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18 février 2020. Dernier décompte officiel : 73 336 cas- 1874 morts. Et toujours cette loupe grossissante qu’offre l’épidémie. Xu Zhiyong, un militant anticorruption qui avait déjà purgé quatre ans de prison entre 2013 et 2017, a été arrêté le samedi 15 février – information donnée par Amnesty International. « China: Detention of activist shows unrelenting assault on freedom of expression ».
L’homme était en fuite depuis décembre, après avoir participé à une réunion d’opposants dans la ville de Xiamen. Il n’en continuait pas moins à diffuser sur les réseaux sociaux des articles dénonçant le régime communiste. C’est ainsi, par exemple, que le 4 février, il avait appelé à la démission du président Xi, critiquant sa gestion de la guerre commerciale avec les Etats-Unis, des manifestations à Hong Kong et de l’épidémie de Covid-19.. «Les fournitures médicales manquent, les hôpitaux sont débordés et beaucoup de personnes contaminées ne sont pas dépistées, avait-il dénoncé. C’est la pagaille. » Pagaille ?
Longtemps attablés au Flore
Hua Ze, une amie de longue date du dissident qui vit aux Etats-Unis, a confirmé être sans nouvelles de lui depuis samedi. «Le simple fait qu’il ait été en cavale depuis si longtemps tout en continuant à s’exprimer était en soi (…) une sorte de défi» aux autorités, a-t-elle commenté. Le cas n’est pas unique.
Où l’on voit que les conséquences de cette épidémie alimentent une fronde inhabituelle contre le pouvoir, accusé d’avoir tardé à réagir et d’entraver la liberté d’expression. «La guerre du gouvernement chinois contre le coronavirus ne l’a en aucun cas détourné de son offensive généralisée contre les voix dissidentes», observe Amnesty. Xu Zhiyong a été arrêté alors qu’il se trouvait à Canton, a déclaré à l’AFP une source qui a requis l’anonymat. Interrogée, la police cantonaise n’a pas répondu aux questions de l’AFP.
Effet de loupe. Au risque de choquer ceux qui, attablés au Flore, se sont réveillés un peu tard, on peut rappeler que l’affaire n’est pas nouvelle. Depuis bientôt un demi-siècle on peut lire, de Simon Leys : Les Habits neufs du président Mao : chronique de la « Révolution culturelle », préfacé par René Viénet, Paris, Champ libre, 1971, 314 p. (1er titre de la collection « Bibliothèque asiatique », dirigée par le sinologue situationniste René Viénet) ; éd. poche, Paris, Livre de Poche, 1989)
A demain @jynau