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Plasmaphérèse ? Comment traiter une maladie due à un virus émergent ? En Chine les autorités sanitaires viennent de « demander aux personnes guéries de donner leur sang ». Objectif schématique : « en extraire le plasma pour soigner les malades qui sont encore dans un état grave ». Ce n’est là que l’un des essais cliniques plus ou moins contrôlés mis en œuvre en Chine comme nous l’apprend Nature : « More than 80 clinical trials launch to test coronavirus treatments » .
« Le plasma des anciens patients qui avaient été infectés par le virus provoquant l’épidémie de Covid-19 contient des anticorps qui pourraient permettre de diminuer la charge virale chez les malades sévèrement atteints, a indiqué lors d’un point de presse un responsable de la Commission nationale de santé cité par l’AFP. ‘’Je voudrais demander à ceux qui ont guéri de donner leur plasma. Ce faisant ils redonneraient espoir aux malades encore gravement atteints’’, a déclaré Guo Yanhong. »
D’ores et déjà onze patients hospitalisés à Wuhan ont reçu des transfusions a précisé Sun Yanrong, du Centre biologique du ministère des Sciences et Technologies ajoutant : »L’un d’entre eux est déjà rentré chez lui, un autre a été capable de se lever et de marcher et les autres sont en voie de guérison » ».
Transmettre d’autres maladies
L’affaire va prendre de l’ampleur en Chine : cet appel intervient au lendemain de l’annonce par un laboratoire d’Etat de résultats positifs lors d’essais cliniques effectués dans un hôpital de Wuhan. Le China National Biotec Group a affirmé sur le réseau WeChat que des malades qui avaient reçu des transfusions de plasma avaient vu leur état «s’améliorer dans les 24 heures». «Des essais cliniques ont montré les transfusions de plasma (de malades guéris) sont sans danger et efficaces», a ajouté Mme Sun. Précaution : les donneurs seront testés pour vérifier qu’ils ne peuvent transmettre le virus, a précisé Wang Guiqiang, chef de service au Peking University First Hospital : «Seul le plasma sera prélevé. Les autres composants du sang, dont les globules rouges et les plaquettes, seront restitués aux donneurs».
Et l’affaire va prendre de l’ampleur en dehors de Chine. À Genève, le directeur des programmes d’urgence de l’OMS, Michael Ryan, a expliqué que l’utilisation du plasma d’anciens patients «s’est avérée efficace» pour certaines maladies. Prudent, il ajoute que cette pratique « n’est pas toujours couronnée de succès ». «Nous allons devoir examiner comment il est utilisé, quels sont les patients les plus susceptible de bénéficier de son utilisation, (et) à quel moment de la maladie cette pratique apporte un bénéfice», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse. À ses côtés, la Dr Sylvie Briand, directrice du département Préparation mondiale aux risques infectieux à l’OMS, a jeté le trouble en rappelant : car «avec les produits sanguins vous pouvez transmettre d’autres maladies».
18 février 2020. A Paris, déjà présent sur les ondes de France Inter le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, ne s’est pas exprimé sur le sujet.
A demain @jynau