Bonjour
25/03/2020. Le monde se ferme sur lui-même. Hier encore on ne parlait que d’en élargir le périmètre « à toutes les femmes ». Aujourd’hui toutes les activités de PMA sont gelées pour une durée indéterminée – comme l’indiquent, rendues publiques aujourd’hui, les « Recommandations mises à jour concernant les activités d’assistance médicale à la procréation durant l’épidémie de SARS-CoV-2 » de l’Agence de la biomédecine ».
Dans le contexte actuel d’évolution de l’épidémie du virus SARS-CoV-2 responsable du Covid-19, cette Agence annonce une mise à jour de ses recommandations relatives aux activités d’assistance médicale à la procréation (AMP). Définies avec les sociétés savantes concernées 1 ces recommandations sont destinées à tous les patients concernés par une technique d’AMP, qu’ils soient ou non infectés par ce virus.
Les données scientifiques ne permettent pas, à l’heure actuelle, de connaître l’impact du SARS-CoV-2 sur la grossesse au stade précoce. La Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie (ESHRE) préconise dans ce contexte une attitude de prudence. Du fait de la circulation très importante du SARS-CoV-2 sur le territoire national, majorant ainsi le risque de contamination lors des déplacements des patients, le ratio bénéfice-risque conduit à émettre les recommandations suivantes :
- Il est conseillé de reporter les activités cliniques et biologiques d’AMP, quelle que soit la technique (fécondation in vitro, transfert d’embryon congelé, insémination artificielle, don de gamètes, préservation de la fertilité non urgente).
- Il est préconisé, dans le contexte actuel, de ne pas regarder l’âge et la diminution de la réserve ovarienne comme une urgence imposant la réalisation d’un AMP, quand bien même ils constituent habituellement des conditions de prise en charge rapide.
- Pour la préservation de la fertilité urgente (pour raison oncologique) : Concernant la conservation d’ovocytes et de tissus germinaux, l’évaluation actuelle du ratio bénéfice/risque n’est pas en faveur de la poursuite de cette activité ; il est donc recommandé, sauf cas très particulier, de ne pas la conduire. Concernant la conservation des spermatozoïdes, le ratio bénéfice/risque, spécifique à chaque patient, établissement et contexte épidémiologique, peut conduire à renoncer à une prise en charge.
Le monde se ferme sur lui-même. D’une part on fait le décompte de ceux que l’on n’a pu sauver. De l’autre on programme la réduction du nombre des naissances désirées.
A demain @jynau
1 Recommandations établies en collaboration avec les sociétés professionnelles suivantes : Fédération nationale des biologistes des laboratoires d’étude de la fécondation et de la conservation de l’œuf (BLEFCO) ; Fédération nationale des centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (Fédération des CECOS) ; Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) ; Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) ; Groupe d’étude pour le don d’ovocytes (GEDO) ; Groupe d’études sur la fécondation in vitro en France (GEFF) ; Groupe de recherche et d’études sur la cryoconservation ovarienne et testiculaire (GRECOT) ;Société de médecine de la reproduction (SMR).
Ici et là on entend que la crise que nous traversons ne nous laissera pas inchangés, que des leçons seront tirées…Et bien aujourd’hui, avec la nouvelle que vous rapportez n’a-t-on pas la preuve que ce qui commence avec les PMA facultatives pour toutes se prolongera demain quand les PMA-GPA deviendront socialement désirables, puis fortement conseillées enfin sainement obligatoires pour tous et toutes : ah, désolé, aujourd’hui y-en a trop ! Ou bien : vous ne remplissez pas les bons critères pour accéder à ce service ; d’ailleurs, si je me permets un conseil, votre dossier aurait plus de chance de passer si vous consentiez à modifier tel ou tel caractère de votre projetdenfant.
Mais l’angoisse ambiante me fait sans doute délirer.