Bonjour
C’est une réflexion-proposition hautement dérangeante dans cette controverse grossissante qui fait rage. Elle vient d’être publiée sur le site du Quotidien du Médecin. Question : utiliser ou non l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 ? La réponse est apportée par Pierre Tambourin, 76 ans, personnalité connue et respectée du milieu scientifique, ancien directeur de recherche à l’Inserm et ancien directeur du département des Sciences de la Vie du CNRS, créateur et directeur de Genopole Evry de 1998 à 2017. Il plaide aujourd’hui pour une utilisation large et rapide de cette spécialité pharmaceutique dans cette indication controversée – mais à deux conditions. Extrait de sa contribution :
« (…) L’hydroxychloroquine et son possible usage comme médicament pour traiter l’épidémie de COVID-19 pose un problème plus complexe encore. C’est une molécule, substitut de la quinine, découverte dans les années 1940, prescrite comme anti-paludéen, ayant induit des résistances non négligeables, utilisée plus largement mais avec beaucoup de prudence quant aux doses utilisées dans des connectivites (maladies auto-immunes comme le lupus, l’arthrite rhumatoïde, etc.), à la toxicité indiscutable, parfois redoutable, due en partie au temps de vie très long et très variable de cette molécule dans l’organisme (plusieurs semaines ou mois).
« C’est une molécule très prisée des rhumatologues. Elle s’est révélée inhibitrice de virus, comme le SARS, mais essentiellement in vitro et pratiquement pas in vivo. Dans le cas du COVID-19, l’hydroxychloroquine démontre également un effet inhibiteur in vitro sur la multiplication du virus. Un effet indiscutable in vivo n’a pas encore été démontré. Ces différences pourraient aisément s’expliquer par ses propriétés immunomodulatrices et anti-inflammatoires, elles aussi bien connues qui, in vivo, pourraient contrecarrer les effets antiviraux. On peut, aussi, plus simplement penser à des cellules in vitro très différentes des cellules cibles du virus in vivo. De là, la grande prudence des experts.
« Face à ce produit, on trouve des médecins et des chercheurs partagés en deux camps : un groupe de taille modeste, conduit par Didier Raoult, scientifique de qualité, souhaite, au vu de leurs connaissances cliniques et scientifiques du produit, pouvoir l’utiliser largement dans le traitement du COVID-19 pour éviter, selon eux, le tsunami qui submergera les hôpitaux et, si possible, offrir à tous les malades une possibilité de traitement efficace.
« Dans ce débat complexe, il est difficile de ne pas se perdre »
« L’autre groupe, plus imposant, plus calme, de spécialistes incontestables, exige, au nom de l’éthique, au nom de l’absence de résultats in vivo et des effets toxiques de cette molécule, que la réalité de ses effets in vivo soit clairement démontrée avant toute utilisation massive chez l’homme. Or, chacun sait que cette éventuelle démonstration n’interviendra pas avant la vague de malades en situation clinique très grave, vague accentuée par des mesures de confinement prises trop tardivement et insuffisamment respectées.
« À côté de ces deux problématiques, d’un côté le médicament, de l’autre, des médecins divisés, on trouve la masse des malades avérés, la masse plus importante de ceux qui ont peur de le devenir et la masse plus importante encore de ceux qui voudraient, à l’image de ce qui se fait dans le traitement pour le paludisme, prendre à leur guise ce médicament comme moyen de prévention.
« Dans ce débat complexe, il est difficile de ne pas se perdre. Sans utilisation d’hydroxychloroquine (ou de toute autre molécule susceptible d’atténuer les symptômes), le désastre médical est devant nous, inéluctable, quel que soit le dévouement de tous ceux qui, au sein des hôpitaux, se battent jour et nuit pour sauver un maximum de malades du COVID-19 mais aussi pour aider les malades atteints d’autres pathologies ou dont on a reporté l’opération par manque d‘un personnel médical fortement mobilisé par le COVID19. Avec l’hydroxychloroquine, nombre de ces malades survivront, peut-être, au prix parfois d’effets secondaires graves, voire dans certains cas mortels.
Trois questions et deux conditions
« Il est donc parfaitement normal que face à des questions aussi difficiles, un pays se divise. Pour ma part, il me semble que le choix doit être clairement fait en répondant en notre âme et conscience à trois questions.
1 Suis-je prêt, étant malade, à être écarté d’un traitement efficace pour laisser la place à un autre patient à probabilité de survie potentielle très supérieure à la mienne ? La réponse sera non, bien sûr. Qui peut accepter de vivre un tel choix ? La réponse sera : traitez les deux !
2 Suis-je prêt, au vu de mon état de gravité, à prendre, de l’hydroxychloroquine avec comme conséquences possibles : pas d’effet / un effet mineur / un effet secondaire peut-être grave / un effet thérapeutique incertain mais pas impossible sachant qu’il n’y a pas d’autre solution ? La réponse sera oui (et pour ce qui me concerne, sans réserve).
3 Si je ne présente encore aucun caractère d’une infection par le COVID-19 et si j’ai été au contact avec des porteurs de ce virus, puis-je prendre de l’hydroxychloroquine à titre préventif ? La réponse doit être clairement non.
