Bonjour
Le 13 février une infirmière, âgée de 30 ans, était mortellement poignardée à l’arme blanche par un patient d’une unité psychiatrique à Thouars, dans les Deux-Sèvres. L’infirmière, mère de deux enfants, a été agressée par un patient, âgé de 20 ans, qui cherchait à quitter cette unité psychiatrique du Centre hospitalier Nord Deux-Sèvres. Il lui a porté un coup de couteau au thorax, manquant de blesser également une autre infirmière. Héliportée au CHU de Poitiers, la jeune femme est morte dans l’après-middi.
Ce drame a rapidement suscité une vive émotion dans la communauté nationale des soignants en psychiatrie. D’emblée Le Monde renvoyait à « La psychiatrie ‘’au bord de l’implosion’’ en France » (18 septembre 2019). Puis vint un texte remarquable du « Printemps de la psychiatrie ».
« (…) Il est inacceptable qu’une professionnelle de santé meurt dans l’exercice de ses fonctions. Il est inacceptable qu’une personne hospitalisée pour des soins recourt à un tel acte de violence. Il est également inacceptable que toute cette horreur se produisent dans le climat de destruction de l’hôpital public et de la psychiatrie publique en particulier (…)
« Ce que nous savons, de manière générale, c’est que depuis 2008 l’augmentation des moyens en psychiatrie finance exclusivement du sécuritaire (chambres d’isolement, caméras de surveillance, renforcement de la hauteur des murs…). Aucun investissement dans des moyens humains n’a été fait sauf à créer des unités pour malades difficiles et des unités d’hospitalisation spécialement aménagées (UHSA) pour les détenus.
« Douze ans plus tard, après des mois de lutte, les soignants sont toujours dans la rue pour dénoncer la honte quotidienne dans l’exercice de leur travail, l’indignité des conditions d’accueil et de soins des patients, les tensions régnantes à l’hôpital tant avec l’administration, entre collègues, avec les usagers etc.
« Depuis plus d’une dizaine d’années, les rapports du contrôleur général des lieux de privation de liberté indiquent la déshumanisation globale qui règne dans la psychiatrie publique, le sous-effectif, le manque de formation, les maltraitances ordinaires… Quand allons-nous arrêter ces politiques criminelles qui sont un terrain propice à ce que le pire surgisse ? »
Partager la peine de la famille endeuillée
Nous sommes le 19 février et l’on parle à nouveau de la mort de l’infirmière poignardée. C’était à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement. Caroline Fiat, 43 ans, est une députée « insoumise » élue de Meurthe-et-Moselle. Elle est aussi la première aide-soignante à siéger dans l’Hémicycle. Caroline Fiat a ; hier, voulu rendre hommage à l’infirmière poignardée en réclamant une minute de silence, démarche à laquelle s’est opposé le président Richard Ferrand (LREM).
«Nous avons passé le week-end à n’entendre parler, bien malgré nous, que de l’élection municipale à Paris, occultant toute l’actualité, notamment le 14 février où le personnel hospitalier s’est mobilisé pour clamer son amour à l’hôpital public, a-t-elle expliqué. Pire encore, a été passé sous silence le meurtre d’une jeune collègue (…) poignardée à mort par un patient. »
On attendait, ici, un consensus, une preuve, fût-elle fugace, de cette humanité qui avait tant manqué aux députés marcheurs lors de l’affaire du congé parental après le deuil d’un enfant. C’était oublier le macronien Richard Ferrand, ancien socialiste devenu président de l’Assemblée nationale.
Caroline Fiat : « Alors que je propose de rendre hommage à une professionnelle de santé assassinée en observant une minute de silence à sa mémoire, le Président de l’Assemblée nationale me retire la parole ! Ce refus n’honore pas notre Assemblée. #DirectAN #psychiatrie #QAG Or dès qu’un fonctionnaire d’Etat décède dans l’exercice de ses fonctions, il est d’usage de lui rendre hommage par une minute de silence dans cet Hémicycle.»
Richard Ferrand : «Mme Fiat, nous sommes tous sensibles à l’émotion provoquée par le drame que vous venez d’évoquer, mais ainsi que je l’ai indiqué au président de votre groupe, l’usage limite la pratique des minutes de silence à des cas exceptionnels et solennels, et il ne peut y avoir dans cet hémicycle de minutes de silence à l’initiative d’un député ou d’un groupe»
«Permettez-moi aussi de vous dire que sur tous les bancs siègent des professionnels de santé et que chacun ici partage la peine de la famille endeuillée», a-t-il poursuivi, avant de retirer parole à Caroline Fiat. La députée insoumise était debout, les larmes aux yeux.
Agnès Buzyn n’est plus ici pour donner son point de vue, elle qui, un instant, parla de redonner un souffle à la psychiatrie française. Aujourd’hui elle entend conquérir Paris, fait la une du Parisien (« Je n’ai peur de rien !») 1. A sa place, sur le banc du gouvernement, l’hyperactif Dr Olivier Véran. Aura-t-il le temps de partager la peine de la famille endeuillée, de rendre hommage à l’infirmière poignardée ?
A demain @jynau
1 Interrogée sur le fait qu’elle a quitté le ministère « en larmes », Agnès Buzyn répond :
« J’ai dû prendre ma décision d’être candidate en 24 heures. C’est normal d’avoir de l’émotion quand on quitte des gens qu’on aime. Partir d’un ministère dans lequel on a été pleinement engagée, qui correspond à ce que je suis en tant que femme, en tant qu’ ancien médecin, cela m’a obligée à évoluer en un temps très court. Ça n’enlève rien à mon envie d’exercer le mandat de maire. C’est le plus beau mandat. »
Nous sommes scandalisés de voir que nous ne représentons rien nous soignant au sein du gouvernement nous ne sommes pas digne d’ être honoré pour notre nous ne représentons pas l ‘ élite dodu gouvernement sachez que vous membre du sénat vous pouvez devenir patient totcou tart nous aussi nous vous mepriserons comme vous avez meprise la mort de cette jeune infirmiere.Nous sommes vraiment choqués et révoltés devant l attitude dedaigneuse de ce gouvernement Vivement les prochaines élections.