Bonjour
Hier matin, en exclusivité dans Le Parisien (Elsa Mari) : « Utérus : les radiologues interventionnels, en colère, dénoncent des ablations trop fréquentes alors qu’il existe une alternative, l’embolisation, qui guérit en conservant les organes ». Et le quotidien de relayer « toute une profession qui unit ses voix pour crier sa colère » (sic). Entendre les « radiologues interventionnels » ces « chirurgiens sans scalpels », qui « opèrent, guidés par l’imagerie, et suivent les artères, veines, pour soigner un organe, une tumeur ». Tous « montent ensemble au créneau » (re-sic) pour dénoncer le fait qu’on « enlève trop d’utérus, de prostates dans l’Hexagone ». Selon leur estimation, « 20 000 à 25 000 femmes se font retirer l’utérus chaque année alors que cela pourrait être évité ».
On connaît l’existence, la fréquence et le pronostic habituel du « fibrome utérin ». « Certaines n’ont aucun symptôme, d’autres vivent un calvaire : règles interminables, éprouvantes, anémie, maux de ventre, grande fatigue, rappelle Le Parisien. Alors leur gynécologue leur propose une hystérectomie, une ablation de l’utérus, au moins en partie. » Or ce que ces femmes ne sauraient pas, c’est qu’il existe une alternative, validée depuis quinze ans.
Le bien beau concept de confraternité
« On utilise une autre technique, l’embolisation, qui permet de guérir tout en conservant l’utérus, explique le Pr. Marc Sapoval, chef du service de radiologie interventionnelle à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris (XVe). Le risque de complications majeures est divisé par deux, l’arrêt de travail est d’une semaine contre deux mois. »
Problème : il esxiste, depuis 2011, des recommandations destinées aux gynécologues-obstétriciens, précisant qu’ils doivent informer les patients que l’embolisation existe. « C’est loin d’être le cas, affirme Le Parisien. En France, elles ne sont que 3 % à en bénéficier. « Cela me scandalise, tempête le Pr. Sapoval. On a tout essayé, on est présent dans tous les congrès ! Ce problème est tellement grave qu’on est en train de créer un site internet avec l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France. »
La Fédération nationale des collèges de gynécologie (médicale) l’admet : « On ne pense pas assez à l’embolisation alors qu’on devrait » reconnaît sa présidente la Dr Pia de Reilhac. Comment expliquer tant de résistance ? Certains évoquent « le culture des gynécologues » qui serait, naturellement, d’opérer. D’autres (ou les mêmes) posent l’hypothèse de la rentabilité, sinon de l’esprit de lucre. « Tout le monde est payé à l’acte, alors ils n’ont pas envie qu’on leur pique leur marché, affirme ainsi, dans Le Parisien et sans ciller, le Dr Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR). Pourtant, une embolisation coûte quatre fois moins cher à la Sécurité sociale !»
Où l’on prend ainsi, une nouvelle fois et publiquement, la mesure des limites auquel est confronté le bien beau concept de confraternité.
A demain @jynau
Confraternité en conflit aved l’intérêt du patient ? pas de ça !
« To a man with a hammer, everything looks like a nail »
Abraham Maslow
https://en.wikipedia.org/wiki/Law_of_the_instrument
“We in medicine need to look into our soul and we need to learn the truth,” he said. “If your income is dependent on you not understanding something, it is very easy not to understand something.”
Otis Brawley, chief medical officer of the American Cancer Society
https://www.heraldtribune.com/news/20111007/panels-advice-on-prostate-test-sets-up-battle/2