Coronavirus à pile ou face: combien de temps encore la France aura-t-elle «de la chance» ?

Bonjour

De la chance, la France ? Arnaud Fontanet est le directeur de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur – et professeur au Conservatoire national des arts et métiers. Coronavirus oblige, on le voit depuis peu faire œuvre utile de pédagogie sur les écrans. Il vient aussi  d’accorder un entretien au Monde (François Béguin) dans lequel il évoque, étrangement pour un scientifique, la « chance » dont aurait bénéficié, jusqu’ici, la France.

« En quelques jours, l’épidémie a changé de dimension, observe-t-il. La multiplication des foyers rend la situation difficile à contrôler, ce qui est préoccupant. Avec l’Iran, l’Italie, la Corée du Sud ou Singapour, on est sur des foyers de transmission importants susceptibles d’émettre des patients vers le reste du monde. L’OMS ne parle pas encore de pandémie, car elle considère les foyers hors de Chine de taille encore limitée, mais cette position va être de plus en plus difficile à tenir si ces foyers croissent au rythme actuel. » Puis il ajoute :

« La France était bien préparée et elle a pour l’instant eu de la chance. Aux Contamines, où onze personnes ont été mises à l’isolement, cinq malades et six contacts, il n’y a pas eu de démarrage de foyer parce que la communication s’est très bien faite entre Singapour, les autorités sanitaires britanniques et les autorités sanitaires françaises. Si cela n’avait pas été le cas, les cinq personnes malades – qui étaient peu symptomatiques – auraient probablement infecté plusieurs personnes… On aurait pu avoir un foyer beaucoup plus important et plus difficile à maîtriser. On n’aura pas à tous les coups le facteur chance. »

Et le Pr Fontanet d’observer, à l’inverseque toute la lumière n’a pas été faite sur l’émergence du nouveau pathogène en Iatlie. « L’histoire n’a pas encore été complètement détricotée, estime-t-il. Un point en particulier pose question : y a-t-il eu un épisode de super propagation, comme cela avait été le cas pour le SRAS, avec parfois cinquante à cent infections groupées ? Avec le nouveau coronavirus, on n’a pas observé ce type de propagation, mais quelques individus ont des chaînes de transmission extrêmement efficaces et rendent l’épidémie difficile à contrôler. »

« Il est aussi important de dire ce que nous ne savons pas que ce que nous savons »

De la chance, la France, avec une épidémie « à nos portes » (Olivier Véran) et un nombre somme toute limité de lits d’hospitalisation en réanimation en isolement ? « L’important sera de continuer l’effort de détection rapide et de mise en isolement des cas pour limiter la propagation, souligne le Pr Fontanet. Même si les nouveaux cas se multiplient, ralentir la progression des foyers, c’est étaler dans le temps la survenue des cas secondaires, et soulager les services de prise en charge des patients sévères. On peut espérer que la rapidité avec laquelle s’est constitué le foyer récent en Italie, qui n’avait pas été observée dans les autres pays, est due à une circonstance exceptionnelle qui ne se retrouvera pas ailleurs.

De la chance, la France ?  «Dans le même souci de transparence» que celui qui a présidé à l’organisation d’un point presse quotidien au ministère de la Santé, Édouard Philippe vient d’annoncer avoir écrit un «à l’ensemble des maires de France, aux présidents des conseils départementaux et des conseils régionaux». Soucieux d’«exposer de la façon la plus précise possible les faits ; les incertitudes  – car (il) pense qu’il est aussi important de dire ce que nous ne savons pas que ce que nous savons ; et les mesures que nous prenons»,  le Premier ministre indique dans son courrier les mesures qui ont été prises, et «l’état de nos connaissances au jour où (il) parle».

25/02/2020. Edouard Philippe : «Je préfère être parfaitement clair : nos connaissances évoluent forcément au fur et à mesure des jours qui passent. Et nous devons évidemment, pour faire face à ce problème, être réactif et prendre au fur et à mesure les décisions qui s’imposent».

A demain, donc. @jynau

Une réflexion sur “Coronavirus à pile ou face: combien de temps encore la France aura-t-elle «de la chance» ?

  1. Quand on voit sans cesse à la television les erreurs de prevention, on se dit qu’on pourrait aussi bien ne pas faire de prévention

    – masque bien mis : largement moins de la moitié des cas
    – masque avec barrette métallique (en haut) non moulée sur le nez : pas d’étanchéité
    – masque porté à la main lors d’une interview d’un médecin : de même qu’une porte doit être ouverte ou fermée, un masque doit être sur le nez ou dans la poubelle. Heureusement il le tenait pas les élastiques.
    – masque tripoté (on se contamine les doigts)
    – mains gantées dans les poches: les gants sont présumés contaminés donc inutile de contaminer les poches
    – masque porté sous le nez

    Cela se rapproche du signe de croix, la prévention faite comme ça.

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