Bonjour
Pendant l’épidémie de coronavirus, les colères hospitalières ne faiblissent pas – bien au contraire. C’est à lire dans Le Quotidien du Médecin (Anne Bayle-Iniguez). Où l’on apprend que Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP commence à envisager des « mesures punitives » vis-à-vis des médecins « démissionnaires » en pratiquant le « codage des actes ». Le Pr Xavier Mariette évoque ainsi certains « dommages collatéraux » pour les équipes soignantes. Et le chef de service de rhumatologie de l’hôpital Bicêtre n’est pas le seul, selon Le Quotidien, à faire état de « pressions » diverses sur les équipes.
« On m’a rapporté des situations de menace et d’intimidation sur les salaires des personnels, témoigne le Dr Sophie Crozier, neurologue à la Pitié-Salpêtrière. Il y a eu des échanges écrits où il est question de ne pas attribuer aux équipes en grève du codage des financements pour des traitements très coûteux. C’est une intimidation assez forte. » « Ils s’en prennent à nos secrétaires parce qu’ils n’osent pas s’en prendre à nous, ils leur font croire qu’elles ne seront pas payées, révèle un autre médecin de l’AP-HP. C’est pour nous intimider en faisant de la désinformation sur les salaires. »
Risque de radicalisations ? Les preuves existent d’une exacerbation des tensions entre soignants et administrations. Un document interne (que s’est procuré Le Quotidien) à l’attention de l’« encadrement soignant » de l’AP-HP « Nord » (le groupe hospitalier du nord de Paris qui regroupe huit établissements), a fait office d’une piqûre de rappel aux personnels paramédicaux concernant leurs « obligations en matière de cotation des actes et de l’activité ».
L’obligation d’obéissance hiérarchique
« La direction et l’encadrement peuvent demander à un professionnel, quel qu’il soit, de coter ou de coder des actes (…), lit-on dans cette note signée par le DRH du groupe hospitalier. Le respect des consignes passées en ce sens constitue donc une obligation ». Dès lors, « tout manquement injustifié (sic) à l’obligation d’obéissance hiérarchique expose l’agent à une sanction disciplinaire, voire à une retenue sur rémunération pour absence de service fait ».
La direction souligne les conséquences de la grève du codage « pour la prise en charge des patients, notamment pour les examens demandés en urgence, pour lesquels il n’y aurait pas de traçabilité », ainsi que les répercussions financières de la non-cotation des actes pour le groupe hospitalier. « Ce manque à gagner couvre aussi bien les aspects financiers de valorisation de l’activité que le calcul des dotations publiques qui sont souvent basées sur l’étendue des files actives. L’absence de cotation pénalise donc principalement le GHU AP-HP.Nord au profit d’autres structures et nous fragilise donc collectivement. »
Pour autant la grève du codage a été reconduite, « partout où la communauté médicale est suffisamment forte pour résister au chantage » des directions, a indiqué le Pr André Grimaldi à l’AFP, confirmant l’existence de « menaces de sanctions disciplinaires » ou « de ne plus payer des médicaments très chers ». Et le Collectif inter-hôpitaux a également décidé d’envoyer des lettres de « démissions collectives signées individuellement » aux directions de leurs établissements respectifs. Une cinquantaine de médecins et chefs de service du CHU de Rennes ont mis à exécution cette menace le 27 janvier.
Agnès Buzyn ? Interrogée lors de ses « vœux à la presse », elle aimerait calmer le jeu quant à « d’éventuelles sanctions ». « Nous sommes face à des soignants en souffrance, a-t-elle déclaré Le but est de leur montrer que nous sommes à leurs côtés, que nous déployons un plan d’urgence très sérieux. » Quand elle le pourra la ministre des Solidarités et de la Santé lira un ouvrage qui dit tout des racines des souffrances dont elle parle : L’hôpital une nouvelle industrie. Le langage comme symptôme de Stéphane Velut. Editions Gallimard. Collection Tracts. 3,90 euros
A demain @jynau
Bonjour, il s’agit ici plus d’un appel à l’auteur que d’un commentaire:
Quand j’aurai dit ma tristesse de lire sous la plume d’un infra (un DRH) qu’il représente la « hiérarchie » et traite les médecins d' »agents », parlant ici de PH, PUPH, et quelques grands pontes de réputation internationale, apparemment sans réaction du fantôme de ce qu’on appelait autrefois le Pouvoir Médical, j’aurai vidé mon amertume, sans plus et ce sera vite oublié.
Mais vous, qui embouchant la trompette de la renommée, avez un moyen de faire remarquer aux intéressés, l’énormité ahurissante d’un tel propos, peut-être pourriez-vous relever ce propos et pas simplement le citer et obtenir une réaction saine du corps médical ici bafoué.
votre toujours fidèle lecteur,
Dr Guy Alessandri