Bonjour
14/03/2020. Ainsi donc, passage immédiat au « stade 3 » mais maintien des éléctions municipales …Comment comprendre ? « Le passage au stade 3 est une application d’une des mesures importantes de distanciation sociale, qui vise à éloigner les gens infectés des gens non encore infectés, nous explique le Pr Antoine Flahault directeur de l’Institut de Santé Globale, Faculté de Médecine, Université de Genève). On sait que cette mesure fonctionne lorsqu’elle est appliquée tôt dans le processus épidémique et suffisamment longtemps durant l’épidémie. Tous ces critères sont remplis. La seule exception qui n’est pas cohérente avec cette ambition gouvernementale c’est la tenue au premier et au second tour des élections municipales en France.
Arbitrage politique ou scientifique ? Une nouvelle fois le gouvernement explique (ce soir par la voix d’Edouard Philippe) qu’il fonde sa décision sur l’avis de son Conseil scientifique créé il y a quelques jours seulement.
Le conseil scientifique du gouvernement est composé de Jean Francois Delfraissy, président; Laetitia Atlani Duault, Anthropologue; Daniel Benamouzig, Sociologue; Lila Bouadma, Réanimatrice; Simon Cauchemez, Modélisateur; Pierre Louis Druais, Médecine de Ville; Arnaud Fontanet, Epidémiologiste; Bruno Lina, Virologue; Denis Malvy, Infectiologue; Didier Raoult, Infectiologue; Yazdan Yazdanapanah, Infectiologue
Reste que ce Conseil est, pour l’heure, étrangement muet 1. Pourra-t-il le rester longtemps ? Jouer le « rôle de parapluie muet » que l’on semble pouvoir lui faire jouer ? Ne pas faire état de ses débats, des ses délibérations ? C’est peu vraisemblable. On peut, dans l’attente se reporter aux confidences faites, hier sur Europe 1, par Olivier Véran, ministre de la Santé. C’était au lendemain de la prise de parole du président de la République (qui avait lui-même fait longuement référence à ces scientifiques).
Un mètre d’écart dans les files d’attente
« Non, l’arbitrage n’a pas été politique » assurait pour sa part Olivier Véran. Lui-même, « instinctivement », s’ était demandé « quel serait le sort réservé aux élections municipales ». Puis il en a appelé aux meilleurs scientifiques du pays. « On a demandé au conseil scientifique, explique-t-il.. Le président de ce conseil est le professeur Jean-François Delfraissy. Il est virologue, c’est un cador de l’épidémiologie et c’est aussi le président du conseil consultatif national d’éthique. J’ai réuni une dizaine d’experts autour de lui et nous les avons laissés travailler à l’Élysée hier pendant plusieurs heures, confinés si j’ose dire », expliquait-il.
Puis il ajoutait : « Nous sommes allés les voir lorsqu’ils ont terminé leur travail et leur avons posé la question : ‘faut-il ou non maintenir les élections municipales ?’ La réponse a été très claire. Dans la mesure où nous demandons aux personnes âgées de rester chez elles, mais où nous considérons que les personnes âgées, bien qu’elles restent chez elles soient amenées à sortir pour faire leurs courses, avoir des déplacements incontournables dans leur quotidien, nous estimons que la vie démocratique du pays justifie un déplacement. »
Mais le gouvernement ne s’arrête pas à cette simple décision de maintenir les élections, il souhaite en profiter pour « en faire un temps de la prévention de la santé publique ». « Je vous l’annonce, il y aura un mètre d’écart entre les personnes qui iront voter dans la file d’attente, il y aura des horaires qui seront proposés aux personnes âgées fragiles, par exemple après le déjeuner. On sait qu’après le déjeuner, il y a moins de monde qui va voter. Vous avez parfois vingt ou trente personnes sur une heure », avait encore justifié le ministre de la Santé.
A demain @jynau
1 A lire « Coronavirus : pourquoi la stratégie sanitaire française pose question. Le chef de l’Etat a décidé de maintenir les élections municipales en s’appuyant sur des expertises scientifiques qu’il n’a pas rendues publiques. » (Franck Nouchi, Le Monde, 14 mars 2020)
C’est inexplicable ces élections. Beau brassage de population c’est si démocratique.
Delfraissy n’est ni virologue ni épidémiologiste ceci dit (il est encore mieux que ça).
Je suis surpris du conseil du conseil, si c’est celui là (le conseil, pas le conseil).
A regarder les courbes de cas dans les pays d’Europe,
Pour connaître l’état de tension des réanimations,
Pour voir l’effet retardé des mesures (on l’attend encore en Italie)
J’ai l’impression qu’on prend les mesures trop tard
Et si comme certains l’ont susurré , le conseil a déconseillé les élections, Macron aurait dû convoquer tous les politicards , Larcher , les cadors d’opposition péroreurs de péron ; les assis au conseil d’Etat et au Conseil Constitutionnel les mettre dans une arène avec le Conseil Scientifique , à 1 mètre les uns des autres , un flacon de gel devant chacun, un huissier au regard sévère vérifiant les mesures bnarrières, obligation de se laver les mains, et qu’on leur explique les comptes qu’il faudra rendre. Il ne s’agit pas de Constitution ni d’Etat il s’agit de vies. C’est la catastrophe italienne que vous voulez ?
Allons, soyons justes.
Si j’ai bien compris, la décision a été prise sur avis unanime des chefs de file du monde politique. Guère de doute à ce sujet : ils se sont largement exprimés devant les caméras à la sortie de leur consultation.
Et l’avis des scientifiques serait conforme, nous dit-on.
Et selon les sondages dont on nous rebat les oreilles, la majorité de la population serait pour le maintien des élections (j’espère que les sondeurs savent ce qu’ils font) …
Moi, sans compétences dans ces domaines (politique, scientifique, sondages) j’ai cru entendre quelques controverses.
Mais bon, je le redis, je suis incompétente.
Qui sera voué aux gémonies si cela devait déraper ?
Est-ce le chef, le décisionnaire final, qui portera la responsabilité de la décision et de ses conséquences, si jamais ?… responsabilité devant les victimes, le bon peuple, l’Histoire, Dieu etc etc
Ou bien, si les choses ont été mal jaugées, la responsabilité sera-t’elle tellement diluée entre tous que, finalement, chacun n’en portera que la dose homéopathique, tellement peu responsable que personne n’en sera coupable ?
Pourtant, « on » réclamera, c’est certain, une tête à couper.
C’est comme cela que les choses fonctionnent, nous, frères humains, voulons des responsables.
Eh oui, cela m’évoque une certaine Ballade de Clément Marot.
Et un certain épisode martiniquais de 1902.
Décidément, je ne suis pas gaie ce soir, l’air ambiant me contamine;
Allons, ne soyons pas pessimistes : je connais bien, pour les avoir tellement côtoyés, le sérieux des maires, des fonctionnaires, d’un tas de petites-mains qui se sont cassé la tête et épuisé ces derniers jours pour que tout aille au mieux.
Sur eux, je le sais, on peut compter.
Pardon, vous aurez rectifié : pas Marot mais François Villon…Curieux lapsus !