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29/03/2020. Si elle n’évite pas le danger la peur actuelle pourra-t-elle engendrer des miracles ? Le pape François s’est, dimanche 29 mars, associé à l’appel lancé par l’ONU en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat et mondial » afin de préserver, face au coronavirus, les « civils les plus vulnérables » dans les pays en conflit.
«Chers frères et soeurs, le secrétaire général de l’ONU a lancé ces jours-ci un appel en faveur d’un cessez-le-feu global et immédiat partout dans le monde en raison de la crise actuelle due au Covid-19, qui ne connaît pas de frontières», a déclaré le pape à l’issue de sa prière dominicale de l’Angélus. Il rejoint ainsi à Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui a lancé lundi 23 mars, un appel «à un cessez-le-feu immédiat, partout dans le monde» afin de préserver les civils face à la «furie» du Covid-19.
«Je m’associe à tous ceux qui ont accueilli cet appel et j’invite tous à le suivre en cessant toute forme d’hostilité, en favorisant la création de couloirs pour l’aide humanitaire, l’ouverture à la diplomatie et l’attention envers ceux qui se trouvent dans une situation de grande vulnérabilité», a ajouté François, qui s’exprimait par vidéo depuis la bibliothèque du palais apostolique et non depuis le balcon surplombant la place Saint-Pierre.
Le chef des catholiques a aussi formulé l’espoir «que l’engagement commun contre la pandémie puisse porter tout le monde à reconnaître notre besoin de renforcer les liens fraternels en tant que membres d’une unique famille». Et d’ajouter : «Les conflits ne peuvent pas être résolus à travers la guerre. Il est nécessaire de surmonter les divergences et les antagonismes à travers le dialogue et une recherche constructive de la paix».
L’AFP précise que le pape argentin s’est dit proche des personnes contraintes de vivre en groupes, comme dans les maisons de retraite ou les casernes, et d’une manière plus spéciale des détenus. Il a dénoncé «le risque d’une tragédie» dans les prisons en raison de la combinaison du Covid-19 et de la surpopulation carcérale, demandant aux autorités d’être «sensibles» à ce problème, sans citer un pays particulier.
La droite, la gauche et la Fédération de l’hospitalisation privée
En France on perçoit aussi, toutes proportions gardées, des échos semblables. « La désunion nationale serait la pire des choses» face à l’épidémie du coronavirus, a déclaré le même jour le président (LR) du Sénat Gérard Larcher, tandis que le socialiste Olivier Faure souligne ne pas vouloir «affaiblir le gouvernement».
«La priorité c’est d’être rassemblés, la désunion nationale serait la pire des choses», affirme Gérard Larcher dans un entretien au Parisien, alors que le bilan des victimes de l’épidémie s’alourdit de jour en jour. «Face à cette crise sanitaire, je suis aux côtés du président de la République et du Premier ministre. L’heure n’est pas à la polémique. Elle est à l’action» quand bien même «viendra le temps des réponses aux questions qui sont légitimement posées aujourd’hui», ajoute-t-il.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure a quant à lui, calme et mesuré, souhaité, sur France Inter, ne «pas […] affaiblir le gouvernement», être «solidaire et en même temps utile». Il ne faut «pas chercher les polémiques inutiles, mais aussi alerter à chaque fois que c’est utile».
l’œcuménisme règne, ou presque. C’est ainsi, toujours en France, que la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) vient de lancer « un appel à une solidarité nationale et interprofessionnelle afin de répondre aux besoins des structures publiques et privées qui doivent renforcer leurs équipes (infirmiers de réanimation, médecins réanimateurs) et les équipements matériels indispensables. Les demandes et modalités de participation à ces appels à solidarité sont consultables sur le site Internet de la FHP : https://www.fhp.fr/1-fhp/841-/841-/16670-appels-a-la.aspx
« La vague du Covid-19 qui frappe notre pays met à rude épreuve notre système de santé dont les besoins en personnels et matériel sont de plus en plus impérieux dans certaines régions, particulièrement en Ile de France, dans les Hauts de France et le Grand Est, souligne la FHP. Pour y faire face, la réponse sanitaire appelle une coordination et une coopération nationale entre toutes les structures hospitalières publiques et privées.
« J’appelle les professionnels de santé encore disponibles, dans les cliniques privées et ailleurs, à répondre au plus vite aux demandes de solidarité lancées par les régions les plus en difficulté. alerte Lamine Gharbi, le président de la FHP. Une mobilisation totale, qui dépasse les statuts ou les modes d’exercice professionnels, est plus que jamais indispensable ! »
Sinon des miracles, sinon la paix, du moins le sens, enfin retrouvé de la solidarité, de la fraternité.
A demain @jynau