Nouveau virus pathogène : Pékin n’exclut plus le risque de transmissions interhumaines

Bonjour

C’était prévisible, c’est chose faite : le risque que la pneumonie virale atypique récemment identifiée en Chine soit transmissible entre humains est «faible» mais «pas exclu». Message daté du mercredi 15 janvier et signé de autorités sanitaires chinoises. Ce début d’épidémie alimente les craintes d’une réapparition d’un virus de type Sras, comme celui qui avait tué quelque 650 personnes en Chine continentale et à Hong Kong en 2002-2003.

L’une des quarante-et-un malades recensés à Wuhan, foyer initial, a peut-être été contaminée par son mari. C’est l’avis de la Commission municipale locale de l’hygiène et de la santé. Dans un communiqué, elle a indiqué que l’époux en question travaillait sur un marché de gros de fruits de mer, où la plupart des cas ont été détectés jusqu’à présent. Or, sa femme dit ne jamais s’y être rendue. Le marché incriminé est fermé depuis le 1er janvier, sur décision des autorités.

«Aucune preuve explicite de transmission entre humains n’a été découverte depuis le début de cette épidémie liée à un nouveau coronavirus, a souligné la commission. La possibilité d’une transmission limitée entre humains ne peut être exclue, mais le risque d’une transmission inter-humaine continue est relativement faible».

« Moment charnière

On sait d’autre part que la maladie a été diagnostiquée chez une femme originaire de Wuhan lors de son arrivée en Thaïlande. Or, selon l’OMS, cette femme assure n’avoir pas fréquenté le marché de gros incriminé, selon l’OMS.À Hong Kong, les autorités ont renforcé leurs mesures de détection, avec notamment des points de contrôle des températures à destination des voyageurs arrivant dans ce territoire dit « semi-autonome ». Selon les autorités hongkongaises, 71 personnes s’étant rendues à Wuhan récemment ont été hospitalisées souffrant de fièvre et de problèmes respiratoires, mais 60 ont été autorisées à sortir et le virus n’a été diagnostiqué chez aucune d’entre elles.

Que savoir sur le sujet ? « Il s’agit d’un virus qui n’avait jamais été décrit. Il entre dans la famille des coronavirus, dont six étaient déjà connus, a expliqué à Libération (Eric Favereau) le Pr Arnaud Fontanet, qui dirige à l’Institut Pasteur de Paris l’unité de recherche et d’expertise en épidémiologie des maladies émergentes. C’est un septième, et il se révèle très proche de celui du virus du Sras. D’ailleurs dans le déroulé de cette épidémie, le scénario est le même qu’en 2003. Les autorités chinoises ont mis en avant un lieu de départ, à savoir un marché de ‘’sea food’’, où il y a certes du poisson mais pas seulement. Et c’est a priori plutôt dans la manipulation des autres animaux de ce marché que la contamination a pu se faire vers l’homme. Mais on ignore quel animal est le point de départ.

L’hypothèse renforcée d’une contamination interhumaine ne peut qu’inquiéter. « On peut toutefois noter qu’il n’y a pas eu de cas de contamination au sein d’une même famille, ni avec le personnel soignant, ce qui est encourageant, souligne le Pr Fontanet. Nous sommes à un moment charnière. Cela peut s’arrêter là, mais l’épisode du Sras nous a montré que des imprévus étaient possibles. Au départ, la souche du Sras était, par exemple, peu virulente et peu transmissible. Puis elle a muté, allant vers un virus beaucoup plus transmissible et bien plus pathogène. Il y a eu ainsi des épisodes où une personne a pu en contaminer cinquante autres. Là, on est sur un épisode qui semble contenu, mais il peut y avoir des secousses qui changent le scénario. La bonne nouvelle, c’est que tout le monde se montre vigilant. Et jusqu’à présent réactif. »

A demain @jynau

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s