Bonjour
Nuages noirs sur la scène politique et médiatique : nous entrons dans la « radicalisation » des conflits. Ce fut, hier 17 janvier, un événement sans précédent dans l’histoire de la République : un Président « exfiltré » d’une salle de théâtre parisienne – sous les huées des manifestants et la protection rapprochée des forces de l’ordre.
Selon les images diffusées sur les réseaux sociaux, des dizaines de personnes se sont réunies vers 22 heures devant le théâtre des Bouffes du Nord, dans le 10e arrondissement de Paris, où le chef de l’Etat assistait, en compagnie de sa femme Brigitte, à une représentation de La Mouche criant des slogans pour protester contre la réforme des retraites. « Tous ensemble, grève générale » ET « Macron démission », illustraient, comme rapporte Le Monde « l’impopularité du chef de l’Etat dans une partie de la population ».
Selon le Palais de l’Elysée, c’est le « journaliste militant » Taha Bouhafs qui a révélé sur les réseaux sociaux la présence d’Emmanuel Macron au théâtre des Bouffes du Nord et incité des militants contre la réforme des retraites à se rassembler devant l’établissement. « Il a été interpellé par les forces de l’ordre et le spectacle a pu se poursuivre », explique-t-on au cabinet présidentiel.
Taha Bouhafs@T_Bouhafs Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle) 3 rangées derrière le président de la république. Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer. Quelque chose se prépare… la soirée risque d’être mouvementée.
Le Monde (Cédric Pietralunga et Alexandre Lemarié) précise que le chef de l’Etat est un grand admirateur de l’acteur et metteur en scène belge Christian Hecq, sociétaire de la Comédie-Française, et ne rate aucun de ses spectacles. Il ajoute que cette scène n’est pas sans rappeler celle déjà vécue par Emmanuel Macron le 4 décembre 2018, au Puy-en-Velay quand, « venu en catimini », M. Macron avait dû rapidement s’éclipser sous les huées de la foule, sa voiture ayant même été poursuivie par des manifestants, aux cris de « Démission ! » ou « Ça va vous coûter cher ! ».
La « radicalisation » gagne du terrain. Et le président de la République doit bouleverser son agenda. Le 16 janvier la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa (qui entre en campagne dans le 14e arrondissement de Paris pour les municipales de mars) a été elle aussi prise à partie lors d’une réunion publique par un groupe de manifestants. Dès le lendemain elle dénonçait, sur Radio Classique, une action « très menaçante » et « antidémocratique ». Le ministère de la culture a annoncé l’annulation de la cérémonie des vœux de Franck Riester, qui devait se tenir le 21 janvier à Paris – en raison d’une action que la CGT voulait organiser pendant cet événement pour protester contre la réforme des retraites.
« A l’Elysée, on veut néanmoins croire qu’il ne s’agit là que d’épiphénomènes et non les prémisses d’une nouvelle mobilisation du type de celle vécue lors de la crise des « gilets jaunes » rapporte Le Monde. Et au ministère de la Santé, parle-t-on d’épiphénomènes ou de prémisses davant ces manifestations à très forte charge symbolique qui montrent des soignants hospitaliers jeter leur blouses blanches au sol pendant les vœux de la direction ? En moins d’une minute une vidéo dit tout de la colère hospitalière. Comme dans ce texte essentiel que nous évoquions ici même, hier : « L’hôpital, une nouvelle industrie. Le langage comme symptôme » de Stéphane Velut (Tracts, Gallimard, 3,90 euros).
Largement filmées et diffusées, ces nouvelles actions ont « fait le tour des réseaux sociaux ». Bernard Jomier @BernardJomier Vœux du directeur de l’hôpital St-Louis à Paris. Du jamais vu.
France Bleu Touraine ✔@FBTouraine Lors de la cérémonie des vœux de la nouvelle directrice de l’hôpital de Chinon, Dominique Osu, les personnels ont jeté leurs blouses. Une manière pour eux de mettre en lumière leur mouvement de grève sans gêner les soins des patients.
