Bonjour
26/02/2020. Voilà un vrai, grand et beau débat-piège : le « bon sens » contre la « science » La gestion raisonnée du risque face à l’instillation politique de la panique. On se souvient peut-être des ahurissantes déclarations de son père sur le « sidaïque-espèce-de-lépreux » (40 secondes-vidéo-INA). C’était le 6 mai 1987, à « L’heure de vérité » sur Antenne 2. Trente-trois ans plus tard, Marine Le Pen, née en 1968, est l’invitée du « Grand entretien » sur France Inter. Invitée pour parler de son dernier livre sur « l’insécurité et la délinquance» – mais d’emblée interrogée sur la crise de l’épi-pandémie. Extraits :
« Hier le grand épidémiologiste Arnaud Fontanet a dit que la France « avait eu de la chance » … l’éxécutif dit que le pays est prêt à faire face … Faites-vous confiance au gouvernement et aux autorités sanitaires ?
- (…) La chance peut tourner, elle a tourné pour un certain nombre de pays. Ce qui me frappe depuis le début c’est l’incohérence du gouvernement. L’incohérence des choix du gouvernement. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi, dans le même temps, on rapatrie des Français, que l’on met en quarantaine alors qu’on laisse des avions de même provenance sans aucun contrôle, sans aucune question posée sur la provenance des voyageurs. Ceci n’a aucun sens. De la même manière il est tout à fait incohérent de demander aux enfants qui reviennent de Lombardie de rester confinés pendant quatorze jours en quarantaine et dans le même temps laisser les trains, les avions, continuer à venir sur le territoire ..
« Vous demandez quoi ?
- Il faut éviter que des gens qui sont dans des foyers d’épidémie puissent venir dans notre pays pendant un certains temps ; jusqu’à ce que l’épidémie soit jugulée. Je suis étonnée que le seul propos qu’a tenu l’Union européenne c’est de condamner ceux qui envisageraient de contrôler les frontières, y compris de manière temporaire. Cela prouve d’ailleurs la force de l’idéologie, de la religion du transfrontierrisme des dirigeants de l’UE.
- Moi je regarde juste les faits. De Lombardie un certain nombre de personnes sont parties dans d’autres pays. Aujourd’hui il y a, venus de Lombardie, des cas en Suisse, en Autriche, en Croatie, en Espagne et en France. Six pays déjà qui auraient pu éviter des cas sur leur territoire
« Mais les virus ne s’arrêtent pas à la frontière (Léa Salamé)
- Non, mais les gens qui portent les virus peuvent être arrêtés à la frontière… Il faut juste faire preuve de bon sens .. Personne n’est choqué que l’on confine des villes et cela choquerait que l’on maîtrise des frontières … ? Un confinement, ce n’est jamais qu’une frontière que l’on met autour d’une ville …
« Oui mais quand l’OMS et les scientifiques disent que c’est inefficace, illusoire et contre-productif.…
- Mais l’OMS a changé son fusil d’épaule, cela ne vous a pas échappé. Au début ils ont tenu ce discours là. Ils étaient rassurants. Aujourd’hui, pour l’OMS, le coronavirus c’est « l’ennemi public numéro 1 »… et nous sommes « probablement au début d’une pandémie mondiale ». Ils ont évolué… Nous ne savons rien de ce virus.. Il faut quand même regarder les choses en face. On apprend chaque jour des choses inquiétantes, qu’il y a des porteurs sains qui peuvent transmettre le virus … qu’il y a des gens qui peuvent être réinfectés…
« Interdire, ce soir le match de football entre l’Olympique lyonnais et la Juventus de Turin avec trois mille supporters italiens ?
- Il n’est pas raisonnable de les accueillir. Là encore, incohérence de la part du gouvernement. On ne demande pas aux gamins d’être mis en quarantaine s’ils étaient dans cette région et accueillir ces trois mille supporters … Dans le sud du pays, objectivement, les gens qui sont à la frontière italienne sont très inquiets… »
Le moment ne saurait tarder : il faut organiser un débat télévisé entre Marine Le Pen et Olivier Véran, nouveau ministre de la Santé. Une forme d’heure de vérité. Trente-trois ans après.
A demain @jynau
NB Sur la fausse « bonne idée » de la fermeture des frontières, lire Le Figaro (Cécile Thibert) : « Fermer les frontières, une idée séduisante mais inefficace. Maintenant que le virus s’est échappé de son «berceau» chinois, la fermeture des frontières ne suffirait plus à l’arrêter ».