« Oui à une utilisation immédiate et très large, mais à deux conditions. On a compris qu’en dépit du peu de connaissances actuelles de la sensibilité du COVID-19 à l’hydroxychloroquine, je plaide pour son utilisation immédiate, très large mais à condition que :
1) Les malades pouvant en bénéficier soient clairement informés de ses effets toxiques possibles en particulier que l’automédication peut être très dangereuse.
2) Ce médicament ne soit administré que par des médecins ayant une connaissance suffisante des effets secondaires de ce médicament, ce qui impose une information immédiate et complète du corps médical assortie de recommandations très strictes de la Haute Autorité de Santé sur les modalités d’utilisation à respecter prenant en compte les connaissances, mêmes réduites, apportées par nos collègues chinois et les équipes françaises ayant utilisé ces médicaments.
Et Pierre Tambourin de conclure en ces termes, que l’on n’ose imaginer prophétiques :
« Je n’ose imaginer une situation où la vague de malades graves, avec son cortège de centaines ou de milliers de morts, serait là et la démonstration ultérieure que l’hydroxychloroquine, refusée avant et pendant cette période, pour les raisons évoquées ci-dessus, est bien un médicament efficace ! Nous ne sommes plus du tout dans la situation de 1985 du virus du sida et de la ciclosporine ». Ceux qui se souviennent de cet épisode ne peuvent que confirmer : non, nous ne sommes plus du tout, en 2020, dans cette situation.
A demain @jynau
Merci infiniment de relayer ce remarquable exposé, parfaitement clair et dans lequel tout est dit!
» Pierre Tambourin, 76 ans, personnalité connue et respectée du milieu scientifique, ancien directeur de recherche à l’Inserm et ancien directeur du département des Sciences de la Vie du CNRS, créateur et directeur de Genopole Evry de 1998 à 2017. »
Ca c’est , comme avec M. Raoult , de l’Eminence Based Medicine, quoique ce dernier relève aussi de la véhémence based medicine et de la Confidence based medicine
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC28313/
Il est effarant que qu’elq’un de si génial ne sache pas interpréter des methodes et des résultats d’investigation clinique
Je ne sais pas ce que donnera la chloroquine (CRQ) ou l’HCRQ.
Je ne sais pas ce qu’il faut faire.
Ce que je sais , c’est que le groupe de Raoult a sabordé la démonstration de son efficacité. Ils font un pari.
Leur étude est tellement mal foutue et précipitée qu’elle n’apporte rien de plus que les données in vitro.
En cela ce groupe porte la grave responsabilité :
—> de ne pas avoir fait une étude qui , si la CRQ marche, aurait fait la démonstration correcte de ce bénéfice : les malades vont en souffrir.
—> si elle ne marche pas , d’interférer avec des études mieux faites et d’en retarder le résultat, et d’entraver d’autres pistes bien sûr soutrenue par le grand capital. Idem pour les patients.
On sait aussi que la CRQ marche contre le virus du chikungunya in vitro. Mais l’aggrave chez l’homme :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29772762
Donc tout n’est pas si simple !
Et aussi qu’une étude bien mieux faite avec deux fois plus de malades ce qui reste peu, et avec la CRQ et non l’HCRQ et sans azithromycine, ne montre pas de différence d’avec les soins courants; cela n’élimine pas un effet mais rend improbable un effet important.
硫酸羟氯喹治疗普通型 2019 冠状病毒病(COVID-19)患者 初步研究
http://www.zjujournals.com/med/CN/10.3785/j.issn.1008-9292.2020.03.03
Sur l’étude de Raoult , un abord basé sur la raison cartésienne:
https://www.linkedin.com/pulse/open-letter-regarding-hydroxychloroquine-gordon-doig/
https://scienceintegritydigest.com/2020/03/24/thoughts-on-the-gautret-et-al-paper-about-hydroxychloroquine-and-azithromycin-treatment-of-covid-19-infections/?amp=1
Raoult fait un pari intuitif mais pas scientifique quel que soit son impressionant pedigree
Mais de toutes façons il nuit autant à l’hypothèse / certitude qu’il chérit qu’ la bonne recherche pour sauver le plus possible.
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COVID-19 GUIDANCE
The experts at Johns Hopkins have updated the Coronavirus (COVID-19) topic with unique content to help healthcare professionals. This information is available for free at hopkinsguides.com and will be regularly updated.
New information from Dr. Paul Auwaeter, Infectious Disease Clinical Director at Johns Hopkins includes:
Risks/benefits for using off-label medications for COVID-19
COVID-19 testing in the US
Table of mortality rates by age in the US from early CDC data
Up-to-date reports on drug trials
Preliminary evidence on reinfections
https://www.hopkinsguides.com/hopkins/view/Johns_Hopkins_ABX_Guide/540747/all/Coronavirus_COVID_19__SARS_CoV_2_?svar=a%7cub&svar=c%7cABXCOVID_GenMarch20&akey=tjv-p2p2d7y&utm_source=btn&utm_medium=em&utm_campaign=ABXCOVID_GenMarch20
Ou l’on note toutefois la non mention de l’anosmie à nez perméable qui semble particulièrement fréquente