Bonjour
12/03/2020. Vingt-six longues minutes télévisées pour convaincre. Le président de la République a-t-il convaincu, su concilier l’autorité, inciter à la mobilisation, prêcher la solidarité ? Nous y reviendrons. Premiers extraits :
Crèches, écoles, collèges, lycées, transports : « Pour notre intérêt collectif, dès lundi [16 mars] et jusqu’à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermées. Fermés pour une raison simple : nos enfants et nos plus jeunes, selon les scientifiques, sont celles et ceux qui propagent, semble-t-il, le plus rapidement le virus. Les transports publics seront maintenus, car les arrêter, ce serait tout bloquer , y compris la possibilité de soigner. »
Municipales : « J’ai interrogé les scientifiques sur nos élections municipales, dont le premier tour se tiendra dans quelques jours. Ils considèrent que rien ne s’oppose à ce que les Français, même les vulnérables, se rendent aux urnes. Mais il conviendra de veiller au respect strict des gestes barrières contre le virus et des recommandations sanitaires. »
Prévisions virologiques et épidémiologiques : « En France, les meilleurs virologues, les meilleures épidémiologistes, des gens qui sont sur le terrain et que nous avons écoutés. Tous nous ont dit que malgré des efforts pour le freiner, le virus continue de se propager. Nous le savions, nous le redoutions. »
« La maladie touchera d’abord les personnes les plus vulnérables. Beaucoup d’entre eux auront besoin de soins adaptés à l’hôpital, souvent d’assistance respiratoire. Il faudra aussi se préparer à une possible deuxième vague qui touchera un peu plus tard en nombre beaucoup plus réduit, des personnes plus jeunes, a priori moins exposées à la maladie, mais qu’il faudra soigner également. »
L’hommage aux héros en blouse blanche : « Cette épidémie qui affecte tous les continents et frappe tous les pays européens est la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle. Si nous avons pu retarder la propagation du virus et limiter les cas sévères, c’est grâce à eux parce que tous ont répondu présents. C’est pourquoi, en votre nom, et avant toute chose, j’aimerais exprimer ce soir la reconnaissance à ces héros en blouse blanche. Ces milliers de femmes et d’hommes admirables qui n’ont d’autre boussole que le soin. »
La folie du capitalisme : « Mes chers compatriotes, il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile au grand jour les faiblesses de nos démocraties.
« Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite, sans condition de revenus, de parcours ou de profession, notre Etat-providence ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie, au fond à d’autres, est une folie. »
Le prix de la santé. Et puis ce mot, qui fera date : « La santé n’a pas de prix. Le gouvernement mobilisera tous les moyens financiers nécessaires pour porter assistance, pour prendre en charge les malades, pour sauver des vies quoi qu’il en coûte. »
La santé n’a pas de prix ? Jusqu’ici tous les responsables politiques depuis des décennies ajoutaient que, certes … mais qu’elle avait un coût. Puis il y eut aussi cette formule-pirate : « la santé a un coût, mais elle n’a pas de prix ». C’était le mot d’ordre de la campagne médiatique lancée par Oxfam et par d’autres ONG qui se battaient pour la mise en place d’une couverture sanitaire universelle. La formule sera-t-elle, au lendemain de la pandémie reprise par Emmanuel Macron ?
A demain @jynau
Soyons pratico-pratique. Si j’étais infirmière hospitalière, je fais quoi de mon gamin dès lundi dont l’école sera fermée ? Je suis obligée de le garder en attendant de trouver une solution alternative. Mais on a besoin de moi à l’hôpital !!
Ils ont dû oublier. Les sots. Ou ils font exprès.
Mais peut-être ont-ils du trancher entre deux maux et calculer que l’un est « plus pire » (diffusion).
L’existence d’un problème n’implique pas qu’il existe une solution même médiocre.