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L’épidémie progresse, l’inquiétude grandit, corollaire : on se claquemure. Glané sur les fils des agences de presse. Plusieurs compagnies aériennes, dont la Lufthansa et British Airways, ont suspendu, mercredi 29 janvier, leurs vols vers la Chine continentale, où l’épidémie de pneumonie virale a déjà fait plus de malades que le SRAS. Plusieurs centaines de ressortissants japonais et américains étaient le même jour évacués de Wuhan, berceau du 2019-nCoV.
Vingt-six décès supplémentaires ont été enregistrés depuis la veille, ont indiqué mercredi les autorités sanitaires, faisant état au total de 132 morts et 5 974 cas confirmés de contamination en Chine continentale (hors Hongkong). Le bilan dépasse donc désormais le nombre d’infections enregistré lors de l’épidémie de SRAS en 2002-2003 (5 327 cas, 349 morts).
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de retour de Pékin, a annoncé mercredi 29 janvier qu’il allait à nouveau convoquer le lendemain le comité d’urgence ad hoc, afin de déterminer si l’épidémie constitue ou non une alerte internationale.
« J’ai décidé de réunir à nouveau demain le Comité d’urgence du règlement sanitaire international sur le nouveau coronavirus (2019-nCoV) pour me conseiller sur la question de savoir si l’épidémie actuelle constitue une urgence de santé publique de portée internationale », a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un Tweet. « La plupart des plus de 6 000 cas du nouveau #coronavirus se trouvent en Chine – seulement 1 %, soit 68 cas, ont été enregistrés à ce jour dans 15 autres pays. Mais une transmission interhumaine a été enregistrée dans 3 pays en dehors de la Chine », a-t-il ajouté, indiquant que « ce risque de propagation mondiale est la raison pour laquelle j’ai convoqué le Comité d’urgence ».
L’essentiel des contaminations par le nouveau virus a eu lieu en Chine mais une quinzaine de pays sont également touchés, les Emirats arabes unis faisant état mercredi des premiers cas avérés au Moyen-Orient : quatre personnes de nationalité chinoise, tous membres d’une famille venant de Wuhan, ont été contaminées par le coronavirus, selon le ministère de la santé.
Ce n’est pas tout : près de 600 citoyens européens veulent désormais au plus vite être rapatriés de Chine vient d’annoncé la Commission européenne. « Il y a un certain nombre de citoyens européens en Chine qui voudraient quitter le pays, le chiffre actuel est d’environ 600 et ils ne peuvent pas le faire pour le moment », a expliqué Janez Lenarcic, le commissaire en charge de la gestion de crise. Ces citoyens sont originaires d’Autriche, de Belgique, de Bulgarie, d’Allemagne, d’Espagne, de Finlande, de France, d’Italie, de Lettonie, des Pays-Bas, de Pologne, du Portugal, de Roumanie et du Royaume-Uni, a précisé le commissaire. Certains Etats membres n’avaient pas encore fourni toutes les informations sur leurs ressortissants.
Symptômes capitalistes qui ne trompent guère
Pour sa part la France a activé la première le mécanisme de protection civile européen afin de coordonner au mieux le rapatriement des ressortissants européens à partir de Wuhan. « A l’heure actuelle, les autorités françaises sont en contact étroit avec les autorités chinoises pour élaborer les détails opérationnels afin d’assurer les vols annoncés », a expliqué M. Lenarcic.
Un avion ramenant environ 200 Américains de Wuhan a atterri mercredi sur une base militaire américaine à Riverside, en Californie. Les passagers évacués par le gouvernement américain sont surveillés de près par les autorités sanitaires des Etats-Unis, qui vont contrôler à l’arrivée l’apparition éventuelle de symptômes.
Quelque 206 ressortissants nippons évacués de Wuhan sont arrivés mercredi matin à Tokyo, où 12 d’entre eux devaient être hospitalisés, sans qu’un cas de contamination parmi eux ne soit confirmé dans l’immédiat.
Enfin, symptômes capitalistes qui ne trompent guère quant à l’importance de la crise : le géant de la restauration rapide McDonald’s a précisé mercredi avoir fermé « plusieurs centaines » de restaurants dans la province de Hubei, dont la capitale est Wuhan, tout en soulignant qu’environ 3 000 établissements restaient ouverts dans le pays. Quant au géant suédois de l’ameublement IKEA il annonce la fermeture, jusqu’à nouvel ordre, de la moitié de ses trente magasins en Chine – et ce « afin de contribuer à la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus ».
A demain @jynau