Bonjour
Savez-vous combien de Français n’ont (toujours pas) de « médecin traitant ? Chacun d’entre nous devrait pourtant en avoir un. Votre « médecin traitant » vous offre un double avantage : vous êtes « mieux soigné » (grâce à un suivi adapté à votre état de santé par un médecin qui vous connaît bien) ; vous êtes « mieux remboursé » (du moins si vous le consultez en priorité avant de vous adresser à un autre professionnel de santé).
Ecoutons ici l’Assurance maladie. Il vous soigne régulièrement (c’est lui que vous consultez en premier pour un avis sur votre santé, qui s’assure que votre suivi médical est optimal ; il vous oriente dans le parcours de soins coordonnés. Il est votre interlocuteur privilégié, il vous informe et vous met, si besoin, en relation avec d’autres professionnels de santé (autres médecins spécialistes, médecins hospitaliers…) ; il connaît et gère votre dossier médical. . Si vous avez ouvert votre Dossier Médical Partagé (ex Dossier Médical Personnel), il peut accéder à l’ensemble des données qui y sont intégrées par les professionnels de santé ; il assure une prévention personnalisée : suivi de la vaccination, examens de dépistage organisés (ex : dépistage du cancer colorectal), aide à l’arrêt du tabac, conseils santé en fonction de votre style de vie, de votre âge ou de vos antécédents familiaux, conseils en nutrition… ; etc.
Et pourtant : 5,4 millions de patients ne disposaient pas de médecin traitant en 2019, révèle le directeur général de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, dans un entretien au magazine spécialisé Le Généraliste à paraître vendredi 10 janvier et dont l’AFP donne des extraits. « Il y a toujours eu, au cours des dernières années, environ 10 % de patients sans médecin traitant », rappelle M. Revel, un temps pressentit pour être ministre de la Santé mais reconduit à son poste en novembre pour un deuxième mandat de cinq ans.
Pas de double peine
Qui est concerné ? « Pour une part des patients plutôt jeunes et bien portants n’ont pas cherché à en trouver un, précise M. Revel. Mais plus de la moitié de nos concitoyens sans médecin traitant sont en recherche réelle d’un praticien attitré, faute souvent d’avoir pu en retrouver un au moment du départ à la retraite de leur généraliste. Nous sommes très attentifs à cette situation. D’autant que parmi les personnes concernées figure un nombre significatif de patients en ALD, de plus de 70 ans ou souffrant d’une pathologie chronique. »
Et demain ? « Si nous ne faisons rien, cette tendance va s’accroître inéluctablement dans les prochaines années ». Pour autant pas question de revoir ce dispositif prévient M. Revel, jugeant au contraire qu’il faut le « conforter » pour « améliorer la prévention » et « le suivi des pathologies chroniques ». Mieux vaut selon lui permettre aux médecins d’accroître leur patientèle (la médiane pour les généralistes traitants est actuellement de 850 patients) – notamment grâce au déploiement des assistants médicaux, nouveau métier pour lesquels, « depuis septembre, un peu plus de 500 contrats ont été signés ou sont en passe de l’être ».
Mais que les 5,4 millions se rassurent : l’Assurance maladie n’entend pas appliquer une « double peine » aux personnes qui ne trouvent pas de médecin traitant en les pénalisant financièrement. On remercie l’Assurance maladie.
A demain @jynau