Pour lutter contre le coronavirus, lavez-vous les mains et, surtout, défacebookez-vous !

Bonjour

Comment s’en étonner à une époque, la nôtre, plus virale que jamais ? D’innombrables messages, publicitaires ou non, évoquent le coronavirus sur Facebook. Fausses informations et théories du complot y circulent malgré les dispositions annoncées par ce tentaculaire « réseau social ».

Dans un communiqué adressé mercredi 26 février au site d’information américain Business Insider, Facebook annonce resserrer la vis sur la modération des publicités liées au coronavirus. « Nous avons récemment mis en place une politique interdisant les publicités faisant référence au coronavirus et créant un sentiment d’urgence, qui laissent, par exemple, entendre que les stocks sont limités, ou qui promettent un remède ou un traitement préventif », explique le réseau social.

« Des règles qui semblent spécifiques à cette maladie, et qui sont communiquées alors que la propagation du virus s’étend en dehors de Chine observe Le Monde (Pixels, anonyme). Mais elles sont en réalité assez conformes aux règles qui étaient déjà en vigueur chez Facebook, lequel interdit par exemple « les allégations trompeuses » dans les publicités, « comme celles qui ont trait à l’efficacité ou aux caractéristiques d’un produit ».

Depuis le début de l’épidémie, Facebook est littéralement inondé de messages relatifs au coronavirus, qu’il s’agisse ou non de publicités. Des groupes consacrés à cette maladie accueillent parfois des dizaines de milliers de membres, raconte par exemple Le Parisien (Paméla Rougerie avec Damien Licata). Ils y publient de nombreux messages, où se mêlent articles de presse, questions, réflexions personnelles, fausses informations et théories du complot.

« Quand je regarde mon fil Facebook, j’ai du mal à croire que les gens parlent de trucs normaux et de politique. Je ne pense qu’au coronavirus, 24h/24, sept jours sur sept, haha », confiait il y a deux jours Liz sur son compte en ligne. En réponse, plus de 200 « j’aime » approbateurs, et presque autant de commentaires.

Le renard en liberté dans le poulailler

Raison garder ? Fin janvier, le réseau social avait déjà annoncé des mesures pour lutter contre les infox relatives au coronavirus. Notamment la suppression des fausses informations et théories conspirationnistes « signalées par de grandes organisations mondiales de santé et les autorités locales de santé comme pouvant être dangereuses pour les personnes qui y croient ». Parmi les autres mesures, visibles en France, par exemple, Facebook fait apparaître régulièrement sur le fil de ses utilisateurs français un message incitant à consulter les informations disponibles sur le site du gouvernement au sujet du coronavirus. Une initiative similaire a été prise par Google, qui à la recherche du mot « coronavirus » propose immédiatement, dans des encadrés spécifiques, des informations et des conseils issus de l’OMS – de même que YouTube, propriété de Google.

Le deuxième résultat, au moment où Le Monde effectuait cette recherche (le 26/02/2020), était la page d’un événement nommé « Coronavirus », dont la description incite les internautes à prendre « DES MESURES PREVENTIVES URGENTES ! », et où le premier message publié désigne, à tort, une plante comme remède contre le sida et potentiellement contre le coronavirus. Le message est toutefois accompagné d’un signalement « fausse information » apposé par Facebook, après vérification par ses partenaires médias (dont Le Monde fait partie). Le troisième message publié sur cette page événement affirme que le coronavirus peut être soigné avec de l’herbe, et son premier commentaire que « les Etats-Unis ont envoyé le coronavirus en Chine ».

La liberté du renard fake news s’ébattant dans l’immense poulailler de notre viralité.

A demain @jynau

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