« Agnès Buzyn ne voit pas l’hôpital s’écrouler »
Une nouvelle fois invité de la matinale de France Inter Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch a dit son « émotion » devant ces actions. Au sein de l’AP-HP environ 250 médecins viennent de se porter « démissionnaires »ont leur nom sur la liste des démissionnaires. Il leur tend la main : « ma porte est ouverte, on est à l’écoute ».
Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a elle aussi ouvert sa porte. Pour recevoir, le 17 janvier ce « six représentants des médecins chefs de service démissionnaires désignés par le collectif Inter-hôpitaux ». Communiqué officiel dont le laconisme dit tout du blocage :
« La Ministre a proposé la poursuite d’un dialogue renforcé pour le suivi régulier et collectif des mesures « Investir pour l’hôpital » et pour l’élaboration de nouvelles mesures à venir en soutien de l’hôpital public. La Ministre s’est entretenue avec six représentants des chefs de service et médecins envisageant de se retirer de leurs fonctions administratives.
La Ministre a rappelé que la priorité immédiate est à la mise en œuvre des mesures « Investir pour l’hôpital » et que tout sera fait pour que les soignants et les hôpitaux bénéficient pleinement et rapidement de cet engagement massif et inédit pour l’hôpital public (…) Afin de poursuivre un dialogue régulier avec les professionnels de santé en faveur de l’hôpital public, la Ministre a proposé de construire une démarche de travail commune pour le suivi des mesures et pour préparer un deuxième paquet de mesures pour accélérer le rétablissement de l’hôpital public. »
Amère déception des médecins hospitaliers. « Pour le moment, le compte n’y est pas du tout », et les praticiens membres du collectif vont donc aller « au bout de leur démarche » de grève administrative, a déclaré devant la presse, au sortir de cette rencontre au ministère, l’un de leur porte-parole, le Pr Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique à l’hôpital Robert Debré, à Paris. Pr Xavier Mariette, chef du service de rhumatologie de l’hôpital Bicêtre : « Agnès Buzyn ne voit pas l’hôpital s’écrouler. »
A demain @jynau
S’en prendre à un élu , aux salariés et locaux d’un syndicat qui pense différemment, utiliser la violence illégitime contre les forces de l’ordre avec des explosifs ou d’autres armes capables d’éclater un casque par exemple, bloquer des accès publics, entraver le travail des non-grévistes, mettre au chômage technique les modestes employés de La Rotonde * cela relève t- il de méthodes faschistes ? Terroristes ? .
On est surpris que quelques dizaines seulement de personnes s’en prennent au président au théatre. On rapporte , dans les milieux autorisés, que la CGT en aurait compté 10 000 . Le ridicule ne tuant pas.
* Qui le saccage de La Rotonde em..-t-il ?
Macron ? Le gouvernement ?
Le salaud de riche de propriétaire qui a le mérite d’avoir risqué ses sous (peut – être une personnes « morale » et aps un individu d’ailleurs et de faire tourner une boîte et de donner su travail à plein de gens ? Ses employés ?
C’est lâche et méprisable et affreusement bête.
What next ? Crâmer une pissotière utilisée par Macron , comme symbole ?
Au delà des symboles … mais que s’est-il vraiment passé ?
Pour la mouche d’ors faits aux enfers … oh, pardons, c’était pas Offenbach, mais théâtre … y’a ceci: <Le dangereux militant TAHA BOUHAFS, qui se fait passer pour un simple journaliste, a été remis en liberté après sa détention en garde à vue. La veille, il avait organisé un attentat contre le chef de l’État
https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/taha-libre-mais-l-enquete-se-poursuit
… donc … là, l’enquête se poursuit …
Pour les blouses blanches , par contre , là le blanc s’éternise, faut croire
Au delà des symboles, un journaliste avait un ticket …
C’est à lire ici, avec vidéos éclairantes: