Bonjour
Leur nom : « Primes ‘’Investir pour l’hôpital’’ ». Elles avaient été évoquées le 20 novembre dernier. Deux mois plus tard les voici. Nous sommes là dans le volet « Investir pour l’hôpital » de la stratégie « Ma Santé 2022 ». Il s’agit pour l’exécutif de tenter « de restaurer l’attractivité des métiers à l’hôpital public », « d’améliorer le quotidien des équipes hospitalières » et à « de les accompagner dans la transformation du système de santé ».
A cette fin, et « conformément à ses engagements » Agnès Buzyn vient d’annoncer l’entrée en vigueur dès ce mois de janvier de trois primes pour les soignants de la fonction publique hospitalière (le surlignage est celui du ministère) :
I La prime « Grand Âge » : 100 euros net (par mois) pour les 80 000 aides-soignants exerçant auprès des personnes âgées ;
II La prime « d’attractivité » : 800 euros net (par an) pour près de 50 000 infirmiers, manipulateurs en électroradiologie médicale, aides-soignants et auxiliaires de puériculture « à bas salaire » (sic) exerçant dans les hôpitaux de Paris et de la petite couronne, qui sont soumis à de fortes difficultés de recrutement. Elle sera versée au cours du premier trimestre 2020.
III La prime « de valorisation collective » : entre 200 et 600 euros (par projet et par agent), pour tous les personnels de la fonction publique hospitalière engagés dans des projets de transformation et d’amélioration de la qualité des soins.
« Ces primes, ajoute Agnès Buzyn, viennent s’ajouter à la prime de risque créée en 2019 à destination des personnels des services d’urgence et à la prime de coopération en vigueur depuis novembre, apportant au total une reconnaissance salariale supplémentaire à quelque 200 000 agents hospitaliers. »
Où l’on en vient à se demander, à l’heure des turbulences concernant la réforme des retraites (qu’elle co-pilote) pourquoi la ministre des Solidarités et de la Santé, a choisi le saupoudrage des « primes » à de solides augmentations de « salaires » 1. Où l’on en vient, aussi, à s’interroger : ces primes suffiront-elles à calmer les souffrances et autres colères hospitalières ?
A demain @jynau
1 Prime : Somme d’argent donnée à une personne, à une catégorie de personnes à titre de récompense, d’aide ou d’encouragement. Somme d’argent payée à un salarié en plus de son salaire de base pour un motif particulier et sous certaines conditions, de manière régulière ou exceptionnelle. Synon. gratification, guelte.
« L’attrait de la prime est un stimulant énergique qui (…) incite le travailleur à atteindre la production fixée. Mais les chances de surmenage sont éliminées, l’ouvrier ne pouvant avoir d’autre ambition que de s’en tenir à la productivité qui lui assure le paiement de la prime » Villemer, Organ. industr.,1947p. 150.
Ils ont du mal à comprendre, « en haut ». C’est effrayant.
L’hôpital public est , pour l’embauche et pour garder ses infirmiers/ères, ses aides-soignant(e)s, ses médecins, en compétition , pour l’APHP avec les hôpitaux de périphérie parisienne (transports, logement) et pour tous, avec les cliniques / hôpuaux privés.
ce qui détermine les gens ce sont les
conditions de travail
plus que le salaire , je pense.
Il y a même des « PU-PH » c’est à dire des professeurs/praticiens hospitaliers qui partent.
Certains à l’étranger (Canada, Suisse) d’autres dans le privé français.
Je ne crois pas à la théorie qui prétend que c’est organisé au bénéfice du privé. C’est le principe de Rocard qui s’applique: toujours privilégier l’incompétence au complôt finement mis au point.