’est pas prise en compte
A Rennes une personne retenue au Centre de rétention administrative (CRA) de Rennes est décédée à l’hôpital une semaine après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Information de l’AFP donnée par la préfecture d’Ille-et-Vilaine : «Une personne retenue au CRA de Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes a tenté de mettre fin à ses jours par pendaison le 19 décembre et a été transportée au CHU de Pontchaillou où elle est décédée le 27».
Selon l’association de défense des migrants la Cimade, il s’agit «d’un Roumain de 35 ans qui avait été enfermé dans l’après-midi du 18 décembre après avoir été interpellé un ou deux jours avant». «Nous savons qu’il avait exprimé une détresse assez profonde en fin d’après-midi et dans la soirée, indiquant qu’il voulait se suicider, mais rien de spécial n’avait été mis en place par la police», a déclaré Maryse Boulard, membre de la Cimade. «Ce qui est préoccupant c’est qu’il n’y a aucun examen médical systématique à l’arrivée dans ces structures. Les préfectures enferment ces personnes sans aucun examen de leur situation, or certaines sont très vulnérables et leur détresse n’est pas prise en compte», a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué, la Cimade (qui intervient en rétention depuis 1984) indique qu’il s’agit de la «cinquième personne qui décède dans ces lieux de privation de liberté depuis 2017», au nombre de 24 en France. «Des personnes très fragilisées, dont certaines sont atteintes de troubles psychiatriques avérés sont fréquemment enfermées en rétention. Les taux d’occupation des CRA ont fortement augmenté. La durée maximale de rétention a doublé suite à la dernière réforme législative. Et enfin, les violations des droits sont massives et assumées, comme en témoigne la très forte proportion d’annulations par les juges des procédures d’enfermement ou d’expulsion», précise l’association dans son communiqué.
Fin de l’année 2019. Le choc de deux dépêches de l’AFP lues l’une après l’autre. Le hasard. Rien d’autre.
A demain @jynau
En parler , par contre ,dans votre blog n’est pas un hasard.Comment relativiser certaines choses sans y toucher….courageux!