Marseille : contre le Streptococcus pneumoniae, la CGT n’est pas «contre la vaccination», mais ….

Bonjour

Hasards de l’infectiologie et des agents pathogènes. On vient de mettre en quarantaine, près de Marseille, quelques centaines de rapatriés de Chine suspects de pouvoir véhiculer le 2019-nCoV. Et dans le même temps ce sont quatre mille travailleurs d’un chantier naval marseillais qui ont commencé à être vaccinés lundi 3 février. Annonce faite (et amplement reprise par les médias) par l’Agence régionale de santé (ARS). Et c’est ainsi que sur le grand port maritime de Marseille (GPMM), une quinzaine d’équipes de vaccination ont été déployées pour « protéger les travailleurs potentiellement exposés sur le chantier » (ARS).

Les autorités sanitaires avaient été alertées dès le 30 janvier de plusieurs cas d’infection à pneumocoque chez des personnes travaillant sur la rénovation d’un navire de croisière à Marseille. Treize personnes avaient été diagnostiquées comme souffrant d’une  « pneumonie à pneumocoque ». « Or toutes travaillaient sur le Norwegian Cruise Line, un géant des mers à sec dans la Forme 10, la plus grande de Méditerranée, où sa coque est entretenue et son intérieur modernisé » précise l’AFP.

L’ARS a été alertée par l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille qui établit une veille sanitaire hebdomadaire sur tous les prélèvements de bactéries réalisés à l’AP-HM (Assistance publique  – Hôpitaux de Marseille).

Que se passerait-il si les travailleurs refusaient l’immunisation proposée ?

Rappel pour les médias : Streptococcus pneumoniae est non pas un virus mais bien une bactérie qui peut causer des infections pulmonaires (pneumonies) ou ORL (otites, sinusites), mais peut également être à l’origine de formes plus sévères d’infections invasives pour 10 à 30 % des patients. La transmission est directe de personne à personne par l’intermédiaire des secrétions d’un malade, à l’occasion d’un contact rapproché et prolongé d’une heure.

Vacciner ? Les salariés concernés ne cachent pas leur « scepticisme » face aux moyens déployé pour stopper la propagation de l’infection. La totalité des travailleurs auraient fait valoir leur droit de retrait du chantier, selon la CGT, principal syndicat. «L’ARS nous dit qu’il y a treize cas mais ce ne sont pas les informations dont on dispose», témoigne Daniel Tartaroli, délégué syndical CGT réparation navale, au chantier de Marseille  – en boucle sur  Franceinfo. «Pour nous il y a quarante-quatre cas dont deux sous assistance respiratoire. On veut des garanties de l’Etat qui doit nous affirmer qu’il n’y a rien à craindre. Nous voulons simplement venir travailler en sécurité et non risquer notre vie et celle de notre famille. »

Le délégué assure que la CGT n’est pas contre la vaccination mais qu’elle se dit « sceptique » quant aux délais nécessaire pour obtenir la fin de la contagion avec le début de l’immunisation. Que se passerait-il si les travailleurs refusaient la vaccination à laquelle ils sont incités ? Les médias ne le disent pas. On observera que, pour l’heure, les tenants français de l’anti-vaccination restent prudemment cois.

A demain @jynau

Une réflexion sur “Marseille : contre le Streptococcus pneumoniae, la CGT n’est pas «contre la vaccination», mais ….

  1. « On veut des garanties de l’Etat qui doit nous affirmer qu’il n’y a rien à craindre »

    Ah, parce que la cégété croirait l’Etat ?

    Les pneumocoques peuvent causer : pneumonie grave, méningite, choc avec purpura fulminans façon neisseiria meningitidis.

    Est-ce que les autorités peuvent très rapidement déclarer cette vaccination comme obligatoire?

    Je ne crois pas que le refus de la vaccination puisse avoir de conséquence légale si les refuzniks (je garde ce contresens sémantique par pur anticommunisme primaire et je note que curieusement il n’y a pas de page en russe sur wikipedia) contractent la maladie ou la transmettent.

    Par contre si la vaccination était obligatoire, en cas de suspicion d’effet secondaire
    http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=66229252&typedoc=N#Ann3bEffetsIndesirables
    il y aurait des soucis car certains de fréquence inconnue (donc très rares) sont graves.

    Et plus on vaccine beaucoup de monde plus on risque de vacciner quelqu’un qui de toute façon aurait fait vaccin ou pas, telle ou telle maladie grave, qui sera imputable au vaccin. Qui prendra cette responsabilité dans le contexte actuel ?

    Il faut noter que 1-9 % des adultes et 50% des petits enfants sont « porteurs sains » de pneumocoques dans leurs voies aériennes supérieures. Et parfois de souches très pathogènes.

    On suppose donc que les sérotypes marins de Marseille sont inclus dans les valences du vaccin proposé.

    On suppose que ce qui est proposé pourrait être du même principe que l’éradication de la variole (OMS) : isolement , repérage des infectés, vaccination en anneau. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16989262

    Il faudrait déjà que l’on sache le risque pour un travailleur de ce chantier de faire une infection grave à pneumocoque.

    Que de questions … comme dirait quelqu’un .. qui y répondra ?

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